Il y a des livres qui nous marquent, des livres que l’on n’oublie jamais, car ils ont réussi à nous toucher au plus profond, à éveiller un sentiment, une sensation que l’on désire revivre à jamais.
C’est l’effet que m’a fait : « Le monde inverti » (1974) voilà bien des décennies. Rien que la première phrase d’une force sans pareille : « J’avais atteint l’âge de mille kilomètres. » m’a plongé en plein sense of wonder. Quelle claque !
L’auteur : Christopher Priest, un nom que je me suis empressé de rechercher sur les étalages. « La machine à explorer l’espace » (1976), « Futur intérieur » (1977), deux autres titres qui m’ont définitivement fait aimer la science-fiction par sa capacité à faire voyager à travers des contrées diverses et variées, aussi bien dans les traces de H.G. Wells que dans une simulation.
D’un abord moins facile, le recueil « L’archipel du rêve » (1981) nous amène sur de nombreuse îles semblant hors de l’espace hors du temps, chacune avec son histoire. Un archipel flamboyant et dérangeant que Christopher Priest a définitivement rejoint le 2 février 2024. Un auteur majeur du milieu de la SF nous a quittés, rien de moins !

Christopher Priest ©Getty - Rob Monk/SFX magazine via Getty Images

Si les titres évoqués ci-dessus figurent parmi les premiers à venir à l’esprit, il convient de rajouter à cette remarquable liste : « Le prestige » (1995), un roman jubilatoire dans le milieu de la prestidigitation qui a été adapté au cinéma par Christopher Nolan, ainsi que « La séparation » (2002).
Tous ses derniers romans, ainsi que quelques rééditions, sont parus dans la collection Denoël Lunes d’Encre : « Conséquences d’une disparition » (2018) et « Rendez-vous demain » (2022) étant les deux plus récents.

En 2015 est sorti au Bélial’ « L’été de l’Infini », un livre dépassant de loin le cadre du simple recueil de textes. Il fouille l’imaginaire priestien pour nous en révéler toute la richesse. Un beau condensé de cet écrivain né le 14 juillet 1943 et décédé le 2 février 2024.
Une nouvelle étoile de la galaxie SF s’est éteinte, mais ses écrits n’ont pas fini de briller au firmament de notre genre.

Presque tous ses ouvrages traduits en français sont disponibles dans la collection Folio SF.

Pour écrire au rédacteur de cet article : francois.schnebelen[at]yozone.fr