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Jack Palmer (T14) Enquête au Paradis
Pétillon
Dargaud

Alors que Jack Palmer enquête pour le compte d’une cliente en instance de divorce sur la très théorique insolvabilité de son époux, le plus calamiteux détective de la planète sème le chaos dans la principauté du Bürgenzell.

C’est qu’en ce beau pays, malgré des apparences austères et coincées, on est en fait dans un paradis fiscal dont la seule morale des habitants est de prendre soin du fric que tous les margoulins de la planète viennent y planquer.

Hilarant, évidemment.



Enquête au Paradis” (Fiscal), quatorzième opus des aventures du détective Jack Palmer, signe le grand retour de René Pétillon chez Dargaud.
Après “L’Enquête Corse” et “L’Affaire du Voile”, deux volumes dont la grande presse tout comme les lecteurs s’étaient saisis pour en faire des succès de librairie en phase avec l’actualité du moment, René Pétillon vitriolise nos amis les riches ainsi que leurs sales habitudes.
Il y a peu de temps, crise mondiale oblige et subventions étatiques iniques des établissements bancaires à faire passer sur le dos du vulgus pecum, on nous expliquait que non, non et non, il n’y aurait bientôt plus de « paradis fiscaux » sur notre bonne vieille planète et que les méchants pays qui ne plieraient pas devant cet élan d’honnêteté humaniste seraient mis au ban du monde civilisé.
Bon...
Une fois la crise passée pour ceux qui l’avaient créée -alors que ceux qui doivent la supporter commencent à peine à en ressentir les premiers effets-, on se souvient à peine de ces promesses, pourtant pas si antédiluviennes, mais qui n’ont engagé que ceux qui y croyaient.

Rien de neuf sous le soleil et tant pis pour les pauvres, ils n’ont qu’à être riches après tout !

Dans ces enquêtes, toujours plus surréalistes les unes que les autres, Jack Palmer est une sorte de naïf foncièrement maladroit qui ne comprend rien à rien, se trouve toujours confronté à des faux-culs de haut niveau et finit souvent par poser les questions qu’il ne fallait pas à ceux qui sont payés pour se taire. Le monde est décidément trop compliqué pour Jack Palmer...

Alors oui, les multiples allusions (claires et nettes) de l’intrigue respirent la franchise d’un Pétillon qui a décidé de tout dire par le biais de l’humour. Et il ne se gêne pas.
Argent sale, très sale, traders en cure de désintox (excellent !), famille princière hypocrite, mafieux internationaux stressés, petits et grands escrocs venus du monde entier, tous sont dans le beau pays du Bürgenzell pour affaires. Et malheureusement pour eux, Jack Palmer aussi...

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Traders en plein traitement de désintox financière dans la principauté du Bürgenzell (René Pétillon, “Enquête au Paradis”, série Jack Palmer, T.14, Dargaud).

René Pétillon maîtrise de plus en plus son dessin avec cet art consommé, que seuls possèdent les plus grands, de croquer des dizaines de personnages en peu de traits sans jamais repasser les plats.
On pourra, par contre, faire quelques réserves sur le scénario qui nous semble partir souvent en vrille et ne pas être du même tonneau que ceux des précédents albums. Pas que l’on demande une grande logique à ces histoires irrémédiablement foutraques, mais enfin, on a vraiment l’impression que l’entrée en scène de certaines situations gaguesques doit beaucoup plus à la volonté de Pétillon de les intégrer à tout prix à son récit qu’à une quelconque tension de la narration.

Enquête au Paradis” n’en reste pas moins une grande et belle respiration libertaire, un instant magique où le rire fait beaucoup plus de mal aux méchants que les déclarations risibles de nos princes régnants.
Et c’est déjà beaucoup.


(T14) Enquête au Paradis (Fiscal)
- Série : Jack Palmer
- Scénario et dessin : René Pétillon
- Couleurs : Isa Cochet
- Éditeur : Dargaud
- Site Internet : fiche album, fiche auteur (site éditeur)
- Pages : 48 (couleurs)
- Format (en cm) : 24 x 32 (grand format cartonné)
- Parution : 6 novembre 2009
- ISBN : 9782205060881
- Prix : 13,50€



© Couverture et illustrations : René Pétillon et Dargaud, 2009.



Stéphane Pons
16 avril 2010




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