Bienvenue dans un monde où le téléphone portable est votre pire ennemi. Bienvenue dans un temps où un simple coup de fil peut vous transformer en un spectre monstrueux.
Voilà le monde que va découvrir Riku Amami. Ces spectres, les Kanshus, se reproduisent grâce aux ondes des téléphones portables ou par contamination directe. Mais l’humanité n’est pas seule face à ce fléau : il y a la NEFT, une agence regroupant des humains possédant le pouvoir de terrasser les Kanshus : le jinki, une arme fatale pour les spectres. Et Riku va faire une double expérience : être contaminé par un Kanshu sans se transformer en spectre, et posséder un jinki. Pour son entraînement, il est associé à Rena Arisugawa, guerrière ténébreuse, obsédée par sa mission. Et si cela ne suffisait pas, il y a Neene, cette petite fille mystérieuse, ressemblant tant à Amané, sa belle-sœur disparue dont il était amoureux, et qui a pris la fâcheuse manie de l’appeler « papa » - dur pour un collégien. Va donc commencer pour Riku son éducation de chasseur de Kanshus mais apparaissent aussi beaucoup de questions pour le moment sans réponse : pourquoi a-t-il échappé à la funeste transformation ? Qui est donc cette mystérieuse Neene ? Malheureusement celui qui lui apporte les bonnes réponses n’est autre que la source de la contamination. Il lui faut protéger Neene contre ses alliés de la NEFT et se protéger lui-même contre le chasseur de jinki.

“World Embryo” innove dans le style horreur, modernisant les mythes des monstres et autres créatures démoniaques. Le foyer d’infection : un simple téléphone portable. Les Kanshus sont des créatures monstrueusement déformées à la “Silent Hill”. Et les armes de nos héros, les jinki, ne sont pas moins impressionnantes par leur démesure et leur design hypermoderne. Moriyama nous immerge dans un futur peu attrayant, avec un jeune héros au comportement ambigu, totalement dépassé par les évènements. Et les autres membres de la NEFT semblent tous cacher des secrets rendant l’intégration de Riku à ce groupe d’autant plus difficile. Et surtout il y a Neene, cette créature dont le futur peut aussi bien sauver que sonner le glas de l’humanité. Le dilemme qui ronge Riku l’empêche de s’ouvrir à ses partenaires et surtout à Rena, elle qui a perdu tous ses souvenirs et son île natale, elle qui se sent si proche de Neene.
Graphiquement, c’est une palette de style différents que nous offre Moriyama, du gore lors des combats avec les Kanshus au style humoristique lors des moments de détente chez nos héros. Mais c’est clairement le scénario qui fait toute la force de la série, même si le graphisme des jinkis est une réelle réussite.
“World Embryo” est donc un très bon manga de fantastique-horreur. Scénario très fouillé et prenant, dessins collant parfaitement à l’histoire. Voilà donc une série qui mérite le même succès que “Chrno Cruisade” et dont la publication est toujours en cours au Japon.
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World Embryo (T5)
Auteur : Daisuke Moriyama
Traducteur : Tristan Brunet
Éditeur français : Asuka
Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 224 pages
Date de parution : 25 juin 2009
Numéro IBSN : 2-84965-580-1
Prix : 8,50 €
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