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Annales de la Compagnie Noire (les) : Le Cycle !
Glen Cook
Disponible chez l’Atalante et J’ai Lu Fantasy

Découvrez le grand-œuvre de Glen Cook ainsi qu’un cycle majeur de la fin du XXe siècle.



Pour une présentation générale du cycle

Sans hésiter, on peut dire que « La Compagnie Noire » est un “road movie black fantasy.”
Tout au long du découpage en 13 tomes de l’édition française (il y en aura encore deux autres), on suit la Compagnie Noire, dernière compagnie franche du Khatovar.
C’est une bande de mercenaires qui se vend au plus offrant, et dont les membres ont rompu complètement avec leur passé pour entrer dans cette deuxième famille. Anciens planteurs de patates, ou individus de toute sorte, ils sont la Compagnie Noire, et elle seulement.

C’est la Compagnie Noire contre le monde entier. Il en a toujours été, il en sera toujours ainsi.

Mais qu’on ne s’y trompe pas. Ce n’est ni un feuilleton où l’on vogue de péripéties en aventures avec ses traditionnels “happy end”, ni une quête « fantasy » en règle avec une vaillante équipe (ou sombre troupe de l’enfer) avec ses figures traditionnelles d’elfes, nains, etc. portés par leur nobles valeurs (ou leurs plus obscurs sentiments).
Chez Cook, pas de manichéisme. Le point de vue est très original sans s’enfermer dans un style inconditionnel. Si le texte est principalement à la première personne, celle de l’annaliste, l’auteur n’hésite pas à revenir à un récit plus classique de vue d’ensemble, ou même à nous emmener pour un chapitre chez “ceux d’en face” mais toujours sans jugement et sans “favoritisme”. Il remet en cause beaucoup de nos points de vue et nous fait apprendre bien des choses sur nos préjugés. Mais, s’il vous plaît, sans morale. Juste par son art !

On vogue souvent entre deux bouts d’histoires qui finissent par se rejoindre, créant un suspense intense et donnant du ressort au récit. Galipettes que l’on retrouve dans les autres œuvres de Glen Cook.
Le premier cycle, les “Livres du Nord”, commence à la première personne : celle de Toubib. C’est l’Annaliste de la Compagnie. Les annales de la Compagnie sont son âme.

Nous sommes la dernière des compagnies franches de Khatovar. Nos traditions et nos souvenirs ne vivent que dans les présentes annales et nous sommes les seuls à porter notre deuil.

Toubib, comme son nom le laisse supposer, est le médecin de la Compagnie. Outre le fait de posséder une culture de l’hygiène qui permet à la Compagnie de ne pas être plus décimée par les épidémies que par les batailles, il possède certainement l’éducation la plus élevée de la troupe, ce qui n’est pas forcément une gloire… Du coup, le style est franc et direct, et le cynisme saignant de l’annaliste ajoute une touche de dérision dans ce qui reste la vie d’un troufion ordinaire entre oisiveté, boue et batailles sanglantes. Finalement, la Compagnie Noire pourrait être une armée de mercenaires bien de notre monde et de notre temps comme du passé.
Oui. Mais à quelques « détails » près…
Comme le dit la situation plus haut “c’est la Compagnie Noire contre le monde entier”. Là est un pan du propos de Glen Cook. La Compagnie Noire est. Elle est depuis son départ du Khatovar qui remonte bien avant les traces les plus anciennes des annales même. Son destin et son cheminement n’ont pas toujours été roses. Loin de là. Pour le « monde entier » non plus cela n’a pas toujours été rose. En tout cas, la Compagnie Noire fait partie de son inconscient et de ses épisodes les plus terribles.

Si Cook rompt avec le cortège de créatures féériques de la Fantasy, il donne large place à la magie. Et quelle magie ! C’est elle qui distribue les cartes du pouvoir. L’histoire de ce monde dans lequel nous balade l’auteur est dessinée autant par ces sorciers aussi fous, torturés et terrifiants que par toutes les créatures des mondes. À vrai dire, un seul d’entre eux serait bien plus fort que la Compagnie. Mais la Compagnie reste une entité qui fait peur et que l’on tente d’apprivoiser, mais surtout pas d’affronter.

Alors quid du “fantasy road movie” ? Imaginez qu’un jour vous débarquiez dans un endroit et que les gens vous fuient, vous craignent, tentent de vous manipuler, de vous dompter comme on dompte une bête féroce. Imaginez que vous deveniez le centre de préoccupation de votre environnement, et que cela vous colle à la peau. Imaginez que les autres vous voient tels que vous êtes, mais que vous en ayez perdu la mémoire…
C’est le cas de la Compagnie Noire. Car aussi méticuleuse soit-elle avec ses annales, des fragments, notamment les plus vieux, furent perdus lors de batailles ayant mal tourné ou autres événements tragiques.

