Dans mon “worst of” de la semaine dernière je vous ai épargné cet item. Parce que ce sont tous des gentils qui font le bien, qui n’ont pas de ronds et qui se démènent comme des malades pour leur truc en plus du boulot pour manger et tout ça.
Et, comme je n’aime pas cracher sur les mourrus (D&D 62), je ne tire pas sur les ambulances ni ne tape sur les faibles. Mais bon, faut voir les choses en face.
Une foultitude de gens, pleins de bonnes intentions, ou qui veulent publier leurs oeuvrettes ou celles de leurs potes et potesses, dégoûtés qu’ils sont de ne pas être pris en compte par les vrais éditeurs qui font de l’argent avec les livres, s’autoproclament éditeurs, directeurs littéraires, profs d’ateliers d’écriture, et j’en passe dans l’ego-démesure de braves diplômés d’informatique ou de communication même pas trentenaires qui ont lu 3 livres et 225 sagas fantasiques. Oui j’exagère, et alors, vous n’avez pas l’habitude ? Prenez-la !
Alors les a priori c’est malsain, soyons intègres, jugeons sur pièces, sur preuves, sur bouquins. Ben, comment dire, objectivement, le résultat est discutable.
Non je ne ferai pas la liste. Je ne les connais pas tous, il s’en crée toutes les semaines, le fanzinat et le confidentiel n’ont, par définition, que peu de diffusion.
Alors, p’t’être que quelques rares auteurs publiés chez les petits, comme Jeanne A Debats, Karim Berrouka ou Laurent Gidon, finiront par être publiés chez les grands, ou chez les moyens. Donc c’est bien, pour eux. Pour les micro éditeurs, restera la fierté de les avoir “découverts” et publiés.
Nonobstant, il me semble que quand on est petit on doit se démarquer quelque part, par exemple sur la qualité de produit fini.
Un pote de la Yozone m’a fait parvenir un recueil de nouvelles de Gary A. Braunbeck, bien connu chez lui aux States mais moins chez les Grenouilles, faut bien l’avouer. Je découvre donc « Les Allées de Cocagne », 9 nouvelles dans des genres et des styles très variés, édité par l’Association Catharsis, 218 pages, 2008, 25 €.
Un auteur original et intéressant, pas de doute. Du fantastique classique au western alambiqué, du drame à l’humour, de l’engagement politique à l’étude de mœurs, cet Amerloque un peu en décalage, pétri de bons sentiments (voir plus loin le gag), a des idées originales. Heureuse surprise donc, mais.
Et oui, y a toujours un mais, celui-là est malheureusement le fait de l’éditeur. D’abord il ne sait pas ce que sont les espaces insécables, alors les points d’interrogations et les “fermez les guillemets” se retrouvent à la ligne suivante. En plus, les numéros de chapitres, au lieu de se trouver en haut de page, sont en bas de la page précédente. Non mais franchement. Je vous passe les abondantes coquilles dont un remarquable « entre noux ».
Plus ennuyeux, à mon très ô combien humble avis, est le niveau de la traduction. Il est possible que Braunbeck écrive comme un pied, ce dont je doute, mais on ne peut pas dire qu’il soit aidé par le traducteur qui, j’en suis sûr, a beaucoup bossé. Mais le résultat est pour le moins lourdingue. Quant à Sire Cédric, adulé des gothiques, il a dû sècher les cours de bio, alors les boîtes de Pétri deviennent des « petites boîtes Petrie », ce qui gâche vraiment la chute de la seule nouvelle qu’il ait traduite.
Bref, merci à Catharsis pour éditer ce mec intéressant qui aime la variété, mais, silvouple, relisez vos ouvrages, faites un effort sur la maquette, feuilletez le produit fini, parce que c’est facile de tout gâcher avec des trucs qui énervent le lecteur.