La nouvelle planète où atterri le Petit Prince n’a vraiment rien d’engageante. Non seulement la forêt qui recouvre la planète est composée de ronces mais des idées noires terrorisent ceux qui ont le malheur de s’y aventurer. Au milieu de ruines devenues le royaume des plantes, le Petit Prince rencontre Nickel, un homme-pierre venu à la recherche de son frère Mica, un éminent savant. Devant la menace des ronces, nos deux amis et le renard partent pour la cité des hommes-pierres. Celle-ci est un îlot de civilisation au milieu des plantes. Toutefois, des attaques incessantes des ronces menacent cette race de disparaître. Mais pourquoi ces plantes veulent-elles forcer les hommes-pierres à quitter leur cité et pourquoi la reine refuse de laisser cette ville pourtant condamnée ? L’oeuvre du serpent se fait de plus en plus sentir.
Nouvelle doublette d’albums tirée de l’adaptation de l’oeuvre d’Antoine de Saint-Exupéry et nouveau trio de scénaristes pour l’idée originale, mais toujours Guillaume Dorison à l’ouvrage pour le passage en BD. Seule véritable continuité dans cette série, il permet toutefois de garder une cohérence dans les différents scénarios, même si on peut aussi lui reprocher d’avoir réalisé quatre tomes structurellement parfaitement identique. Mais pour toucher un jeune public, c’est aussi une méthode plutôt efficace et si cela pousse nos chères têtes blondes à lire, alors il peut recevoir notre bénédiction.
« La Planète de la musique » reprend tout simplement les bases de « Roméo et Juliette ». Deux races qui se font la guerre depuis des temps immémoriaux voient les deux jeunes prétendants au trône (entre guillemets) tombés amoureux l’un de l’autre. Ajoutez y les diableries du serpent et vous avez votre dramaturgie. Trahisons, méprises, il faudra toute la diplomatie du Petit Prince pour éviter un malheur. Bien sûr, la fin tragique des amants de Vérone sera épargnée à ceux de la Planète de la musique, la morale de l’histoire étant celle de la tolérance et du respect de chaque race. En ce moment, un peu d’amour de son prochain et des peuples ne fait pas de mal, et rappeler que l’amour n’a pas de couleur, pour ne pas dire est aveugle, demeure une excellente leçon de vie.
« La Planète de Jade » est de nouveau une fable écologique, moins intéressante que la précédente. L’histoire est moins aboutie et mélange un peu tout et n’importe quoi : les ronces et des idées noires dont on ne comprend pas trop l’origine et qui disparaissent sans réelle raison, sauf à les assimiler à l’humeur des ronces, et encore... Le personnage de Mica est assez mal exploité et on accroche moins aux habitants de cette planète. Avoir mis deux auteurs sur l’histoire s’avère loin d’être une excellente idée car le rendu final mélange les envies de chacun et n’offre pas une vision bien claire du message véhiculé. Entre un Mica devenu un Gollum de bas étage et une reine incarnant un Pharaon biblique subissant plaie sur plaie, les références sont certes visibles pour un adulte mais risquent d’être totalement obscures pour un jeune.
Côté dessins, à l’inverse, le tome 4 est plus réussi que le troisième, donnant réellement vie à ce monde et offrant des personnages de pierre et des idées noires au graphisme réellement intéressant. Par contre, je suis un peu resté sur ma fin avec le design du peuple Pistallaire, pas assez détaillé, et un peuple de la musique trop caricatural. Dommage car ce tome n’illustre pas du tout le talent de cette jeune dessinatrice qu’est Lucy Mazel. Zedarkcrystal, pseudonyme de la dessinatrice Christine Chatal, est parvenue à dépasser les obligations de la série et donner vie à un monde vraiment intéressant.
C’est donc une impression mitigée qui ressort de ces deux nouveaux tomes du « Petit Prince », même si la qualité est indégnable surtout pour une série destinée à un jeune public.
(T3) La Planète de la musique
(T4) La Planète de Jade
Série : Le petit Prince
d’après l’oeuvre originale de : Antoine de Saint-Exupéry
d’après l’animé et le scénario original de : Clélia Constantine (T3), Maud Loisillier et Diane Morelt (T4)
Conception : Elyum Studio
Scénariste : Guillaume Dorison
Direction artistique : Didier Poli
Dessin : Lucy Mazel(T3), Zedarkcrystal(T4)
Décor : Jérome Benoit(T3), Isa Python(T4)
Couleur : Paul Drouin(T3), Karine Lambin(T4)
Découpage : Paul Drouin(T3), Marco Allard(T4)
Conseiller éditorial : Didier Convard
Éditeur français : Glénat
Format : 215 x 293
Pagination : 56 pages
Date de parution : 2 novembre 2011
Numéro ISBN : 9782723481915 ; 9782723485241
Prix : 11,50 €
A lire sur la Yozone :
Le Petit Prince (T1) La planètes des Eoliens (T2) La planète de l’Oiseau de feu
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