Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Zéphire : L’interview Escales
L’interview exclusive du combo electro dream pop francilien
15 mars 2024

Sept ans après “Archipels”, un premier EP fruit d’un projet solo fomenté par Alexis Tournier, Zéphire, devenu un groupe, est de retour avec le premier single de “Escales”, un nouvel EP dont la sortie est prévue le 7 juin prochain.



Bonjour Zéphire, pour commencer pourriez-vous vous présenter ?

Kevin : Bonjour la Yozone, nous sommes Zéphire un groupe de musique francilien et nous sommes là pour vous présenter notre premier EP “Escales” qui va sortir au mois de juin. Le groupe est composé de 4 membres (Victoire Chant / Basse - Alexis Machines / Guitare - Sébastien percussions et Kevin Guitare). Nous proposons un univers musical original qui flirte entre l’électro, la dream pop, l’indie rock avec des textes majoritairement en français.

JPEG - 63.8 ko
© Florent Perrier


Comment est né votre groupe ?

Alexis : Ça s’est fait en plusieurs étapes. Ça a commencé comme un projet un peu « solo » en 2016 avec une approche très home studio mais sans réel objectif ni projection si ce n’est la volonté de donner vie à des morceaux que j’avais écrit au cours des dernières années. L’idée d’avoir une voix féminine était déjà là en revanche. J’ai sorti un 1er EP en 2017 sur lequel j’ai collaboré avec Marlène, une chanteuse rencontrée sur internet. Après ce premier EP, elle poursuit sa propre carrière et, de mon côté, l’envie de créer un groupe s’est faite ressentir. Le home studio c’est cool parce qu’on fait ce qu’on veut à son rythme mais pouvoir partager ça avec d’autres musiciens est vraiment plus stimulant, humainement et musicalement. Je dirais donc que le projet Zéphire en tant que groupe à part entière est vraiment né lors de ma rencontre avec Victoire en 2018 (encore une fois, sur internet, comme ça sera aussi le cas avec Kévin qui a embarqué dans l’aventure un peu plus tard). Nous avions les mêmes influences, une sensibilité assez proche donc la connexion a été assez évidente. Le groupe a ensuite suivi un développement assez naturel, passant d’une esthétique très électro à un son plus organique avec la présence de Kévin (guitare) puis de Séb (batterie).

Pourquoi Zéphire ?

Alexis : Bonne question (à laquelle je n’ai pas vraiment de réponse !) Ça a pris assez longtemps pour trouver le nom. Il fallait quelque chose qui soit court, qui ait une consonance un peu poétique et qui évoque à la fois l’évasion et quelque chose d’un peu aérien. Le zéphyr, c’est une brise, un vent léger, je trouve que ça va plutôt bien avec notre musique assez contemplative, qui prend son temps. Le terme a été un peu twisté pour appuyer l’idée de douceur.

J’ai bien évidemment écouté avec plaisir “Escales”, votre EP, que j’aurai tendance à qualifier de rock planant. Mais vous, comment décrivez-vous votre musique ?

Kevin : Oui c’est un bon qualificatif ! il y a clairement un côté planant dans notre musique. Je trouve qu’on retrouve beaucoup de styles et d’influences dans cet EP, on a d’ailleurs eu du mal à trouver les bons tags pour classifier l’EP sur les plateformes. On a choisi French Indie Pop, Dream pop, Synthpop.

JPEG - 41.6 ko
© Florent Perrier


Aujourd’hui, vous dévoilez le premier single de votre EP. Pourquoi ce titre plutôt qu’un autre ?

Victoire : Nous avons tous les quatre pensé spontanément à “Faux Départ”, c’est la chanson la plus longue de l’EP qui possède une dimension initiatique, c’est un voyage qui commence dans quelque chose de très dépouillé et qui monte progressivement en puissance avec une certaine envolée lyrique des machines et du violoncelle qui apporte sa touche organique. On espère tout simplement que notre EP connaîtra la même trajectoire ! De plus, la photo choisie pour la couverture du single représente une station de métro. Nous espérons que ce titre sera le départ d’une épopée qui emportera l’auditeur dans un univers polymorphe et mystérieux qui se dévoilera au fil des titres...

