L’ile de Hozuki. En y arrivant, Kokoro et sa sœur Yume découvrent leur nouvelle école qui sera aussi leur nouvelle maison. Abandonnés par leur père puis leur mère, le frère et la sœur n’ont plus que ce refuge. Surtout que Yume est aveugle et son frère se sent obligé de veiller sur elle. Mais très vite, Kokoro ressent une atmosphère oppressante au sein de l’école. D’abord, leurs camarades de classes sont tous des marginaux. Entre Hatsune la taciturne et Futoshi le goinfre, l’ambiance est très tendue. Pourtant, le pire est à venir car Rikiya, le dur de la classe, lui impose deux règles : ne pas faire confiance aux adultes et ne jamais leur dire la vérité. Il faut dire que l’élève dont il a pris la place a disparu mystérieusement, une nuit. Et la table dans la chambre de Kokoro et Yume semble conforter les soupçons du garçon : dans le tiroir fermé à clé se trouve un couteau dans une énorme tache de sang.
Drôle d’école où les professeurs se contre-foutent des élèves. Sauf Mlle Kai, qui a toujours été très gentille pour Kokoro, et sauf cet obsédé de professeur Kuwadate. Hatsune échappera deux fois à une tentative de viol. Mais quel est donc cet établissement et surtout pourquoi le reste de l’ile leur est interdit ? Pourquoi ce grillage qui encercle l’école ? Kokoro est de moins en moins rassuré par ce lieu et ses camarades de classe se font un plaisir d’accroitre ses craintes. En fat, Kokoro et Yume sont les plus normaux de tous. Tous les autres souffrent en fait de graves troubles psychologiques et cette école ressemble plus à un asile psychiatrique qu’à un établissement scolaire. Alors où est la vérité ? Que cachent les professeurs et qu’est devenue la jeune fille enfermée dans l’aile interdite du bâtiment ?
Trust no one ! Incroyable comme cette accroche des “X-Files” colle parfaitement à cette nouvelle série des éditions Ki-oon. Tout est fait pour créer une atmosphère lourde, à la limite de la schizophrénie. Il faut dire qu’une ile est un lieu idéal pour rendre des personnages fous. Cette fois, les victimes sont de jeunes enfants d’une dizaine d’années, envoyés de force apprendre sur l’Ile de Hozuki. Plus proche du camp de concentration, cette école est un véritable asile : Shuichiro que sa mère a tenté d’emmener dans la mort avec elle, Hatsune que son père a battu à mort et Futoshi subissant quant à lui un double traumatisme, étant convaincu d’avoir assisté à l’assassinat d’un de ses camarades de classe. Mais où est la vérité ? Celle de Shuichiro, convaincu qu’ils sont ici pour être tués en toute discrétion ou celle de Rikiya, certain que l’ile renferme une fortune en or ? Beaucoup de questions, de fausses pistes mais une vérité pour les pauvres enfants : ne pas faire confiance aux adultes.
Kei Sanbe crée une atmosphère oppressante tout en finesse, en non dit et en disant déjà trop pour ne pas faire marcher notre imagination à 100 à l’heure. Pas de scènes gores mais des planches à la limite de beaucoup de choses : limite du gore, limite de ultraviolence. Kei Sanbe flirte avec le bord de chaque style sans franchir réellement le pas. Que ce soit les tentatives de viols et les meurtres jamais montrés, le lecteur ne peut faire que des supputations, en tout cas pendant 4 tomes. Kei Sanbe nous crée un “The Children” inversé où cette fois, ce sont les adultes qui sont source de terreur. Le tout avec des dessins classique du shonen, avec ses visages ronds qui apparaissent si doux dans ce monde où la torture mentale et physique est au menu de chaque jour.
4 tomes pour découvrir le secret de “L’Ile de Hozuki”, quatre tomes que l’on espère du même très bon niveau que ce volume 1 passionnant, parfois flippant, en tout cas très réussi.
L’Ile de Hozuki (T1)
Auteur : Kei Sanbe
Traducteur : David Le Quéré
Éditeur français :Ki-oon
Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 210 pages
Date de parution : 11 février 2010
Numéro ISBN : 2-35592-126-1
Prix : 7,50 €
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