Monsieur Ninomiya s’est sacrifié pour ses élèves, il a accepté d’affronter d’homme à homme le psychopathe. Mais malheureusement, ce dernier n’est pas humain ou en tout cas, un être normal n’est pas indifférent à un coup de bar à mine dans la tempe. Ses élèves vont pourtant le recueillir gravement blessé. Mais le mal est fait, celui qui fut un professeur à la discipline de fer est devenu une créature assoiffée de sang découpant ses étudiants à grands coups de hache. Le destin va pourtant tourner et quand il tente de se faire cette sale petite Makoto, une rambarde le cloue au sol. Non, il se passe vraiment des choses loin de la normalité dans ce navire sombrant peu à peu, et Makoto et les derniers survivants l’accompagnant ne sont pas arrivés au bout de l’horreur.

Disons le franchement, Kei Sanbe nous avait merveilleusement surpris avec son thriller, « L’Ile de Hozuki », et bien évidemment, le mangaka était attendu au tournant. Encore une fois, il nous entraîne dans un huis clos mettant en scène des enfants ou plutôt ici des ados. Mais si l’île donnait un peu d’air à son récit, cette fois, ce sera vraiment une atmosphère claustrophobique qu’il va mettre en place. Un navire en train de sombrer, des élèves en voyage scolaire qui tourne à la boucherie et des zombies semblant avoir fait des ponts leur garde-manger.
Cette fois, il ne semble pas y avoir d’ambiguité sur la réalité des faits comme pour sa série précédente, mais avec ce mangaka, rien n’est moins sûr. En tout cas, c’est de l’horreur pur et dur, sans concession : les haches découpent à tout va, les membres valses et les morts vivants sont les rois du carnage. Attention, ils ne sont pas lents et stupides mais plus proches de bêtes sauvages, le côté reptilien de l’être humain ayant pris le pouvoir.
Comme pour « L’Ile de Hozuki », le dessin de Kei Sanbe est déstabilisant, encore plus avec l’accumulation de massacres. Ses personnages sont toujours aussi charismatiques, très expressifs et loin d’être manichéens à l’exemple de Takigawa, vrai faux égoïste, ou Makoto, vraie fausse trouillarde. Son côté shonen classique n’atténue en rien l’horreur, bien au contraire, augmentant le malaise du lecteur pour l’imprégner de cette ambiance sombre qu’il maîtrise aussi bien.
Décidément, Kei Sanbe a encore réussi son coup avec ce premier tome du « Berceau des Esprits », nous prenant encore aux tripes et nous menant par le bout du nez de la première à la dernière page. Espérons que la série nous réserve autant de bonnes surprises que pour « L’Ile de Hozuki ».
Le Berceau des Esprits (T1)
Auteur : Kei Sanbe
Traducteur : David Le Quéré
Éditeur français : Ki-oon
Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 194 pages
Date de parution : 8 septembre 2011
Numéro ISBN : 978-2-35592-305-0
Prix : 7,50 €
A lire sur la Yozone :
L’Ile de Hozuki (T1)
L’Ile de Hozuki (T2)
L’Ile de Hozuki (T3)
L’Ile de Hozuki (T4)
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