Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Star Wars : Episode III, la revanche des Sith
Film américain de Georges Lucas (2004)
18 mai 2005

****



Genre : Space opera
Durée : 2h20

Avec Hayden Christensen (Anakin Skywalker/Dark Vador), Ewan McGregor (Obi-Wan Kenobi), Natalie Portman (Padmé Amidala), Ian McDiarmid (le Chancelier Suprême Palpatine / Dark Sidious), Samuel L. Jackson (Mace Windu), Anthony Daniels (C3-PO), Kenny Baker (R2-D2), Peter Mayhew (Chewbacca)

Rarement un film aura été autant attendu... le voici enfin, le film charnière entre les deux trilogies, le film qui explique comment le jeune Anakin a sombré dans le côté obscur de la Force. Fan de la première trilogie, la déception avait été grande lors de la sortie de La Menace fantôme et surtout de La Guerre des clones. Les effets spéciaux ressemblaient à un jeu vidéo et minimisaient les personnages, l’humour était calamiteux ou tout bonnement absent, le romantisme niais était incongru, etc. On était loin des répliques à la Ian Solo, de l’humour, de l’esprit série B qui nous avait tant séduit. Et surtout, le spectateur devait apprendre à connaître un personnage qu’il avait haï : Anakin, le futur Dark Vador. Pas facile donc d’appréhender une nouvelle trilogie alors qu’on avait connu la seconde avant la première... vous me suivez ?

Lucas nous avait promis un film aux accents dramatiques, pour l’essentiel axé sur le basculement d’Anakin vers le côté obscur. La bande-annonce, rythmée et chargée en émotion, en avait séduit plus d’un et mis en émoi les spectateurs les plus réticents. Le résultat est sans appel : La Revanche des Sith est de loin le meilleur opus de cette trilogie.

On retrouve avec plaisir la musique de John Williams et découvre les nouveaux thèmes, tel que le franchissement d’Anakin vers le côté obscur. L’humour refait son apparition grâce à R2D2 et à quelques répliques bien placées. Lucas parvient à rééquilibrer les séquences simultanées par un montage habile. La tension dramatique, bien maîtrisée, va crescendo. Le basculement d’Anakin est porté par un Hayden Christensen métamorphosé. Son regard parle à la place des mots et insuffle une dimension tragique au personnage, perdu entre son amour pour Padmé et son aversion croissante pour le cercle des Jedi. La rivalité constante entre Anakin et Obiwan prend de l’ampleur, comme le montre le montage alterné. Rapidement séparés, Obiwan et Anakin mènent leurs propres histoires et se retrouvent pour le combat final. Si le personnage d’Obiwan prend enfin de l’épaisseur, la pauvre Padmé a, elle, un rôle quasi inconsistant. La Revanche des Sith contient des scènes riches en action, comme la première séquence ; d’autres le sont en émotion, notamment lors de l’extermination des Jedi.

Le point faible du film est de traiter un peu vite certains moments clefs alors que la complexité des sentiments des personnages aurait dû être davantage exploités. Cette impression est sûrement justifiée par l’ellipse temporelle entre L’attaque des Clones et celui-ci. On n’en sait pas plus de l’amitié qui lie Anakin à Palpatine alors qu’elle est un des fondements de sa conversion. On sent que Lucas aurait voulu prolonger cet opus mais s’est limité. Les explications finales sont un peu rapides mais permettent la continuité avec l’Épisode IV. Les réponses sont données et l’histoire peut se poursuivre.

George Lucas a mis un point final à une œuvre monumentale mais inégale. Les adeptes de la première trilogie peuvent se réconcilier avec Star Wars nouvelle génération et ne plus jamais voir Dark Vador de la même façon.

Céline Bouillaud

Obi-Wan Kenobi et son disciple Anakin Skywalker partent libérer le Chancelier Palpatine, prisonnier du Comte Booku et du Général Grievous, pervertis par le Côté Obscur de la Force via le Sith Dark Sidious. Inquiet pour Padmé, qui est enceinte, Anakin est tiraillé entre son amitié pour son mentor Obi-Wan, son respect envers le Conseil des Jedis, et sa loyauté envers Palpatine. Manœuvrant pour détruire la République, Palpatine fait entrer son protégé au Conseil, et lui fait miroiter les avantages du Côté Obscur, façonnant petit à petit celui qui deviendra bientôt Dark Vador.

