A Rome, le vent de la fronde forcit. L’assassinat de Liberius fut un premier message de Commode à l’attention des sénateurs, mais la chasse aux sorcières ne fait que commencer et c’est son âme damnée, Cléandre, qui est chargée de trouver qui a osé défier l’empereur en donnant une sépulture à ce traître de Liberius. Pour le coupable, l’épée de Damoclès se rapproche dangereusement de sa tête, mais que n’aurait donc fait Rufulus pour sa femme et nièce de Liberius, Lumilla. Pourtant, pour ne pas laisser de témoin derrière eux, Lumilla tue leur fidèle serviteur, Ali. Au sein du sénat, les comploteurs se réunissent là où les hommes à la solde de Commode n’osent entrer : dans le quartier pauvre de Rome. Dans les sous-sols d’un bar, un plan se met peu à peu en place : celui de l’assassinat de l’Empereur.

Se dire que nous sommes déjà avec entre les mains l’avant-dernier tome de « Virtus » est assez frustrant. Car Gibbon est parvenu à nous rendre des plus sympathiques ses naufragés dans le temps. Il va cette fois partager son tome entre Rome et l’île de Gamla.
Sur l’île, nos héros apprennent les dures lois des gladiateurs et les punitions particulièrement cruelles pour les réfractaires. Kamio est mis en avant car le garçon va avoir le fameux déclic du héros qui découvre son destin. Gibbon restera réaliste sur l’évolution de son personnage qu’il va spécialiser dans les prises de soumission. Le mangaka est très fin dans les capacités attribuées à ses personnages, ce qui rend son récit, dans un sens, vraisemblable. Mais surtout, nous allons tout savoir sur le père de Takeru. Nous nous doutions que le personnage devait être violent pour avoir provoqué son fils au point qu’il se fasse tuer, mais la réalité proposée par Gibbon est pire que tout. On peut trouver excessive l’option choisie par le mangaka mais on sent qu’elle entre dans la mécanique bien huilée mise en place par Gibbon et finalement, pourquoi pas ?
L’autre partie du manga est dédiée au complot pour assassiner Commode. Gibbon s’inspire ici des faits historiques : en 192, l’empereur Commode est tué par son esclave avec qui il s’entraînait pour les jeux du cirque. Sa maîtresse Marcia fait bien partie du trio de comploteurs qui décidèrent d’en finir avec l’empereur. Ici, Gibbon s’inspire de la tentative d’empoisonnement dont fut l’objet Commode avant d’être étranglé par Narcisse, une fin plutôt abjecte pour un empereur à la triste réputation. Bien évidemment, Gibbon ajoute sa petite dose de romanesque avec les amours interdites entre Lumilla et le sénateur Mucius. Il tente de garder une certaine rigueur historique, même si les amateurs de péplum ne sont pas vraiment des fous furieux du respect de l’Histoire.
Ce tome 4 s’achève sur un cliffhanger laissant présager de sombres heures pour les sénateurs, mais aussi les dernières heures de Commode.
Virtus, le sang des gladiateurs (T4)
Scénario : Gibbon
Dessin : Hideo Shinanogawa
Traducteur : Tony Sanchez
Éditeur français : Ki-oon
Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 240 pages
Date de parution : 24 janvier 2013
Numéro ISBN : 978-2-35592-485-9
Prix : 7,65 €
A lire sur la Yozone :
Virtus, le sang des gladiateurs (T1 et 2)
Virtus, le sang des gladiateurs (T3)
VIRTUS © 2008 GIBBON, Hideo SHINANOGAWA / Shogakukan Inc.
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