Suite à des ennuis de santé de Tirso, c’est avec un peu de retard et encore plus d’impatience que l’on découvre enfin le fin mot de l’histoire de Sarah.
A la fin du deuxième tome, la fillette avait choisi son camp, même si sa décision déchirait sa famille. Alors que la bataille finale fait rage, elle se rend compte qu’elle n’a pas toutes les cartes en mains. Simon cache encore des secrets et les fins de ses expériences ne sont finalement pas ce qu’elles semblent être. Loin donc de se dérouler linéairement, le scénario connait encore des revirements.
Ce troisième tome est très dynamique et entre résolutions, retournements de situation et scènes d’actions, on n’a pas le temps de souffler. Cela peut sembler d’ailleurs plutôt dommage car, emporté par le tourbillon d’une histoire sans temps mort, on n’a plus le temps de s’attarder sur les sentiments des personnages, chaque scène étant immédiatement suivie d’une autre aussi importante. De fait, l’hécatombe de ce final passe presque inaperçue et on s’émeut à peine une seconde avant de passer à autre chose.
Il faut pourtant admettre que le scénario est bien construit et que Munoz a su ménager ses effets en distillant les informations tout au long des trois tomes. Ainsi, si l’on croit avoir compris plusieurs fois au court de l’histoire les motivations de Simon, on ne découvre son vrai visage qu’ici. En revanche, on peut regretter le fait que Sarah ne soit pas impliquée dans un combat réellement difficile pour elle. En effet, alors que bien des choses l’opposent à sa sœur ou à son ami Milos, le scénariste ne s’en sert pas vraiment. Le dilemme engendré aurait pu être intéressant et/ou émouvant. De même, l’affrontement final est faussé par un élément aussi inattendu que pratique, qui ressemble presque à une solution de facilité.
Malgré cette densité et ces lacunes, on passe néanmoins un bon moment, plongé dans l’atmosphère mystérieuse des dessins de Tirso. Les couleurs de Montes sont également pour beaucoup dans l’ambiance de ce tome. Ce dernier se déroulant entièrement de nuit, il a choisi des tons bleutés, contrastant parfois avec les explosions jaunes et oranges. Rythmée par l’asymétrie des cases et la dynamique des attitudes des personnages, la mise en images colle ainsi parfaitement à cette fin mouvementée, combinant mystères et actions.
Ce tome conclut donc une série convaincante, même si on aurait apprécié que l’auteur prenne parfois un peu plus son temps.
(T3) Simon
Série : Le manoir aux murmures
Scénario : David Munoz
Dessin : Tirso
Couleurs : Javi Montes
Éditeur : Les Humanoïdes associés
Dépôt légal : 24 août 2011
Pagination :56 pages couleurs
Format : 240 x 320 mm
ISBN : 978-2-7316-2278-2
Prix public : 13,95 €
A lire sur la Yozone :
Le Manoir des murmures (T1) Sarah
Le Manoir des murmure (T2) Demian (Fabrice Leduc)
Le Manoir des murmures (T2) Demian (Myriam Bouchet)
© Les Humanoïdes associés (2011)