On ne touche pas aux hommes de Balalaïka. Il faut vraiment être suicidaire ou complètement fou comme ces enfants malsains. Un frère et une sœur qui ont subi les pires horreurs et sont devenus de véritables machines à tuer. Et surtout, ils n’ont aucune fidélité car ils vont jusqu’à exécuter leur propre commanditaire. Mais vouloir défier l’ancienne officier russe n’a vraiment aucun sens car une fois que leur tête a été mise à prix, leur sort était scellé et le premier à en faire les frais sera le garçon. Vraiment, il ne faut plus avoir sa raison pour croire que la terrifiante chef de mafia puisse s’exposer tranquillement au bord d’une fontaine... Et même l’intervention de l’équipe du Black Lagoon n’y pourra rien.
Ça va mal pour la triade. Et quand Chang déboule dans les locaux du Black Lagoon, Dutch n’imagine pas le niveau d’emmerdes dans lesquels il va embarquer son équipe. Car ce ne sont pas de simples concurrents qui collent aux fesses du chinois mais des terroristes islamistes totalement fanatiques. Et les voilà obligés de commencer une course poursuite contre des fous de dieu armés jusqu’aux dents. Une aventure qui se déroule à la vitesse de leur navire mais arriveront-ils à délivrer leur colis et non finir au fond de l’océan ? Nous pouvons compter sur l’intelligence de Rock et sur la folie brute de Revy pour trouver la solution, pas vraiment dans la finesse évidemment.
Deux histoires dans ce troisième tome de “Black Lagoon”. Tout d’abord, la conclusion de “Blood Sport Fairy Tales”, avec un côté dramatique et émouvant encore peu développé dans la série. Il faut dire que Rei Hiroe va jouer avec nos sentiments avec une maestria terrifiante. Il va d’abord nous faire haïr ce duo enfantin par l’apparence et totalement psychotique dans les actes de Hansel et Gretel. Mais alors que, avouons-le, nous savourons le massacre du frère, Hiroe nous retourne comme une crêpe pour nous faire nous apitoyer sur la sœur, au point d’en regretter la fin tragique qui l’attend. Non, Balalaïka n’aura pas de pitié car c’est la loi de la mafia : montrer une faiblesse et c’est le début de la fin, mais Rock est encore loin d’avoir accepté cet état de fait.
La seconde histoire aurait pu s’intituler « Speed » tellement l’action part à 100 à l’heure et ne ralentit pas une seconde. Sous fond de terrorisme où le méchant sera à la fois arabe et japonais, Hiroe reprend son tempo tonitruant après un petit moment plus intimiste à la fin du récit précédent. “Goat, Jihad, Rock’n roll” porte parfaitement son nom et va nous introduire des personnages encore plus barges que Revy. Entre la tueuse chinoise à l’humour au 20ème degré et un pilote marchant au crac et shooté jusqu’aux yeux dans les moments cruciaux, vous pouvez être certain de ne pas vous ennuyer une seconde. Et si le scénario est plutôt banal à la base, sa mise en scène hystérique est irrésistible et nous tiendra scotché à votre fauteuil.
Ah quel plaisir sans borne que de revivre les aventures du “Black Lagoon”, avec des histoires qui vous prennent aux tripes et des dessins qui vous immergent avec délectation dans les eaux turquoises des mers d’Asie.
Black Lagoon (T3)
Auteur : Rei Hiroe
Traducteur : Elodie Lepelletier
Éditeur français : Kaze Manga
Collection : Shonen up !
Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 208 pages
Date de parution : 25 mars 2010
Numéro ISBN : 2-84965-732-4
Prix : 6,95 €
A lire sur la Yozone :
Black Lagoon (T1)
Black Lagoon (T2)
« Black Lagoon » © 2003 by Rei Hiroe / Shogakukan, Inc.
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