Après des épisodes I et II plus que décevants, ce « dernier » volet de la saga Star Wars était le plus prometteur, puisque faisant enfin la jonction avec la trilogie initiale. De ce point de vue, mission accomplie : Anakin Skywalker devient Dark Vador (avec le casque et le thème musical qui vont avec), Palpatine détruit l’ordre des Jedis et prend le pouvoir, Yoda et Kenobi partent en exil après avoir mis en sécurité les jumeaux Luke et Leia, et Chewbacca fait même son apparition. Pas de surprise, cela va de soit, mais à moins de n’avoir jamais vu le film de 1977 (après tout, il existe aussi des Padawans-spectateurs), on ne va pas voir l’épisode III pour être surpris, mais pour voir la mise en place des événements relatés dans Un Nouvel espoir et ses suites.
Visuellement, le grand spectacle est au rendez-vous. L’utilisation des effets numériques, bien qu’encore excessive, est beaucoup mieux maîtrisée. Les nombreux décors, urbains et planétaires, sont grandioses, une jolie galerie de droïdes, extraterrestres et véhicules défile sous nos yeux. Les combats au sabre-laser sont corrects. Le film s’ouvre sur une scène de combat spatial ébouriffante (hélas unique, un comble pour un space opera), et sur un « sauvetage impossible » assez enlevé. Cette partie est d’ailleurs assez proche de l’esprit du film de 1977 (à la limite de l’auto-plagiat, d’ailleurs), et les pointes d’humour (les seules de tout le métrage), la relation Kenobi-Anakin, évoquent sans l’égaler le couple Solo-Luke. Une bande musicale sans surprise mais efficace vient soutenir cet opéra spatial de 2h20.
Mais Star Wars III, c’est aussi une histoire de complot politique à l’échelle galactique. Bon, Georges Lucas n’est pas un fin géo (ou galacto) stratège. La facilité déconcertante avec laquelle Skywalker se laisse embobiner, le discours de Palpatine instituant le Premier Empire Galactique, on a du mal à y croire. Il n’empêche, la destruction des Jedis, la chute de la République (on notera que Lucas trace quelques parallèles avec l’Amérique de Georges W. Bush), sont menées avec un certain sens de la tragédie qui confère au film une ambiance sombre, pesante, assez réussie. Cette fois, l’intrigue est autrement plus intéressante que les aventures d’Anakin enfant ou sa love story avec Padmé (les épisodes I et II n’apportent vraiment pas grand chose à la saga). Oui, l’émotion est présente.
Là où le bât blesse cruellement, c’est quand on aborde la psychologie des personnages (elle tient avec des bretelles) et les dialogues. En écrivant son scénario, Lucas a troqué ses pantoufles contre des gros sabots. Anakin fait un rêve prémonitoire dans lequel sa bien-aimée meurt en couches ? Quelques plans plus tard, Palpatine évoque le Côté Obscur et sa capacité à empêcher les gens de mourir. La scène où Anakin bascule, qui est tout de même le point d’orgue de cette « prélogie » (et même sa raison d’être !), est ridicule : « C’est un traître », s’exclame Palpatine ; « Non, c’est lui le traître » rétorque le Jedi Windu ; ça c’est de la réplique. Et Christensen-Anakin de se ronger les ongles en se demandant qui croire, faisant preuve d’un jeu d’acteur sans subtilité. Il aurait fallu faire du « show, don’t tell », montrer le basculement et non l’affirmer. La scène où Anakin / Vador supprime les jeunes novices Jedis, traitée avec une pudeur glaçante, aurait dû servir de modèle : elle est une exception. Enfin, toutes les scènes avec Anakin et Padmé sont tellement mal dialoguées qu’on en est gêné pour l’auteur, et la naissance des jumeaux est vide d’émotion.
Finalement, il y a dans ce film et dans toute la trilogie un vrai problème de personnages et de casting. Hayden Christensen est encore moins convainquant en Dark Vador qu’en Anakin Skywalker. Ewan McGregor incarne un Obi-Wan Kenobi sans saveur ni relief. Les autres acteurs n’accrochent pas mieux la pellicule. Et il manque définitivement un personnage à la Han Solo, ambigu, nonchalant, charismatique. McGregor-Kenobi tente parfois de jouer ce rôle mais, dans sa bouche, les pointes d’humour dans les situations désespérées tombent à plat, là où Harrisson Ford les faisait vivre.
En conclusion, on ne s’ennuie pas dans ce film d’action regardable, mais La Revanche des Sith ne sera jamais que le meilleur épisode d’une trilogie médiocre et inutile.