N’est-ce pas paradoxal de choisir pour vous lancer un morceau qui s’intitule “Faux Départ” ?

Victoire : Nous y avons bien sûr pensé et cela nous a beaucoup amusé de faire ce petit pied de nez ! Même si nous sommes très perfectionnistes, nous espérons que notre disque reflétera aussi son lot d’irrégularités et de surprises, très loin d’un voyage linéaire et terne !

Parlez-nous de vos procédés de création. Qui fait quoi dans le groupe et comment naissent et prennent forme vos morceaux ?

Alexis : Jusqu’à aujourd’hui la création suit toujours un peu le même processus : j’arrive avec un squelette de chanson, c’est-à-dire une suite d’accords, une mélodie, des paroles et une structure générale. Ce sont les mélodies et l’ambiance qui dominent donc c’est plus une approche de songwriter que d’improvisation. Si le morceau fonctionne en guitare - voix, alors c’est qu’il y a quelque chose, en tous cas pour nous. Ensuite c’est un peu comme en cuisine, on ajoute des ingrédients, on saupoudre, on laisse mijoter. Après l’écriture, j’essaie de poser certains arrangement très basiques, puis on bosse dessus en répète. Et chacun y ajoute sa touche, ses idées pour lui donner une forme originale et pour magnifier l’intention de départ. C’est un work in progress qui pourrait continuer très longtemps alors il faut, au bout d’un moment, savoir se dire que le morceau est fini (ce qui n’est pas évident, en particulier pour moi !). En tous cas, rien n’est figé, il n’y a pas forcément de rôle fixe : chacun peut apporter ses idées, que ce soit pour les compositions ou les arrangements.

JPEG - 79.1 ko
© Florent Perrier


Qu’en est il des textes ?

Alexis : ça c’est le plus laborieux, en tous cas en ce qui concerne l’écriture. Les paroles découlent généralement de la musique. Vont petit à petit émerger certains mots « clés » qui, par leur sens mais surtout par leur sonorité, vont bien résonner avec la mélodie et l’ambiance générale. Autour de ces mots, j’esquisse une histoire, je brode des phrases qui vont compléter le tableau. Cela peut se faire un peu n’importe quand : en marchant dans la rue, au réveil le matin... Nos textes n’ont pas vocation à être trop personnels ni trop réalistes mais plutôt allégoriques, pour toujours essayer d’emmener l’auditeur dans un ailleurs. Bashung ou Daho sont des références dans cette façon un peu impressionniste d’aborder l’écriture, avec des chansons qui, par petites touches, prennent la forme de paysages mystérieux, divers et immersifs.

“Escales”, “Faux Départ”, “Zénith”, “Exile” les titres comme la musique de votre EP sonnent comme une invitation au voyage, une fenêtre ouverte sur les grands espaces. Aviez vous dès le départ en tête de proposer une sorte de concept album ? Cela s’est fait au fur et à mesure ? Ou suis-je tout simplement à côté de la plaque ?

Sébastien : Je dirais un peu des deux. Quand nous avons choisi les morceaux de l’EP, nous savions que nous allions proposer des styles et des univers différents sur chaque titre. Nous nous sommes dit que ce serait une force pour l’EP de montrer différentes facettes et influences du groupe et permettre aussi à nos auditeurs de voyager dans des sphères diverses.

Pourriez-vous, chacun de vous, façon tour de table, nous parler de vos influences ?

JPEG - 64.7 ko
© Florent Perrier


Victoire : J’ai beaucoup écouté de new wave pendant mon enfance avec mes parents puis à l’adolescence, en particulier Depeche Mode et The Cure qui m’ont suivi jusqu’à aujourd’hui. Pour les lignes de basses, je ne peux nier une influence plus disco et funky que l’on retrouve dans des groupes tels que Miami Horror ou Moodoïd. Par ailleurs, je suis fascinée par la voix de Ruth Radelet, chanteuse du groupe Chromatics.

