L’ile D, surnommée Area D, la destination finale du navire des condamnés. Le comité d’accueil les met tout de suite dans le bain. Ils sont bien en prison et le moindre faux pas sera puni de la peine capitale. Et les nouveaux arrivants doivent participer à une petite cérémonie avant d’être acceptés au cœur de l’île. Jin et ses nouveaux alliés ont décidé de s’attendre derrière la porte, mais l’Altered S et sa petite protégée doivent d’abord régulariser leur arrivée. Un Altered S n’est pas sensé subir cette première épreuve, mais Jin doit tenir sa promesse et il choisit de suivre le même parcours que les autres. En réalité, la cérémonie est un test grandeur nature, mis en place par les trois dirigeants d’Area D. Ainsi, ils peuvent connaitre les pouvoirs des petits nouveaux et vérifier s’ils ont assez de tripes pour survivre sur l’île. Mais les testeurs ne s’attendaient certainement pas à un Altered S leur faisant goûter à leurs propres pouvoirs.
Nanatsuki Kyouichi est un mangaka prolifique. Alors que nous suivons chez Ki-oon sa série « The Arms Peddler », nous découvrons la seconde série qu’il scénarise en parallèle : « Area D ». D’un côté, un western dans un monde de post apocalyptique, de l’autre un monde devant faire faire au danger des mutants. L’approche qu’à le mangaka du rapport entre les mutants et les humains normaux rappelle évidemment la saga des X-Men des éditions Marvel. Les mutants sont traités comme des monstres, des parias, traqués et parqués dans un camp macabre : l’ile D ou Area D. Nous suivons dans le premier tome un groupe de condamnés à l’exil, et plus précisément Satoru, l’anti-héros par excellence, un jeune homme naïf et incapable de maîtriser son pouvoir. Peu à peu, Nanatsuki Kyouichi nous présente les différents membres du groupe qui suivra Satoru, ou plutôt l’Altered S que notre jeune héros délivre par mégarde : le beau gosse ambigu dans ses actes, la jeune fille séductrice et la petite fille déboussolée. Le premier tome nous présente chacun, ainsi que ses capacités... sauf pour un... Mais surtout, le mangaka, comme pour les X-Men, va surtout montrer la folie des hommes, aveuglés par une vengeance qu’ils ne pourront en fait jamais assouvir.
Les capacités des Altered sont assez variées pour capter l’attention du lecteur, et surtout, le mangaka a l’intelligence de ne pas copier les illustres prédécesseurs de ses héros. Un défi loin d’être simple car Marvel a usé presque jusqu’à la corde les capacités de ses mutants. Le petit plus est l’ajout de la culture et des croyances nippones dans l’apparence de ces pouvoirs. Le tome 2 va mettre à rudes épreuves nos héros et pousser Jin jusqu’à ses limites. La force de son pouvoir est aussi son point faible car reproduire des pouvoirs qu’on ne maîtrise pas peut avoir des conséquences inattendues. Ce deuxième volume fixe les règles régissant l’île est nous présente les trois groupes dominant la cité des Altered. Toutefois, le personnage qui s’imposera rapidement dans la dernière partie du manga est le docteur Soga. Il devient rapidement la conscience de la cité, refusant qu’il soit fait du mal aux enfants. Ce personnage demeure mystérieux, respecté par les trois boss de la ville, et accompagné de son étrange infirmière. Le secret de cette dernière ne durera pas longtemps, Soga nous expliquant lui-même d’ou viennent les capacités de son assistante.
Pour cette série, Nanatsuki Kyouichi a choisi un véritable artiste, que nous avons découvert grâce au « Nouvel Angyo Onshi » : Yang Kyung-Il. Véritable prodige, chacune de ses planches est une oeuvre superbe, truffée de détails, de jeux de lumières. Ses personnages sont criant de vie, chacun reflétant sa personnalité par un simple regard. Chaque émotion est parfaitement mise en valeur. Mais surtout, le design des mutants est réellement original et surprendra le lecteur qui attendra avec impatience de découvrir un nouveau protagoniste. Certes, de nombreux monstres se trouveront parmi les mutants, mais ce n’est en réalité qu’une capacité à se transformer car tous les mutants redeviennent humains quand ils le souhaitent.
« Area D » possède tous les atouts pour devenir une série culte. Les prochains tomes nous en diront plus sur le fil rouge tissé par Nanatsuki Kyouichi.
Area D (T1 et 2)
Scénario : Nanatsuki Kyouichi
Dessins : Yang Kyung-Il
Traducteur : Emmanuel Bonavita
Éditeur français : Pika
Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 200 pages
Date de parution : 25 juin 2014
Numéro IBSN : 9782811614928 ; 9782811614935
Prix : 7,20 €
AREA D INO RYOIKI ©2012 Kyouichi NANATSUKI, Yang Kyung-il/SHOGAKUKAN
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