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Alice au Pays des Merveilles
Chauvel et Collette d’après Lewis Carroll
Drugstore

Alice s’ennuie, avec sa sœur plongée dans une lecture barbante pour la jeune fille. Quand un lapin habillé de pied en cape passe soudain devant elle, sa curiosité est alors attisée. Alice poursuit ce lapin pressé et glisse dans le trou où il s’est engouffré. Après une chute vertigineuse, mais un atterrissage tout en douceur, Alice se retrouve dans une pièce pourvue de nombreuses portes mais avec une seule clé ouvrant la plus minuscule. Au loin, un jardin aux allures magnifiques. Mais comment l’atteindre ? Alice va vite comprendre que ce monde n’obéit pas aux règles qu’elle connaissait. Elle a atteint un pays peuplé d’êtres étranges, du lapin toujours pressé au chapelier fou, du chat souriant à la reine rouge aux envies de meurtres. Mais où est donc tombée la pauvre Alice et comment retourner chez elle du Pays des Merveilles ?



Avec la sortie en salle le 24 mars de l’adaptation de Tim Burton d’“Alice au Pays des Merveilles”, les versions bandes dessinées de l’œuvre de Lewis Carroll commencent à pulluler. Et voici donc celle éditée par les éditions Drugstore. David Chauvel, le scénariste, a pris le parti de suivre le plus fidèlement possible le roman de Carroll. Ne vous attendez donc pas à voir la BD du film, bien au contraire.

Voici donc les aventures de la petite Alice, qui part dans un univers fantastique, onirique, dont elle est la seule à connaître l’existence mais pas encore toutes les règles. C’est aussi l’histoire d’une petite fille qui ne veut pas grandir et qui voit dans le temps qui passe un ennemi. Son obsession sera symbolise à la fois par les aliments permettant de grandir ou de rapetisser, lui ouvrant à la fois les portes vers le Pays des Merveilles mais provoquant aussi toutes sortes de calamités. Le temps est symbolisé par le chapelier fou et sa montre ne marquant que les jours et non les heures. Nous retrouvons ces personnages, maintenant dans la conscience collective, ainsi que certaines scènes devenus cultes : les crises de croissance d’Alice, le thé du chapelier fou, le jeu de croquet de la reine rouge, la chenille bleue au narguilé, le chat pouvant disparaître... Et l’obsession de la reine pour les décapitations. Chauvel n’a rien oublié et nous rappelle aussi des personnages moins ancrés dans notre subconscient comme la tortue tête de veau et le griffon.

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Mais en voulant rester fidèle au roman, Chauvel rend parfois son récit difficile à comprendre, voire obscur pour un trop jeune public. Car finalement, “Alice au Pays des Merveilles” n’est pas tellement destiné aux enfants mais plutôt aux adultes qui rêvent de retrouver leur enfance innocente et regrettent le temps qui passe.

Heureusement, les dessins magnifiques de Xavier Collette permettent de passer outre cette complexité. Le classement dans la collection Roman Graphique est tout à fait justifié. Un dessin grandiose avec des couleurs parfaitement choisies, illustrant la folie de ce pays et nous offrant une interprétation personnelle, sombre mais avec des créatures pouvant parfaitement sortir de l’imagination débordante d’une petite fille, avec toutefois, des décors parfois déprimants, parfois complètement fous. Après des couvertures de romans, c’est la première BD de ce jeune dessinateur et voilà qui est très prometteur.

Drugstore frappe donc très fort avec la parution de cette BD, splendide par le dessin mais aussi par l’ouvrage lui-même, un livre que l’on achète pour le garder précieusement dans sa bibliothèque à côté de l’œuvre de Lewis Carroll, évidemment.


Alice au Pays des Merveilles
- Scénario : David Chauvel
- Dessin et couleurs : Xavier Collette
- D’après l’œuvre de : Lewis Carroll
- Éditeur français : Drugstore
- Collection : Roman Graphique
- Format : 240 x 320, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination : 72 pages
- Date de parution : 10 mars 2010
- Numéro ISBN : 2-7234-7242-5
- Prix : 15 €


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Frédéric Leray
17 mars 2010




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