La vie de Kenzo Okada va soudainement tourner au cauchemar. Au chômage, n’arrivant pas à retrouver un emploi car allergique à l’informatique, il découvre en rentrant chez lui que sa femme l’a abandonné, en vidant au préalable son compte en banque. Tous les numéros de téléphone de sa famille ne sont plus attribués. Sans argent, sans emploi, sans avenir, il décide d’en finir avec la vie. Mais le destin en a choisi autrement. La branche de l’arbre où il comptait se pendre casse. Perdu au milieu de la montagne, il va commencer une nouvelle vie, loin de la civilisation. Seul avec la nature.
Cette expérience sera une véritable rédemption pour cet homme. Seul face aux éléments, devant se débrouiller par lui-même, il va effectuer un véritable retour aux sources, se rappelant l’enseignement de ses grand-parents, ces petits trucs qui permettaient à un paysan de survivre dans un milieu même hostile. Et le destin va lui apporter tout ce qui lui sera nécessaire pour vivre convenablement. Oh, un petit tour vers la ville pour récupérer de la nourriture ne fait pas de mal, mais c’est un Kenzo transformé qui leur apparaît, un véritable homme des bois. Jusqu’au jour où une jeune femme tente sans succès de se pendre près de sa cabane.
Je ne suis pas mort ! Cette phrase sera le symbole de la seconde chance offerte à Kenzo. Hiroshi Motomiya nous offre une fable humaniste et très écolo. Derrière la mésaventure de son héros, le mangaka nous démontre que l’homme peut vivre sans le modernisme et la civilisation à condition de savoir tirer partie de l’expérience passée - son age avancé est ici un avantage. Car ce sont les bons conseils des anciens qui permettent à Kenzo de surmonter toutes ses épreuves. Il réapprend à respecter la nature pour pouvoir l’utiliser. Et si l’arrivée de la jeune femme va un peu chambouler sa solitude, il restera sur sa ligne de conduite et ce sera à elle de s’adapter. D’ailleurs, Kenzo refuse de s’immiscer dans la vie de celle-ci, la prévenant que si elle choisit de retenter de se suicider, il la laissera faire.
On ne saura jamais vraiment pourquoi sa femme est partie et d’où vient la haine éprouvée par sa famille mais cela devient vite anecdotique et sans importance, il fallait bien une explication au choix de Kenzo.
Cette philosophie du retour aux sources est de plus en plus prégnante dans notre monde surmodernisé, où la vie sans un portable est devenue une aberration. Motomiya appuie sa démonstration par des dessins de grandes qualités et très modernes, même si le mangaka est plus de la génération de son héros que de son héroïne.
Et peu importe si l’on peut tout de même rester sceptique sur la pertinence du choix de Kenzo, “Je ne suis pas mort” est une très belle histoire d’amitié, d’amour et de redécouverte de soi. De quoi alimenter sa réflexion après un reportage de Yann Arthus-Bertrand.
Je ne suis pas mort
Auteur : Hiroshi Motomiya
Éditeur : Delcourt
Collection : Akata
Dépôt légal : 13 mai 2009
Format : 127x180 mm
Pagination : 264 pages
Prix public : 7,95 €
Numéro ISBN : 2-75601-707-5
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