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Diaboliques de Maldormé (Les)
Jean Contrucci
Le Livre de Poche, n°31541, Policier, roman (France), roman-feuilleton populaire, 442 pages, septembre 2009, 6,50€

Marseille, été 1906. Le notaire Théophile Deshôtels est retrouvé pendu alors que sa bonne a disparu. Mais la vindicte populaire accuse tout de suite la gouvernante Liselotte Ullman, la « Bochesse » forcément coupable… Le journaliste Raoul Signoret et son oncle, le chef de la police Eugène Baruteau, mènent l’enquête malgré les menaces…



Curieux, en ces temps où on fustige le « communautarisme » source de tous les maux, comme on a tendance à compartimenter les romans selon leur origine. Il y avait déjà le polar français, systématiquement accusé d’infériorité congénitale par les salonnards (surtout ceux qui n’en lisent pas), il y a le « polar nordique » post-« Millenium », on nous lança la mode du « polar marseillais » avec des auteurs à l’appellation souvent contrôlée avec soin, les régionalistes, une tentative de lancer le polar Ch’ti avec “L’Écailler du Nord”… La vague du roman noir des Yvelines vaudra-t-elle deux barils de polar lorrain ? Et si, pour le public, vous savez, ces gens loin des salons, ceux qui achètent des livres (beurk !), et s’il y avait tout simplement les bons bouquins, ou du moins ceux qui font passer un moment agréable, et les autres ? Mais peut-être que dire cela est, ô horreur, « populiste » ?

Contrucci, donc, se distingue en faisant renaître le grand roman-feuilleton de ses heures de gloire, celle des Rouletabille et des Fantômas, quelque part entre policier et aventure. Jusqu’à l’écriture qui adopte un ton volontairement désuet ! C’est donc le grand retour des crimes spectaculaires, des passages secrets et des héritages contestés en employant les deux personnages emblématiques de ce type de fiction : le journaliste et le policier. Juve et Fandor, en quelque sorte…

Un exercice de style gouleyant donc, pimenté de thèmes bien actuels tels que la xénophobie (avec quelques considérations peut-être un peu trop actuelles par rapport à l’époque en question, mais baste) et toujours ponctuée de faits historiques bien réels. Certes, on peut arguer que l’auteur amortit parfois un peu trop ses travaux sur l’histoire de Marseille (retranscris entre autre dans ses monumentales chroniques “Ça s’est passé à Marseille”), mais le procédé est de bonne guerre.

On a également droit à une ambiance estivale bien sentie et, bien sûr, l’inévitable argot local… sans trop donner dans le pittoresque heureusement. En cherchant bien, le seul défaut qu’on pourrait trouver au roman serait une écriture uniforme qui ne met guère en valeur les articulations de l’intrigue qui, du coup, est dépourvue de tension. Mais peut-être est-ce un choix artistique ? En tout cas, une lecture idéale pour l’été qui tarde à poindre, avec toujours, la désormais très jolie présentation du Livre de Poche…


Titre : Les Diaboliques de Maldormé
Auteur : Jean Contrucci
Couverture : Kharbine Tapabor
Éditeur : LGF / Le Livre de Poche
Collection : Policier
Numéro : 31541
Éditeur original : Jean-Claude Lattès, 2007
Pages : 442
Site internet : page roman (site éditeur)
Format (en cm) : 11 x 18
Dépôt légal : septembre 2009
ISBN : 978-2-253-12531-0
Prix 6,50 €



Thomas Bauduret
20 avril 2010


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