Pourquoi devient-on un psychopathe mort vivant quand un zombie vous mord ? Serizawa n’a pas envie de tester lui-même la morsure pour connaitre la réponse, il existe une méthode plus efficace : l’autopsie d’un des contaminés. Certes, personne dans sa bande n’est véritablement médecin mais il suffit de trouver un volontaire pour réaliser l’opération. Et le résultat sera des plus concluants : les corps contaminés contiennent un parasite. De son côté, Yuya a été sauvé par Hanna, la seule membre de l’équipage encore présente sur le navire. Yuya s’interroge fortement sur ce qui a pu provoquer la contamination du premier psychopathe, celui qui les a poursuivis dans les couloirs. Kana et Makoto tombent nez-à-nez avec Kasuga qui leur apprend la mort de Shimada. Si Kana est soulagée d’être débarrassée de ce témoin gênant, elle n’a plus qu’une idée en tête : se débarrasser de Makoto.

Décidément, Kei Sanbe est très fort, il parvient à mettre en un seul tome une foultitude d’informations, de révélations et continue de faire progresser son histoire et ses personnages. Il va particulièrement s’attarder sur Kana et le développement de sa folie. Il décrit le mécanisme qui va faire perdre petit à petit la raison à son personnage. Non seulement celle-ci est contaminée mais elle va échouer dans sa tentative de faire de même avec Makoto. Serait-ce alors une punition divine ? Kana voit en ses amis des assassins potentiels et préfère s’en débarrasser avant de subir leur attaque. La meilleur défense n’est-elle pas l’attaque ? Kei Sanbe en fait réellement un être démoniaque, faisant passer beaucoup de méchants de films d’horreur pour des rigolos. Mais elle n’est pas non plus le cerveau le plus développé des environs.
Avec Yuya, le mangaka s’atèle à entamer l’explication de ce qui a conduit à la situation où se retrouvent les enfants. Yuya et aussi Serizawa regroupent à eux deux de nombreuses pièces du puzzle : le parasite, les enregistrements des caméras de surveillance... Ajouter un peu de jugeote et tout s’éclaire rapidement. Toutefois, Kei Sanbe préserve toujours le secret sur certains points comme pourquoi les enfants servent-ils de cobayes et quels enjeux se cachent derrière cette expérience ? Le mangaka, par ses réponses, envoie des messages à ses lecteurs : non, il ne va pas nous faire poireauter pendant 15 tomes pour que la vérité soit révélée, mais aussi non, il ne nous dira pas tout alors il faudra attendre le prochain tome pour espérer progresser dans la réalisation du puzzle.
Son découpage de planches est toujours extrêmement percutant et efficace. Ses dessins nous mettent toujours mal à l’aise, se permettant des horreurs aussi bien d’action que psychologiques qu’un dessin trop réaliste n’aurait pas permis. Et c’est bien son style graphique qui génère la tension et la terreur dans cette série très réussie.
Oui, « Le Berceau des Esprits » s’améliore au fil des tomes, jouant avec les nerfs du lecteur mais le récompensant aussi pour sa fidélité. Un jeu parfaitement maîtrisé par Kei Sanbe qui devient une référence incontournable pour ce genre de survivor horror.
Le Berceau des Esprits (T3)
Auteur : Kei Sanbe
Traducteur : David Le Quéré
Éditeur français : Ki-oon
Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 194 pages
Date de parution : 22 mars 2012
Numéro ISBN : 978-2-35592-369-2
Prix : 7,65 €
A lire sur la Yozone :
L’Ile de Hozuki (T1)
L’Ile de Hozuki (T2)
L’Ile de Hozuki (T3)
L’Ile de Hozuki (T4)
Le Berceau des Esprits (T1)
Le Berceau des Esprits (T2)
© Kei Sanbe / SQUARE ENIX CO., LTD.
© Edition Ki-oon - Tous droits réservés