Alexis : La pop anglaise d’abord (Beatles, Oasis, Kinks, Bowie des débuts), pour son efficacité mélodique. Le punk et le post-punk (Buzzcocks, Joy Division puis New Order, bref tout ce qui vient de Manchester sonne généralement assez bien à mes oreilles). Mais aussi beaucoup d’autres choses : la musique électronique (techno, ambient, synthwave, vaporwave et tous les trucs en wave), la musique minimaliste, la bossa nova…

Sébastien : Je dirais influence jazz pour commencer, puisque j’ai débuté un « cursus jazz » au conservatoire à la fin de mes études en classique. J’ai joué et écouté pas mal de choses qui vont de Cannonball Aderley, en passant par les frères Brecker et plus récemment le trio E.S.T pour ne citer qu’eux. J’ai aussi un penchant pour le funk avec Chick, Earth Wind & Fire et Jamiroquai par exemple, puis plus récemment avec l’indie pop avec notamment Tame Impala, Phoénix, Parcels, MGMT

Kevin : Si je m’amusais à faire une analyse approfondie sur l’origine des groupes qui m’ont le plus accompagnés au cours de ma vie, alors la réponse est de toute évidence Britannique. J’ai une ADN très marquée dans le rock, la dream pop, le shoegaze et la new wave mais en réalité j’écoute et je suis influencé par une grande variété de styles musicaux.
Mais pour être précis je vais vous donner le nom de quelques artistes / groupes dont je me suis beaucoup beaucoup inspiré dans mon jeux de guitare : The Chromatics, Fleetwood Mac ,M83 , Kings of Convenience, The Notwist, Nile Rodgers, New Order, Slowdive, Mazzy Star.

J’ai lu que vous aviez invité une violoncelliste, en l’occurrence Camille Sors, sur “Faux Départ”. Parlez-nous un peu de cette collaboration ?

Victoire : Camille est une violoncelliste classique et baroque qui nous suit depuis toujours et avec qui nous avions déjà collaboré pour une live session acoustique en 2020. C’est tout naturellement que nous lui avons proposé de collaborer. L’idée était de donner une dimension plus orchestrale au morceau, ainsi que du souffle et de l’ampleur. Les synthés occupent une place prépondérante dans ce titre et nous aimions l’idée d’un dialogue avec un instrument classique.

Avez-vous d’autres surprises de la sorte sur votre EP ?

Sébastien : Il n’y a pas d’autres « guest » sur l’EP mais ce n’est pas pour autant qu’il n’y a pas d’autres surprises ! Chaque morceau apporte un univers différent et invite l’auditeur à s’évader au fil des différentes Escales.

Quand est prévue la sortie de “Escales” ?

Kevin : Nous avons sorti un premier single le 15 mars 2024, un second single sortira le 24 avril et l’EP complet le 7 juin.

Quels sont vos projets immédiats ? Avez-vous une release party, des dates de concerts de prévues ?

Kevin : Notre objectif à court et moyen terme est d’assurer la promotion de nos singles et de l’EP. On souhaite trouver des relais pour diffuser au plus grand nombre nos titres, nouer des contacts avec d’autres groupes, trouver éventuellement un label. On va reprendre les répétitions pour monter un nouveau set pour nos futurs live. On souhaiterait organiser un concert / release party en juin pour fêter la sortie de l’EP.

Vous ne le savez probablement pas, ou pas encore, mais outre la musique, la Yozone, notre site, parle également de cinéma, de bande dessinée, de littérature, de séries télévisées et de jeux. Avez-vous des groupes, films, BD, bouquins à nous conseiller, des coups de cœur (ou des coups de gueule) à partager, des œuvres qui vous auraient inspirés dans la conception de “Escales” ?

JPEG - 44.4 ko
© Florent Perrier


Victoire : Je suis une adepte des mangas japonais cyberpunk des années 80-90, “Akira”, “Ghost in the Shell”, mais aussi dans un tout autre style de “Nausicaä de la Vallée du Vent” de Miyazaki, dont les BD sont souvent méconnues (pourtant ce sont des merveilles !). En série, j’ai découvert assez récemment “The Get Down”, qui nous plonge dans les débuts du hip hop et du disco dans le New York des années 70. Côté cinéma, j’adore l’univers de Sofia Coppola et Xavier Dolan. Mon film préféré est “Eternal Sunshine of the Spotless Mind”, je le trouve assez proche de la mélancolie qui se dégage de pas mal de nos chansons.

