Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Vegas (T1) Au revoir Julia
Danjou & Jurion
Editions Soleil Prod

Après un terrible accident, le corps de la jeune Julia est récupéré par une étrange clinique à la pointe de la technologie. Une succession d’opérations vont permettre à la fois d’effacer son identité et d’augmenter ses capacités physiques. Julia est morte. La patiente 3101 est née.
Et quand la patiente 3101 décide de se faire justice elle-même, mieux vaut ne pas se trouver sur son chemin…



Selon l’auteur, la série est prévue pour faire 4 tomes. Pas plus. Ludovic Danjou n’aime pas les longues séries, pourtant usuelles chez Soleil. Toujours selon l’auteur, cette BD est construite sur un modèle “Sillage” : chaque tome peut se lire indépendamment, avec un fil conducteur entre les épisodes, la vengeance de personnages féminins, bras armés d’une étrange clinique privée.
L’héroïne du tome 2 ne sera donc pas Julia Lurrachi.
Julia est une jeune femme bourgeoise, inconsciente, futile et superficielle, dont la seule occupation consiste à s’approvisionner en électrodrogue. En sortant d’une de ses soirées de débauche, la jeune Julia, toujours droguée, fait une sortie de route et se retrouve immobilisée en plein désert, à proximité des conduits d’hydrogaz de la ville. Malheureusement pour elle, cette piste sert de terrain de jeu aux jeunes nantis de la ville. Ils s’en servent notamment pour tester leur dernier prototype de speed-car, version ultra-blindée des véhicules de NASCAR. Et ce qui doit arriver arrive…
Le prototype percute le véhicule de Julia et le désintègre. Julia, pourtant encore en vie, est laissée pour morte et jetée par les pilotes dans une décharge de Végas.
Miraculeusement secourue, elle est emmenée à l’hôpital, où la mort clinique est prononcée. A son chevet, dans un ultime recours, sa mère décide de remettre le corps de Julia entre les mains du professeur Fielhed et de sa clinique douteuse. Un seul prix à payer : Julia perdra son identité, ses souvenirs et ne reverra plus sa famille. En contrepartie, Julia vivra et ses capacités physiques seront décuplées.

L’univers de “Végas” est connu. C’est une société ultramoderne, dans laquelle les voitures volent, les nanotechnologies sont courantes et où les machines, à l’IA pourtant extrêmement développées, ne sont utilisées que pour des tâches simples : servir l’élite.
Dans cet univers, la seule justice est celle imposée par les nantis, les puissants, pour protéger leurs propres intérêts.

Environ 2 ans après son accident, celle que l’on appelle maintenant « le patient 3101 » décide de retrouver sa véritable identité, rechercher les responsables de son accident, se rendre justice et assouvir sa vengeance…

Les amateurs de séries telles que “Carmen Mac Callum”, “Naja”, “Gunnm”, ou Ranxerox se retrouveront en terrain conquis.
Ludovic Danjou avoue également s’être inspiré des “Diaboliques” de Jules Barbey d’Aurevilly et du film du même nom. Danjou semble donc avoir un faible pour la version machiavélique du girl-power.
La suite de la série nous dévoilera sans doute le but de cette clinique de nanas...

Le rendu graphique est vraiment bon. Les traits des personnages sont fins, la palette d’expressions est riche et les décors sont variés.
Bien que je ne sois pas fan, habituellement, des couleurs vives et électriques obtenues par traitement informatique, je dois avouer que ce rendu sert parfaitement l’ambiance ultra-technologique de “Végas”. Une belle réussite de ce côté !
Certains clins d’œil narratifs augmentent par ailleurs le plaisir de lecture. Quelle joie de retrouver une scène du cultissime “Portés Disparus III” avec Chuck Norris !
A l’inverse, les caricatures de certains personnages entravent le récit selon moi. Pourquoi faut-il toujours dans une BD qu’un chirurgien prenne les traits du Docteur Mark Green de la série “Urgences” ? Dans ce cas, on n’est plus dans le clin d’œil qui sert la narration mais dans la copie facile.
Autre point décevant, certaines textures, souvent trop lisses, auraient pu être améliorées. C’est le cas, d’une part, pour les véhicules, et d’autres part pour les façades de bâtiments.
Pour les véhicules, on a en effet parfois l’impression d’avoir affaire à des jouets. La scène finale de course en speed-cars ressemble notamment à une pub pour les circuits Hot-Wheels. Dommage. Cette impression est augmentée par une organisation un peu floue des cases, ce qui dessert d’autant la compréhension. Quelques planches supplémentaires auraient peut-être aidé le récit.
Pour les bâtiments, ces décors tirés à la règle montrent bien le côté mégalopole de Végas. La majorité d’entre eux aurait cependant mérité d’avoir un peu plus de détails. L’exception reste le grand symbole féminin sur la façade de la clinique. Une bonne idée !
Malgré ces améliorations possibles, la qualité de l’album demeure indéniable.

Ludovic Danjou et Joël Jurion sont des autodidactes. Travailleurs et motivés, ils ont su, par leurs talents, gagner la confiance des équipes de Soleil Prod pour nous proposer ici une série attrayante, au scénario intelligent, à l’ambiance particulière et aux perspectives riches.
Le tome 2 de cette série devrait nous présenter une nouvelle héroïne diabolique et, peut-être, nous informer sur le dessein caché de cette mystérieuse clinique de Végas. Vivement la suite !


(T1) Au Revoir Julia :
- Série : Végas
- Scénario : Ludovic Danjou
- Dessin : Rémi Torregrossa
- Couleurs : Virginie Blancher
- Editeur : Soleil Prod
- Dépôt légal : mars 2010
- Format : 234 x 323 mm
- Pagination : 48 pages
- ISBN : 978-2-30200-961-5
- Prix Public TTC France : 12.90 €


Illustrations © Rémi Torregrossa et Soleil Prod (2010)



Allison & Julien
7 juin 2010




JPEG - 68.3 ko



JPEG - 39.8 ko



JPEG - 38.2 ko



JPEG - 43.8 ko



JPEG - 41 ko



JPEG - 41.3 ko



Chargement...
WebAnalytics