Audric le chef de la horde du Serpent manie une énorme épée avec laquelle il décapite, eviscère et déchiquète tous ses ennemis. Que recèle donc son gantelet d’acier qui lui donne la force de manipuler cette arme monstrueuse ? Une puissance démoniaque, un ensorcelement ?
Ses hommes n’en ont cure et se trouvent bien satisfaits des exploits de leur chef. La horde devient de plus en plus puissante, à tel point qu’elle commence même à inquiéter les seigneurs du pays. Audric vole de succès en succès accompagné de son augure Umiade. Pourtant sa réussite attire toutes les convoitises même au sein de sa propre unité. Que dire de Marween, jeune paysan épargné par Aldric qui rêve de gloire et est rongé par l’ambition ...
Laurent Genefort est un acteur majeur du paysage de l’imaginaire français de ces quinze dernières années. Auteur de plus d’un vingtaine d’ouvrages principalement des romans de science fiction, cette incursion dans le genre fantasy n’est pas son premier essai. Genefort à publié plusieurs épisodes mettant en scène le personnage d’Alaet dans une fantasy plutôt orientale et essentiellement destinée à la jeunesse. « L’Ascension du Serpent » est plutôt dans le genre heroic fantasy.
Que fait donc Genefort ici, lui qui nous confiait il y a quelques années faire de la fantasy pour se délasser de l’écriture de la science fiction ?
Passé l’effet de surprise pour ceux qui connaissent un peu l’auteur, disons qu’objectivement cette incursion n’apporte pas grand chose d’original. Il se coule dans les canons du genre, à grand coup d’acier bien tranchant et de psychologie primaire oscillant entre diverses influences d’Howard à Moorcock sans bien savoir se démarquer. Du coup le roman perd un peu de fraicheur et au bout d’une centaine de pages on se demande comment Laurent Genefort pourra se sortir des sables mouvants de l’intrigue. Ou sont les élans romanesques, le souffle de l’aventure et la découverte de nouveaux monde que nous retrouvons dans bien d’autres de ses romans ?
Le premier tome de « Hordes » se termine donc avec l’impression que toute l’histoire n’a pas vraiment pris sa vitesse de croisière. Un goût d’inachevé que nous espérons rapidement voir évoluer dans le tome suivant, tant nous croyons l’auteur capable de se hisser largement au niveau des anglo-saxons.
PS : Saluons au passage le défi d’aller chercher nos voisins sur leurs propres terres. La fantasy guerrière est une littérature très primaire, tout le monde le sait ! Prenez un héros en devenir, gonflez-le d’un paquet de muscles, bourrez-le de testostérone et envoyez-le découper ses ennemis (avec si possible un dragon) sur un champ de bataille d’où il reviendra toujours vainqueur pour se faire raccommoder par de jeunes et plantureures donzelles. Fastoche non ?
Tenez, essayez donc d’en écrire un peu sans faire bailler vos lecteurs. On en reparle dans quelques temps.
Peut-être parce qu’il y a d’autres ingrédients pour réussir l’exercice ? Jongler avec des haches et des masses d’armes est plus délicat qu’il n’y paraît. Les Français ont essayé de s’engouffrer dans la veine. Peu y sont parvenus et c’est bien dommage, car aucun n’est aujourd’hui la locomotive que nous attendons.
Le seul à avoir apporté une touche très originale en ayant revisité l’heroic fantasy de fond en comble est peut-être Laurent Kloetzer avec les « Royaumes Oubliés », mais il n’a pas écrit de trilogie, ce que les lecteurs ne lui ont pas pardonné.
Souhaitons que Laurent Genefort soit un jour cette locomotive.
Titre : L’Ascension du Serpent
Série (en cours) : Hordes, tome 1
Auteur : Laurent Genefort
Couverture : Didier Graffet
Éditeur : Bragelonne
Collection : Fantasy
Directeur de collection : Alain Névant et Stéphane Marsan
Pages : 329
Format (en cm) : 16 X 24
Dépôt légal : 21 septembre 2007
ISBN : 978-2352940890
Prix : 17 €