Kevin : Les derniers films que j’ai appréciés sont français : “Anatomie d’une chute” et “Yannick”. Côté série j’en regarde beaucoup et je pense spontanément à “Daisy Jones & the Six” , une série américaine sur la vie fictive d’un groupe de pop rock américain des années 70 , très inspiré de Fleetwood Mac. La série est magnifique et on l’a tous adoré dans le groupe (l’ambiance des 70s , la musique originale composée par Marcus Mumford & Marren Morris). Par ailleurs, on adore également le courant Synthwave qui s’inspire des musiques, des films et de la pop culture des années 80.

Alexis : Ah oui, Yannick, très drôle ! Je suis assez client du cinéma de Quentin Dupieux. Toujours dans le cinéma, des films comme “Lost in Translation” ou “Her” m’ont beaucoup touché par leur esthétique, leur sensibilité et une façon très poétique d’évoquer l’amour. Le cinéma de Denis Villeneuve, notamment “Blade Runner 2049” et “Dune (parties 1 et 2)”, pour son exigence formelle que l’on retrouve dans les décors et les couleurs. Mais c’est encore une fois très éclectique : “Orfeu Negro”, “Paris-Texas”, “Dead Man” sont des œuvres que je trouve magnifiques. Côté littérature, la SF est une source d’inspiration très forte (“Dune” encore, “Silo”, “Fondation”). “Vendredi ou les Limbes du Pacifiques”, qui est pour moi une œuvre intemporelle dans son propos sur la condition humaine. J’ai aussi beaucoup aimé “La Conjuration des Imbéciles”, à la fois très drôle et profond. Enfin, pour qui est fasciné par le destin tragique des grands héros de la pop music, je dirais “The Dark Stuff” de Nick Kent.

Sébastien : Voici mes coups de coeurs : BD “Le monde sans fin” de Jacovici-Blain et “Vernon Subutex” de Luz-Despentes. Bouquins je ne suis pas un grand lecteur mais je dirais “Le surf change le monde” de Gibus de Soultrait et “Jours barbares” de W. Finnegan En séries du moment je dirais : “What we do in the Shadow” et “Polar Park” et pour finir par les films “Chien de la casse” et “Dune 2” dans des univers différents.

Souhaitez-vous ajouter quelque chose que je n’aurai pas évoqué à cet entretien ?

Kevin : C’est parfait , merci pour vos questions c’était un plaisir de vous répondre.

Pour conclure, que peut-on souhaiter à Zéphire et à ses membres dans un futur plus ou moins proche ?

Alexis : Notre ambition avec cet EP serait de toucher un public plus large, au-delà de nos réseaux personnels et qu’il apportera cette sensation d’évasion à ceux qui l’écoutent. L’étape suivante sera de jouer notre répertoire dans de belles salles, à Paris et ailleurs.

Merci à vous Zéphire


A voir et écouter également sur la Yozone
- Faux Départ


Lien(s) utile(s)
- Zéphire sur Facebook
- Zéphire sur Instagram
- Zéphire sur TikTok
- Zéphire sur Youtube
- Zéphire sur Spotify
- Zéphire sur Apple Music


Remerciements à Victoire, Alexis, Sébastien, Kevin et Medhi
Crédits images : Florent Perrier, Oscar Chevillard, Loïc Padilla et Samuel Auquier


Bruno Paul
1er avril 2024



JPEG - 12.9 ko
Zéphire



JPEG - 13.5 ko



JPEG - 10.8 ko



JPEG - 18.1 ko
Victoire Delnatte



JPEG - 21.5 ko
Sébastien Godbille



JPEG - 20.4 ko
Kevin Jay



JPEG - 15.6 ko
Alexis Tournier



JPEG - 21.4 ko
Alexis Tournier & Victoire Delnatte



JPEG - 12 ko
Camille Sors



JPEG - 21.3 ko
Kevin Jay



JPEG - 21.1 ko
Sébastien Godbille



JPEG - 22.6 ko
Victoire Delnatte



JPEG - 22.3 ko
Alexis Tournier & Kevin Jay



JPEG - 11.2 ko



JPEG - 23.3 ko



Chargement...
WebAnalytics