La manœuvre de Nagate a porté ses fruits mais Shizuka a dérivé au-delà de ce qui est permis pour un vaisseau de revenir au Sidonia. Mais Nagate est prêt à tout pour récupérer son amie, même désobéir aux ordres. Voila nos deux naufragés de l’espace obligés d’utiliser tout ce qui peut se trouver dans la sentinelle pour survivre. Finalement, le choix de Nagate va s’avérer le bon car non seulement, son lien avec Shizuka devient plus fort, mais il découvre que les autres pilotes se sont tous unis pour venir les sauver. Quel changement ! Lui qui était considéré comme un paria devient soudain un héros, promu officiellement pilote de sentinelle. Toutefois, le Sidonia doit aussi pleurer ses morts.
La mauvaise impression que nous avait donné le premier tome est confirmé. Tout d’abord, les combats sont toujours aussi confus pour ne pas dire incompréhensibles. Certes, les gaunas se veulent être de plus en plus organiques, même si cela n’apporte rien à leur intérêt. Mais ce sont surtout les actions des humains qui sont d’un flou artistique. Les traits des protagonistes étant presque identiques, il est particulièrement difficile de les identifier, demandant parfois au lecteur de revenir en arrière ou au contraire poursuivre un peu plus pour comprendre qui est en action. Cela devient totalement surréaliste avec le combat de fin de tome qui n’est réellement compréhensible -et encore- qu’après la pseudo explication des événements.
On sent bien la volonté de montrer qu’un étranger demeure un étranger et que la foule est versatile. Mais là encore, à trop jouer sur les non-dits, Tsutomu Nihei est inaudible. Sans oublier les scènes surréalistes dans le vaisseau. Sous un pseudo prétexte de nous montrer la vie dans le Sidonia, le mangaka n’est en réalité que superficiel, n’allant jamais au bout de sa démonstration, comme la mini cérémonie en mémoire des morts. Hop, on passe sans la moindre transition à la fête pour les héros. Je conseille à ceux qui souhaitent voir une véritable utilisation des caractères et du contexte d’un tel événement, de regarder et lire la série « Macross », qui va bien plus dans le crédible.
La scène humoristique avant la petite visite au calamar géant est totalement décalée et ne correspond à rien dans l’histoire. Le mélange des genres ne prend pas et les ruptures narratives sans la moindre transition particulièrement sont exaspérantes dans le contexte d’une histoire morcelée, qui montre peu à peu ses incohérences. Le style trop épuré devient ici un désavantage certain car limitant la lisibilité des planches.
Entre des personnages impossibles à différencier - et je ne parle pas de la ribambelle de clonettes blondinettes - qui empêche la moindre identification du lecteur, et un scénario trop morcelé, « Knights of Sidonia » est une série qui ne parvient pas à convaincre, sauf à n’avoir pas lu de série de science fiction depuis un bon siècle.
Knights of Sidonia (T2)
Auteur : Tsutomu Nihei
Traduction : Yohan Leclerc
Editeur : Glénat
Format : 130 x 180 mm
Pagination : 180 pages noir et blanc
ISBN : 978-2-7234-8877-8
Parution : 23 janvier 2013
Prix : 7,60 €
A lire sur la Yozone :
Knights of Sidonia (T1)
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