Tout est possible dans l’Amérique des années 1960. Y compris en matière de crimes. C’est ce que va vite découvrir la jeune inspectrice Kim Tyler, aux prises avec l’assassinat d’une étudiante retrouvée près du Golden Gate.
Du biopic au polar
Confinement 2020, Hervé Bourhis travaille sur plusieurs projets, dont un début de biopic sur Anton Lavey, le pape du satanisme étatsunien. Puis, en lisant John Fante, en regardant « Mindhunter » de David Fincher, il préfère tourner cela sous la forme d’un polar. Il y ajoute une femme flic, pas courant pour l’époque, il met de côté les hippies pour se concentrer sur l’enquête policière, il s’associe avec Lucas Varela et ça nous donne « American Parano ».

Enquête et satanisme
Assistée d’un vieux de la vieille, le lieutenant Ulysses Ford, la jeune Kim Tyler va vite s’intéresser à Baron Yeval, l’avatar bédéistique d’Anton Lavey. En effet, celui-ci organise d’étranges messes noires en compagnie de jeunes de la bonne société prompts à s’encanailler. Esbrouffe ? Charlatanisme ? Besoin de vrais meurtres pour développer la véracité de rites sataniques ? Kim mène l’enquête et se retrouve aux prises avec son propre passé et son père, mort dans d’étranges circonstances.

Enquête sérieuse et dessin fantaisiste
Ce premier tome tient la route. Sérieux et réaliste, l’enquête avance au fil des pages sans temps mort. C’est rythmé sans être très original. Le scénario, plutôt rigide et classique, se combine assez mal avec un trait fantaisiste, presque caricatural. Le contraste de couleurs, rosées d’un côté, très sombre de l’autre, rehausse le tout. La lecture reste plaisante.

(T1/2) Black House
Série : American Parano
Scénario : Hervé Bourhis
Dessin : Lucas Varela
Éditeur : Dupuis
Pagination : 64 pages couleurs
Format : 24 x 32 cm
Date de parution : 22 mars 2024
Numéro ISBN : 9791034765850
Prix public : 16,50 €
Illustrations © Lucas Varela et Editions Dupuis (2024)