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Arms Peddler (The) (T1)
Kyoichi Nanatsuki & Night Owl
Ki-oon

Le jeune Sona agonise dans le désert. La caravane de ses parents a été attaquée plus tôt par un groupe de malfrats menés par un certain Hydra. Sa mère violée et tuée, son père mort, Sona seul reste, une brûlure au fer rouge au creux de la main, infligée par ses tortionnaires pour qu’il ne les oublie pas.
Tandis que la mort approche, il est sorti de sa torpeur par la voix d’une femme. Il ignorait que la mort était si belle. Mais il ne s’agit pas de la Dame à la Faux, mais de celle qui sera son sauveur : contre une gorgée d’eau, il vivra. Mais le veut-il vraiment ? Il a le choix, et Sona accepte...



Seulement, la femme qui l’a sauvé est loin d’être un ange. Son nom est Garami et c’est une marchande d’armes. Pour sauver la vie de Sona, elle lui a donné à boire et l’a soigné. Et dans cette lande désertique, cette zone de non-droit, d’autres lois s’appliquent que celles des humains. En le sauvant de la mort, Garami a fait du jeune homme sa propriété. Et tant qu’il n’aura pas remboursé sa dette, il lui appartiendra.

Ainsi, Sona et Garami parcourent ces terres désolées à la recherche de l’étendard noir, le drapeau demandant l’assistance des armuriers. Car un colporteur ne doit jamais ignorer un étendard d’appel et personne ne doit se mettre en travers de leur mission. Mais ces marchands de mort ne sont pas les bienvenus partout, et des situations plus dangereuses les unes que les autres attendent Garami, la femme de glace, et son nouveau compagnon de voyage et esclave, le jeune Sona.

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« The Arms Peddler » est la nouvelle licence seinen phare des éditions Ki-oon. Reste à savoir si le titre vaut la couche médiatique qui a été mise en place par son éditeur français. Sans faire durer plus le suspense, la réponse est un grand oui.

Le volume commence de manière classique, avec la présentation des personnages principaux, Sona et Garami. Dès le départ, la couleur est annoncée : c’est sombre, sale et violent. Le titre débute dans une ambiance « dark-western » post-apocalyptique, saupoudrée de surnaturel. Le côté « dark-fantasy » n’apparaît que par touches après la première moitié du tome, surtout par l’utilisation de magie noire (nécromanciens et zombies, nous vous attendions !). On croisera bien une créature mi-félin, mi-homme dans la dernière partie, de la race « Garon », mais ne cherchez pas de créatures aux oreilles pointues ou de petits hommes barbus. Pas d’elfettes, de nains ou autres gnomes ici, seulement des humains dont la noirceur d’âme ferait pâlir d’envie les démons les plus retors. On aura, par contre, droit à un bestiaire fourni de créatures malsaines, dont l’origine reste pour le moment plus qu’opaque.

Côté scénario, c’est Kyoichi Nanatsuki (« Arms ») qui est aux commandes. La première moitié du tome se découpe en « un chapitre, une histoire », nous permettant de nous familiariser avec Garami et Sona, la suite s’annonçant comme une histoire de bien plus grande envergure. De nombreuses pistes sont lancées, le tout dans un ensemble cohérent, sombre et glauque à souhaits.
Le duo Garami/Sona, maîtresse/esclave fonctionne bien, mettant en contraste cet enfant plein d’émotions et de vie et cette femme, marchande de mort sans état d’âme, dont on ne connaît pas les véritables intentions, ou même si elle est bonne ou mauvaise.

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Côté crayon, c’est Joong Gi Park, sous le pseudonyme de Night Owl qui nous régale. On le connaissait déjà pour son travail sur « Dangoo » ou « Over Bleed », ce dernier en duo avec Kyôichi Nantsuki (« Arms ») sous le pseudonyme 28Round. Le dessin est donc superbe, avec de nombreux jeux de lumière et un chara-design efficace. Les personnages sont charismatiques et expressifs, les scènes d’actions pleines de mouvement. Le côté sombre, sale et glauque est parfaitement rendu dans des planches aux cases et à l’agencement dynamiques, fourmillant de détails.

La fin du volume s’ouvre sur la suite de l’histoire, avec de nombreuses pistes variées à explorer. Déjà quatre volumes sont parus au Japon, et le deuxième se verra publié le 12 avril prochain en France, toujours aux éditions Ki-oon.
A noter que ce premier tome sort en simultané avec le volume 11 de « Ubel Blatt », les deux séries étant publiée dans le même magazine au Japon (Young Gangan).

« The Arms Peddler » est donc une série à ne pas manquer, mais à ne pas mettre entre toutes les mains. Pas de gais sentiments ici, où des enfants sont mués par la vengeance, dans un monde où esclavagisme, pédophilie et meurtres font bon ménage, et où on nage joyeusement dans la fange de l’humanité.

Pour ceux qui souhaiteraient feuilleter ce premier tome en direct de leur fauteuil, les 45 premières pages sont en lecture sur le site de Ki-oon.


Arms Peddler (The) (T1)
- Scénario : Kyoichi Nanatsuki
- Dessin : Night Owl
- Traducteur : Fédoua Lamodière
- Éditeur français : Ki-oon
- Format : 130 x 180 mm, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination : 226 pages
- Date de parution : 9 février 2012
- Numéro ISBN : 978-2-3559-2353-1
- Prix : 7,50 €


A lire sur la Yozone :
La bande annonce vidéo de The Arms Peddler


© Kyoichi Nanatsuki, Night Owl / SQUARE ENIX CO., LTD.
© Editions Ki-oon - Tous droits réservés



Charline Voinot
13 février 2012




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