Qui est vraiment Tsuneki ? Certainement pas un simple chauffeur de taxi de Tokyo. S’il a obtenu le surnom de « berger » à l’armée, ce n’est pas un hasard car aucun homme de Tsuneki n’est mort au combat. Seulement cinq ans plutôt, il dut démissionner de l’armée après le massacre de civils par son propre frère dans un pays d’Afrique. Accusé de protéger son frère, il est sous la surveillance de la police. Pourtant, il est contacté par une ancienne connaissance lui annonçant que son frère est prisonnier sur l’île d’Hauffman parmi d’autres prisonniers qu’il doit délivrer. Il n’en faut pas plus à Tsuneki pour faire rempiler. Mais très vite, la mission parait plus comme une mission suicide, à commencer par le champ de mines sous-marines qui attendait la troupes de nouveaux mercenaires. Mais l’opération a besoin du « berger » vivant, quel qu’en soit le prix.

Deux histoires pour ces deux tomes de « Front Mission, Dog Life & Dog Style ». La première est assez surprenante car elle va nous montrer un peu d’humanité chez Inuzuka. Et dire que tout commença avec ce que l’on peut appeler une journée pourrie. Yasuo Otagaki va confronter son journaliste charognard avec la misère humaine, mais non pas une misère cherchant la pitié, celle apportant l’espoir. C’est étrangement une fable plutôt optimiste que va nous conter ici le mangaka, le genre d’histoire qui peut redonner foi en l’espèce humaine, simplement par des petit commentaires, des photos ou plutôt des dessins de C.H. Line parfois un peu naïfs, qui tranchent avec les récits précédents... Mais l’espoir n’est qu’illusion...
Vous l’aurez compris, le duo de mangakas n’a pas du tout changé son fusil d’épaule mais nous a, en fait, offert une petite pause avant de revenir à de l’action pure et dure avec l’histoire du « berger » Tsuneki. Le plus long récit pour la série puisqu’il s’étalera sur trois tomes. Nous revenons ainsi sur le champ de bataille mais cette fois, ce ne sera pas par l’armée officielle mais un groupe de mercenaires. Nous n’avions pas encore eu ces protagonistes de conflit qui ne sont présents que pour l’argent et non pour défendre une nation. C’est le côté pervers et malsain de tout conflit qui nous est montré ici car, même si nous ne savons pas ce qui est vrai ou faux sur l’objectif de ce pseudo sauvetage, il est clair que ce n’est pas réellement pour sauver les prisonniers.
Au-delà de la guerre, c’est un duel fratricide qui nous est présenté, un duel où les deux frères sont opposés l’un à l’autre sans qu’ils s’en rendent compte. Mais c’est aussi la confrontation entre le « gentil » grand frère devant raisonner son psychopathe de frangin. Difficile de voir où Yasuo Otagaki veut en venir avec ce duel. Quelle morale tente-t-il de nous présenter ? C’est le point intéressant de cette histoire au-delà de la sempiternelle fratrie des militaires, de cette amitié virile où chacun doit avoir confiance dans son partenaire. Sorti de cet énorme cliché, le lecteur ne sait trop ce que représente réellement le petit frère : l’image du traître ? Du tueur-né irrécupérable ?
La réponse à toutes ces interrogations dans le tome 7 à paraitre en février.
Front Mission, Dog Life & Dog Style (T5 à 6)
Scénario : Yasuo Otagaki
Dessin : C.H. Line
Traducteur : Yohan Leclerc
Éditeur français : Ki-oon
Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 210(T5) et 224(T6) pages
Date de parution : 11 octobre et 13 décembre 2012
Numéro ISBN : 978-2-35592-446-0 ; 978-2-35592-471-2
Prix : 7,65 €
A lire sur la Yozone :
Front Mission, Dog Life & Dog Style (T1)
Front Mission, Dog Life & Dog Style (T2)
Front Mission, Dog Life & Dog Style (T3)
Front Mission, Dog Life & Dog Style (T4)
© Yasuo Otagaki, C.H.LINE / SQUARE ENIX CO., LTD.
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