Né en 1973, Michael Espinosa est professeur des écoles. Après avoir enseigné en région parisienne, il s’est récemment installé dans l’Ariège. Connu pour ses chroniques jeunesses dans de nombreuses revues (Pif Gadget, Galaxies, Bifrost…), il œuvre actuellement sur la Yozone. Après « L’agence MLB » (2005), « Le Village aux Sept Cercueils » (2007) et « Journal Intime » (2009), « Le Mensonge dans les Veines » est son quatrième roman pour la jeunesse.

Première remarque : la magnifique couverture aux effets de matière situe parfaitement le roman. Diane saute au travers d’une baie vitrée. Ses habits en souffrent davantage que son corps, car des super pouvoirs guérissent quasi instantanément ses blessures. De plus, sa force, sa rapidité et ses sens sont considérablement plus développés que la normale.

Rien que l’illustration de Stéphanie Hans nous laisse deviner que l’action sera au rendez-vous. Et elle ne nous détrompe pas ! L’intrigue démarre très vite, puis ça bouge dans tous les sens. Peu de temps morts, pour nous en mettre plein la vue.
Voilà justement ce qu’aime le public visé ! Car face à un jeu vidéo ou un bon film, le livre ne tient pas la route. Mais si le jeune lecteur peut s’identifier au héros, à l’héroïne pour l’occasion, vivre par procuration de trépidantes aventures, il sera sans doute intéressé.
En la matière, Michael Espinosa fait très fort. « Le Mensonge dans les Veines » se lit très vite, il se dévore littéralement. L’ennui ? Connaît pas ! Diane est boostée comme son histoire.

L’intrigue se déroule dans une société futuriste où la religion cherche à détenir le pouvoir. La liberté n’y a plus beaucoup de sens, les apparences y sont trompeuses et les Néo-T sont loin d’œuvrer pour le bien public, seul compte leur intérêt.
On pourrait reprocher à l’auteur de ne pas assez exploiter cet arrière-plan qui sert surtout de prétexte pour la lutte se jouant autour de Diane, mais cela aurait cassé le rythme du récit.

Deux hommes, Petersen des FFS et Saintance de la PSR, vont s’affronter pour s’emparer de l’adolescente, l’un pour nuire aux Néo-T et l’autre pour nettoyer leurs bavures. Dans l’affaire, Diane va tout perdre. Détenir des super pouvoirs vaut-il tous ces sacrifices ? L’auteur incite le lecteur à s’interroger. Devenir tout puissant, oui, mais à quel prix ? D’autant qu’ici, il est très élevé !

L’action n’est donc pas dénuée d’une certaine réflexion sur les conséquences d’une telle transformation et sur ses enjeux. « Le Mensonge dans les Veines » remplit parfaitement sa mission de distraction, tout en ouvrant des portes sur les nouvelles technologies et la déontologie qui devrait les accompagner.
À ce propos, la postface semble de trop. L’auteur tombe un peu dans les travers de son métier en voulant faire la leçon, alors que le roman se suffit à lui-même.

Un livre mené à cent à l’heure, une héroïne aux super pouvoirs qui emportera l’adhésion des adolescents, une interrogation sous-jacente sur le progrès et ses conséquences, voilà un cocktail à conseiller dès 12 ans pour s’évader et vivre (par procuration) des aventures haletantes.

Titre : Le Mensonge dans les Veines
Auteur : Michael Espinosa
Couverture : Stéphanie Hans
Éditeur : Syros
Collection : Soon
Directeur de collection : Denis Guiot
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 240
Format (en cm) : 15 x 22
Dépôt légal : février 2010
ISBN : 978-2-74-850839-0
Prix : 15,20 €