Un classique pour ceux qui ne l’ont pas encore lu : Le Hobbit, en version collector

Les éditions Pocket nous livrent en cette fin d’année deux élégants volumes « collector » de Tolkien. Les couvertures de Nicolas Caminade, inspirées par des dessins de Tolkien lui-même, sont à la fois élégantes et sobres, avec dorures en léger relief et rabats à textes dorés. Pour tout juste moins de dix euros, on pourra ainsi offrir « Le Hobbit » à un petit neveu inculte persuadé que ce personnage humanoïde a été inventé de toutes pièces à l’ère audiovisuelle par Peter Jackson ou par Netflix, et lui faire ainsi découvrir que la puissance d’évocation de Tolkien vaut autant, voire mieux, que tous les effets spéciaux du monde. Et si le destinataire accroche aux aventures de Bilbo offertes à Noël, il sera possible de lui offrir pour Nouvel An « Le Silmarillion », lui aussi en version collector, pour la somme encore modique de onze euros. Un ouvrage certes moins prenant et moins trépidant, mais, avec plus de six cents pages, une belle fenêtre ouverte sur les mondes légendaires et magiques de l’auteur.

Un roman fou pour les amateurs de végétation foisonnante : La Trame du collectif Bombyx mori

Foisonnante à la manière des « Flamboyants » de Patrick Grainville, une végétation dans la démesure. Polyphonie chlorophyllienne, chaos végétal, convulsions sylvestres, poussées et marées incoercibles, reflux somptueux, éclosions fulgurantes : quand la végétation se répand en marées instantanées, oubliez les herbicides et les tronçonneuses, sinon vous finirez engloutis. Partez plutôt à la chasse aux hybrides d’animaux et de plantes – mais à vos risques et périls. Un petit livre au format agréable, un monde touffu et fastueux pour tout juste huit euros, et un cadeau original qu’on ne trouve pas sur toutes les tables des libraires. On pourra lire une chronique plus détaillée en suivant ce lien

Un ouvrage pour les amateurs de sciences naturelles : L’Odyssée des fourmis d’Audrey Dussutour et Antoine Wystrach

Les fourmis, le béotien les avait découvertes avec l’œuvre éponyme de Bernard Werber, à une époque hélas révolue où l’auteur ne prenait pas encore ses lecteurs pour des hébéphrènes. Mais, depuis, les choses ont aussi évolué dans le bon sens puisque les scientifiques, les vrais, ont avancé à pas de géants dans la connaissance des diverses espèces de fourmis et de leurs empires respectifs. Avec Dussutour et Wistrach, la myrmécologie – en clair, la science des fourmis – devient quelque chose de passionnant, bluffant, renversant. Quand la vulgarisation scientifique est à son meilleur, et que l’on a l’occasion de faire un cadeau instructif, il n’y a pas à hésiter une seule seconde. On pourra avoir un avant-goût de l’ouvrage en suivant le lien vers la chronique complète

Un ouvrage pour les amateurs d’histoire des sciences : Anaximandre ou la naissance de la pensée scientifique, par Carlo Rovelli

De Carlo Rovelli, nous avons déjà chroniqué le passionnant « Et si le temps n’existait pas ». Mais ce scientifique à la pointe de la physique fondamentale s’intéresse aussi au passé. En redécouvrant Anaximandre de Milet, il lève le voile sur un personnage majeur et injustement oublié. Un personnage dont on ne connaît presque rien mais qui se révèle sidérant à plus d’un titre. Anaximandre, le premier, imagine un monde où les phénomènes observés ne sont pas régis par des dieux, mais résultent de forces naturelles. Avec plus de deux millénaires d’avance, ce savant qui vécut au sixième siècle avant Jésus-Christ anticipa la fameuse réponse de l’astronome Pierre Simon de Laplace à Napoléon qui lui demandait quelle était l’action de Dieu dans la course des planètes : “ Sire, je n’ai pas eu besoin de cette hypothèse”. Mais Anaximandre eut bien d’autres titres de gloire, comme de comprendre, ici encore avec plus de deux millénaires d’avance, que le Terre flottait dans le vide ou encore que la vie était née dans l’océan et que nous descendions par conséquent des créatures marines. Un petit livre érudit, passionnant, dense et pourtant limpide, et qui, avec à peine plus de deux cents pages, se lit comme un roman. Aux éditions Dunod et pour même pas huit euros, pas de doute, c’est un véritable cadeau.

Pour ceux qui sont en quête d’évasion : Barbares de Rich Larson

Unique titre de la collection de novellas Une Heure-Lumière au Bélial’ sous les 10 euros cette année, « Barbares » du prodige Rich Larson apporte une bonne dose de sense of wonder. Partez visiter une carcasse géante voguant dans l’espace, vivez le grand frisson quand des espèces inconnues veulent vous dévorer, réagissez quand de mystérieux arrivants veulent vous faire la peau... De la SF vitaminée, bien loin des soucis quotidiens, de l’évasion garantie sous une livrée élégante. Une belle porte d’entrée aussi pour donner envie d’aller plus loin, d’ouvrir d’autres ouvrages de la collection et découvrir la pluralité de la Science-Fiction.

Quelques idées, toujours valables, des années précédentes :

Noël 2019 à moins de dix euros
Noël 2018 à moins de dix euros
Noël 2017 à moins de dix euros
Noël 2016 à moins de dix euros
Noël à moins de dix euros « La Mort aux tentacules de poussière »
Noël à moins de dix euros : « Comment cuisiner un phénix »
Noël à moins de dix euros : « Sprats »
Noël à moins de dix euros : « La montagne de minuit
Noël à moins de dix euros : « Vole avec moi »
Noël à moins de dix euros : « Les Montagnes hallucinogènes »