Au début du récit, la troupe est au service d’un syndic véreux dans une ville au bord de l’explosion. La Compagnie perd des hommes et lèverait bien le camp. Mais le contrat doit être honoré. Bien peu glorieux comme boulot et comme situation. À vrai dire, elle est dans le caniveau de son histoire. Mais voici qu’arrive un navire immense d’au-delà la mer des tourments, au sud. Ses voiles sont noires avec une immense tête de mort dessinée dessus. Une armée en sort avec à sa tête un cavalier tout en noir et masqué. Sur son passage, un froid lugubre arrête le temps. Il est venu négocier officiellement une alliance avec la ville et officieusement avec la compagnie.
On a beau être neutre et mercenaire, il est quand même des fois où l’on se demande si on a fait les bons choix. Faute de n’avoir voulu mourir, la Compagnie Noire est propulsée sur la route de son histoire. Prise dans le tourment de terribles conflits aux enjeux énormes et aux puissances engagées immenses, elle va être ballottée mais va aussi donner du fil à retordre aux plus grands. Après ces guerres des livres du Nord, et un intermède, dans lequel Glen Cook nous propose une digression en dehors de la route de la troupe, La Compagnie Noire va commencer à retrouver la mémoire. Dans d’antiques bibliothèques, sur la tête des gens croisés et sur des langues qui auront bien du mal à se délier.
Enfin vient la confrontation. Après avoir connu fuite, schizophrénie, perte de connaissance, changement de personnes et de stratégies, la Compagnie Noire va se retrouver face à elle-même, avec tout ce que cela implique.
Comprenez que je ne peux décemment pas vous présenter chaque tome ou cycle sans vous gâcher l’intrigue.

« La Compagnie Noire », d’atmosphère sombre, est une œuvre du genre, très bien écrite et maîtrisée d’une main de maître. Il faut, bien entendu saluer les traducteurs Frank Reichert et Alain Robert, de la librairie l’Atalante, qui donnent juste le regret de ne pouvoir lire l’anglais et en comprendre toutes les subtilités…

De plus, la série n’est pas “addictive” comme pourrait l’être, par exemple, « Le Seigneur des Anneaux ». On peut aisément n’en lire qu’un tome ou un cycle et le digérer tranquillement.
On peut aussi continuer jusqu’au bout de la route, et par-delà les portes d’ombre, vivre jusqu’au bout cette quête de la mémoire qui est le thème central développé par Cook avec brio. Vivre le quotidien du soldat, la solitude du tout puissant et finir en apothéose d’une poésie rustre mais vibrante.

Un vent incessant balaie la plaine. Il chuchote sur la pierre grise, chargé de la poussière des lointaines latitudes dont il crible éternellement les piliers du souvenir. Il reste encore quelques ombres dans les parages, mais ce sont les plus faibles, les plus timides, à jamais égarées.
C’est une forme d’immortalité.
La mémoire est une forme d’immortalité.
La nuit, quand le vent se tait et que le silence règne sur la plaine de pierre scintillante, je me souviens. Et tous revivent.
Les soldats vivent. Et se demandent pourquoi.

Alors camarade, tu signes ?

Le cycle des Annales de la Compagnie Noire

Les Livres du Nord  : « La Compagnie Noire », « Le Château Noir », « La Rose Blanche »
Sur la Yozone :
L’avis très bref d’Henri Bademoude sur ce premier cycle

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Les Livres du Nord


Les Livres du Sud  : « Jeux d’Ombres », « Rêves d’Acier », « La Pointe d’Argent »
Prochainement sur la Yozone !

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Les Livres du Sud


Les Livres de la Pierre Scintillante  : « Saisons Funestes », « Elle Est Les Ténèbres », « L’Eau Dort », « Soldats de Pierre »
Sur la Yozone :
La chronique de « Saisons Funestes » par François Schnebelen
La chronique de « Elle Est Les ténèbres » par François Schnebelen

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Les Livres de la Pierre Scintillante - 1

(suite des images dès publication des volumes en poche)

Retrouvez les Annales de la Compagnie Noire chez l’Atalante et J’ai Lu.

Mise en forme, présentation :
Nicolas Soffray


Chevaliermat
1er octobre 2010


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