Philippe Heurtel

La Guerre des Clones fait rage à travers la galaxie lointaine, très lointaine. Le Conseil des Jedi tente de maintenir une paix bien fragile et de sauver la démocratie. Mais, la trahison viendra d’ailleurs.

Georges Lucas boucle enfin son travail. 30 ans !!! Trois décennies pour conter une histoire pleine de mythologie : la lutte du bien contre le mal, l’accession au pouvoir, les raisons et les motivations de chacun pour y accéder. Le cinéaste renoue grâce à « La revanche des Sith » avec l’âme - j’aurais envie de dire l’humanité - de la saga, les deux éléments qui manquaient le plus à « La Menace Fantôme » et à « L’Attaque des Clones ». Il donne l’impression d’avoir chassé son désir de puissance contre une envie presque enfantine de conquérir un pays imaginaire.

Le film est clairement divisé en deux parties. La première est la suite directe de « L’attaque des Clones » car cette guerre fait rage. L’ambiance est froide, agressive, sans émotion. Les plans sont très larges comme s’ils voulaient happer le spectateur de cette bataille sans merci. La musique est violente. Les images - principalement numériques - sont vraiment sublimes. Elles permettent d’avoir un point de vue global de ce combat : elles montrent que rien n’échappe à cet affrontement meurtrier. Cette séquence est vraiment repoussante de haine et de brutalité malgré quelques bons mots. Soudain, Anakin sombre du côté obscur de la force et rejoint le Sith le plus terrible : Le Sénateur Palpatine. Dans cette seconde partie, même si les plans sont très larges, tout est émotionnel : triste, mélancolique, dramatique. Le cœur du spectateur hurle désespérément son refus contre cette transformation du bien en mal. Les plans larges contrastent étrangement avec les sentiments que cette séquence dégage : c’est un mélange d’intimité et de voyeurisme.

Cet épisode III est le meilleur film de cette seconde trilogie. Le scénario est clair, la transition avec « Un Nouvel Espoir » est parfaite. La réalisation est un peu trop numérique et offre un drôle d’effet : c’est la saga que nous connaissons mais pas tout à fait. Les acteurs donnent le meilleur d’eux-mêmes. Seule la musique - à l’exception des thèmes principaux - est moins travaillée.

Cécilia Jamart

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Star Wars III : Revenge of theSith

Réalisation : Georges Lucas
Scénario : George Lucas

Producteur : Rick McCallum
Producteur exécutif : George Lucas

Musique originale : John Williams
Image : David Tattersall
Ingénieur du son : Ben Burtt
Costumière : Trisha Biggar
Maquilleuse : Nikki Gooley
Distribution des rôles : Robin Gurland
Directeur artistique : Gavin Bocquet, Peter Russell, Ian Gracie
Montage : Roger Barton, Ben Burtt
Cascades : Nick Gillard
Chef décorateur : Gavin Bocquet
Animation et effets visuels : Dave Elsey, John Knoll, Roger Guyett, Rob Coleman
Production : Lucasfilm Ltd., U.S.A.
Distribution : Twentieth Century Fox France, France

LIEN(S) YOZONE

- Star Wars : Episode I, la menace fantôme
- Star Wars : Episode I, la Menace Fantôme 3D
- Star Wars : Episode II, l’attaque des clones
- Star Wars : Episode IV, un nouvel espoir
- Star Wars : Episode V, l’Empire contre-attaque
- Star Wars : Episode VI, le retour du Jedi
- Star Wars : Episode VII, le Réveil de la Force

- Rogue One : A Star Wars Story

INTERNET

http://www.starwars.com/


Philippe Heurtel
Cécilia Jamart
Céline Bouillaud
18 mai 2005



JPEG - 19.9 ko



JPEG - 8 ko



JPEG - 8.9 ko



JPEG - 7.5 ko



JPEG - 10.7 ko



JPEG - 8.4 ko



JPEG - 11.1 ko



JPEG - 10 ko



JPEG - 14.1 ko



Chargement...
WebAnalytics