Comment en est-on arrivé là ? Pour les dirigeants de la Kashoo, pas de secret, c’est uniquement pour l’argent. Créer une variété de cacao provoquant une dépendance semblable à celle d’un drogué, voilà qui est totalement immorale mais qu’importe. Tant que vous êtes riches, les vies humaines n’ont aucune valeur, et d’autant plus si vous possédez l’antidote à cette dépendance. Pour Hiken, sa sœur est sa seule raison de vivre, c’est elle qui l’a amené sur cette ile maudite et c’est toujours pour elle qu’il se bat. Pour Nakai, il s’agit de retrouver sa mère, Kiyo, et repartir avec elle, de préférence avec l’argent emporté sur l’ile. Mais sans passer par les navires réservés à ceux finissant leur temps. Ce sont des tombeaux flottants. Jenny, la pauvre scientifique, pensait travailler honnêtement pour une compagnie renommée et maintenant, elle fuit pour survivre... avec un séduisant jeune homme, certes, mais est-ce suffisant ? Des destins qui n’ont maintenant qu’un seul objectif : fuir l’ile et son lot de massacre.

De temps en temps, faire le point sur une série ne fait pas de mal et Kang Hyung-Kyu réussit très intelligemment à nous remettre les idées au clair tout en apportant les pièces manquantes au puzzle créé par toutes ces vies luttant pour leur survie ou pour le pouvoir. Sans jamais ralentir l’action ou nous donner une impression de pause dans l’histoire, le mangaka joue simplement sur l’insertion de flash-back durant les combats que doivent livrer ses héros. Et l’affrontement entre Hiken et Sonny donnera l’occasion à l’auteur de nous montrer encore une fois son talent de dessinateur à travers des pleines pages et de sublimes doubles pages. Que la violence peut soudain s’avérer superbe entre les pinceaux habiles d’un maître mangaka ! Impossible de vous en donner toute l’étendue sans dévoiler la quasi totalité de ce tome. Mais les quelques planches illustrant cet article vous donnent un pouième du génie créatif de Kang Hyung -Kyu.
Côté histoire, le récit progresse doucement mais surement, les personnages franchissant encore une étape vers la liberté ou ce qu’ils espèrent être la liberté. Les groupes se défont pour en former de nouveaux. Le duo Nakai – Hiken a fait son temps, le jeune homme a rejoint sa sœur et peut maintenant se focaliser sur l’évasion de l’ile. Mais la présence de Kiyo nous annonce que Nakai n’est pas très loin et même là où ils s’y attendent le moins.
Ai-je perdu toute objectivité par rapport à ce manga ? Certes, l’auteur a réussi à me rendre accroc à sa série – les éditions Ki-oon saupoudraient-elles les pages de leurs ouvrages de caféine made in Kashoo ?-, mais c’est surtout grâce à un scénario vraiment originale et parfaitement maitrisé dans son découpage et aussi des graphismes époustouflants qui n’ont pas perdu leur force en 4 tomes.
La Mosca (T4)
Auteur : Kang Hyung-Kyu
Traducteur : Kette Amoruso
Éditeur français : Ki-oon
Format : 133 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 176 pages
Date de parution : 25 février 2010
Numéro ISBN : 2-35592-131-5
Prix : 7,50 €
A lire sur la Yozone :
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©2008 by KANG Hyung-kyu, Daewon C.I. Inc.
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