Shunsuke était un élève plutôt brillant et avec son apparence de beau gosse, les filles étaient toutes à ses pieds. Shunsuke a juste une phobie ancrée en lui : il ne supporte pas les ciseaux. Et il suffira d’une petite expérience en cours de biologie pour provoquer une réaction dont les conséquences seront bien plus graves que de rater l’opération à ventre ouverte d’une vulgaire grenouille. Car Shunsuke est devenu sans le savoir l’hôte de cette monstruosité connue dans l’univers sous le nom de Maelström. Cette entité n’a qu’un seul but : éradiquer toute créature vivant sur la planète qui l’accueille. Mais pour pouvoir faire son petit génocide en paix, il doit d’abord se débarrasser de ce parasite de Exaether, le seul être dans l’univers possédant le pouvoir de le terrasser. Exaether qui doit convaincre une pauvre Hikaru, qui n’a jamais adressé la parole à personne dans son collège, de découvrir lequel de ses camarades de classes cache le Maelström avant que celui-ci change de corps, un de ces 7 milliards d’êtres humains pullulant sur la planète, 7 milliards d’aiguilles dans une grande meule de foin bleue.

Deux entités extraterrestres prennent la Terre comme champ de bataille. L’une annihile des mondes, l’autre la poursuit inlassablement pour la supprimer définitivement. Bon, là vous me dites que je viens de vous sortir le scénario de “The Hidden”. D’un côté, c’est aussi la première impression que m’a donné “7 Milliards d’Aiguilles”, mais cette fois, ce sont des enfants qui deviennent les hôtes de ces créatures et le Maelström est bien plus dangereux individuellement parlant que le « méchant » de “The Hidden”. Ce qui devient intéressant, c’est le personnage d’Hikaru, jeune fille totalement asociale qui va tout d’un coup devoir sauver le monde... en commençant par parler à ses camarades de classe. La rupture entre l’avant et l’après Exaether sera rapide. Ce qui est normale car, encore une fois, cette série n’aura pas le temps de trop se développer devant tenir dans 4 tomes (7 auraient été plus amusant tout de même).
Toutefois, le personnage d’Hikaru est bien cernée, à contrario de celui de Shunsuke qui laisse une tonne de questions sur son passé, sur l’accident qui l’amena à se faire posséder par le Maelström. Et malgré une rapidité qui pourrait paraître à priori imposée, Tadano Nobuaki parvient à faire couler son récit sans qu’il ne semble trop dense, trop compact, préférant pour le moment laisser des trous dans son histoire, rompant la linéarité et nous laissant espérer que les réponses seront données dans les prochains tomes.
Graphiquement, le mangaka a choix le réalisme pour accroitre l’horreur des situations et augmenter la violence des scènes gores qui ponctuent le récit. Il va nous créer un Maelstrom, mélange du monstre de “The Thing” de John Carpenter et d’un vélociraptor. Une créature cauchemardesque qui répand la mort sur son passage. Très efficace, avec des décors vraiment détaillés, “7 Milliards d’Aiguilles” sort du lot des seinen par sa réussite graphique et l’application que l’on sent sur chaque planche.
Derrière un scénario qui ne semblait pas original en première lecture, “7 Milliards d’Aiguilles” réussit à attirer l’attention de son lecteur et finalement vous garde bien accroché jusqu’à la dernière page. A découvrir.
7 Milliards d’Aiguilles (T1)
Auteur : Tadano Nobuaki
Traducteur : Michel Le Bras
Éditeur français : Doki-Doki
Format : 127 x 180 mm, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages par tome
Date de parution : 10 mars 2010
Numéro ISBN : 2-350788-791
Prix : 6,95 €
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