L’entrainement des japonais commence mais l’ambiance n’est pas aux réjouissances. Les exercices sont très éprouvants et le pauvre Kamio est devenu le bouc-émissaire d’un de leurs gardiens, Kurukis, surnommé le chien fou de Thrace. Il cherche à provoquer les japonais, convaincu de sa supériorité, les humiliant. Mais il existe aussi des limites à ne pas dépasser et certains de nouveaux ne sont pas prêts à se laisser traiter comme des animaux de compagnie et Aizawa fait partie de ceux-la. Voir Kamio forcé de manger de la nourriture piétinée lui donne l’occasion de s’offrir une petite vengeance. Mais le prix à payer sera lourd : fou de rage, Kurukis le tabasse et sans l’intervention de Takeru, le gladiateur lui aurait certainement défoncé le crane.

Après avoir posé son histoire et ses personnages principaux, Gibbon s’attaque au vif du sujet pour ce troisième tome de « Virtus » : l’entrainement de gladiateurs ! Il va nous présenter le quotidien de ces hommes destinés à mourir. Gibbon tente de rendre le plus crédible possible la nouvelle vie de ses personnages, comme avec cette petite référence sur la nutrition des gladiateurs. Il nous rappelle que les lanistes devenaient former des hommes capables de divertir la foule : du pain et des jeux ! Alors leur amener des squelettes ambulant incapables de tenir un glaive pouvait leur coûter leur tête. L’entrainement des japonais sera l’occasion d’introduire ou de compléter notre connaissance des autres gladiateurs.
Deux personnages au caractère opposé joueront le rôle de méchant. D’abord Kurukis, la caricature de la brute épaisse, particulièrement efficace, qui sera livré à notre pâture afin d’être haï au plus haut point par le lecteur. Un univers manichéen poussé à l’extrême, mais aussi un très grand classique du shonen. Il va pourrir la vie de nos héros jusqu’à en pousser un à bout et nous offrir un duel à suspense qui clôturera ce tome. On peut s’étonner que Aizawa ait survécu à une séance brutale de « ground and pound », une technique de coups de poings sur un adversaire au sol bien connu des amateurs de Mixed Martial Arts et de la fédération UFC (Ultimate Fighting Championship). Les pratiquants de MMA sont proches de ces experts de pancrace.
Et le professionnel de la soumission est incarné par Paris, l’hédoniste homosexuel mais aux techniques variées et capable de s’adapter à toutes les situations. Il semble être gardé en réserve par Gibbon, lui donnant plus l’apparence d’un « Monsieur Loyal », venant calmer les ardeurs des gladiateurs. Il est loin de faire l’unanimité par son narcissisme. Ses moeurs ne surprennent pas car à cette époque, l’homosexualité n’avait pas tous les tabous de notre époque dite moderne.
Avec ce tome 3, nous voici déjà à mi parcours de « Virtus ». Comment Gibbon va-t-il conclure son aventure en deux tomes ? Le prochain volume nous donnera une partie de la réponse.
Virtus, le sang des gladiateurs (T3)
Scénario : Gibbon
Dessin : Hideo Shinanogawa
Traducteur : Tony Sanchez
Éditeur français : Ki-oon
Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 224 pages
Date de parution : 15 novembre 2012
Numéro ISBN : 978-2-35592-460-6
Prix : 7,65 €
A lire sur la Yozone :
Virtus, le sang des gladiateurs (T1 et 2)
VIRTUS © 2008 GIBBON, Hideo SHINANOGAWA / Shogakukan Inc.
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