Ben oui, quand la - paraît-il - « grande SF », celle primée par les Hugo, me fatigue au point de me faire douter de mon goût pour le genre (confer le billet précédent), je plonge dans ce qui ne me décevra pas : le polar ethno avec des flics amérindiens. Le dernier Hillerman, sorti en 2008 chez Rivages/Noir (toujours pas d’actions ni de SP, quelle injustice !), s’intitule “L’homme squelette”, 290 pages avec le lexique.
Comme dans le bouquin précédent dont je vous entretenais dans D&D 54, le lieutenant “légendaire” Joe Leaphorn est à la retraite mais ça ne l’empêche pas de participer à cette drôle d’enquête. C’est l’apprenti-shaman et toujours flic Jim Chee qui s’en occupe officiellement, aidé par sa petite maline de fiancée Bernie Manuelito qui, elle aussi, a quitté la police tribale.
Un simple d’esprit est accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis, sur un prêteur sur gages à qui il demandait 20 dollars pour un diamant bleu qui en vaut mille fois plus. Coyboy Dashee son cousin demande l’aide de Chee. Mais l’affaire est compliquée. Ces diamants se retrouvent dans le Grand Canyon à la suite d’un accident d’avion survenu en 1956, dans lequel a disparu l’héritier d’un multimilliardaire, qui allait épouser une dame. Cette dame portait son enfant, Joanna Craig. Le grand-père trop riche ne veut rien savoir et meurt en laissant sa fortune à une fondation, qui ne sert qu’à enrichir un vilain. Joanna pourrait venger sa mère et son père en retrouvant les ossements de celui-ci, qui convoyait les diamants. Les tests ADN prouveraient alors sa filliation et lui rendrait son héritage. Le vilain de la fondation envoie donc un homme de main pour faire disparaître ses preuves (les os) et récupérer les diamants. Tout le monde court après ces diamants, pour s’enrichir, pour innocenter un brave indien ou pour laver son honneur.
Bon, ce n’est pas le meilleur Hillerman. Les légendes hopis sur l’homme squelette semblent un peu artificiellement rajoutées à l’histoire et la fin est prévisible depuis longtemps. Mais même un petit Hillerman sans prétention est plaisant et facile à lire. Pas comme les bouquins de gus bardés de prix et champions du monde de l’ennui.