Personne ne veut croire ce qui leur arrive, surtout que non seulement ils vont tous risquer leur peau mais en plus ils devront s’entretuer. Naoko ne peut accepter cet état de fat et elle choisit purement et simplement d’annoncer qu’elle refuse de participer au jeu. La punition est immédiate, le collier que tous portent autour du cou se met à s’allonger dans le cas de Naoko, il ne fallut guère longtemps avant que ses cervicales ne cèdent. C’est ainsi que le premier d’entre eux périt. Seulement, cette mort ne change rien à la logique du jeu. Ils devront bel et bien condamner l’un d’entre eux. Mais comment faire ? Qui choisir ? Les caractères ne tardent pas à se révéler et Airi comprend rapidement qu’elle ne peut faire confiance à personne. Il y a tout de même le beau Tomohiro. Il est le seul à avoir voulu mettre le corps de Naoko à l’abri du regard de tous, ce qui ne fut pas une mince affaire vu le poids mort qu’elle était devenue. Mais tous n’ont pas sa beauté ni même son cran. Certains commencent même à échafauder des plans pour sauver leur tête et surtout condamner d’autres à leur place ? Mais sont-ils vraiment les loups-garous ?

En commençant “Hunt”, je partais sans a priori, même si la couverture me rappelait d’autres séries des collections mangas des éditions Delcourt. Surtout que je ne connaissais rien de Ryo Kawakami. Seulement, très vite, l’état de grâce s’effondra ! Car la scène où tous les élèves se retrouvent autour de la table a malheureusement une énorme impression de « déjà vu ». Il me suffit d’ouvrir le premier tome de “Judge” pour comprendre pourquoi et nous revoilà encore une fois avec une bande de jeunes, ayant quelque chose à se reprocher, se retrouvant ensemble à devoir s’entretuer. Non vraiment, rien d’original là-dedans pour ne pas dire que tout semble réchauffer. Il faut dire que Ki-oon nous avait sorti “Judge”, Tonkam a “Killer Instinct”, j’en passe et des meilleurs. Nous avons déjà un sacré stock de massacres organisés par des groupuscules ou des maîtres-chanteurs des plus sadiques. Alors que peut nous offrir de plus “Hunt” ? Bon, le coup du jeu du loup-garou n’est pas une nouveauté, c’est même un jeu de société plutôt répandu chez les jeunes. Bon sans le côté « j’exécute les villageois ». Mais tout de même, quel intérêt trouver à cette série ?
Le scénario ? Clairement pas ! Si on passe le côté réchauffé, tout y est téléphoné. On devine sans la moindre hésitation l’identité des premiers morts, et même la méthode de mise à mort de la première est d’une grande banalité. En fait, même les personnages sont assez caricaturaux : la gentille héroïne, le beau gosse, la brute épaisse, la pétasse, la pauvre fille, le psychopathe geek... Rien de neuf sous le soleil. Le seul véritable suspens sera sur l’identité des loups et surtout de leur première victime. D’un autre côté, c’est le secret qui pourrait être le plus simple à préserver, même si inévitablement le lecteur se fera sa propre idée des suspects. Alors si le scénario ne sort pas du lot, serait-ce le dessin ? Koudo est également une découverte. Son style se veut adulte et assez réaliste. D’assez bonne facture, son dessin est classique pour un seinen qui veut se démarquer du style graphique trop prononcé des shonen. Il ne va pas se laisser tenter par le gore, mais ne cache rien de l’horreur des meurtres. Il va surjouer certains personnages, mais ce n’est pas du tout un reproche puisque que cela est typique du cinéma et de la BD japonaise. Le dessin serait donc plutôt un atout de la série, même s’il n’aura rien d’exceptionnel.
Au final, “Hunt” demeure une série surfant sur la mode “Judge” et n’aura pas beaucoup de temps pour me faire changer d’avis.
Hunt, le Jeu du loup-garou (T1)
Scénario : Ryo Kawakami
Dessins : Koudo
Traducteur : Patrick Alfonsi
Éditeur : Soleil Manga
Collection : Seinen
Format : 128x182 mm
Pagination : 210 pages
Dépôt légal : 6 juillet 2016
Numéro ISBN : 978-2-3020-5118-8
Prix public : 7,99 €
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