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Promesse de Sang
James Patterson
LGF, Le Livre de poche, N°31497, thriller, traduit de l’anglais (Etats-Unis), polar d’action, 441 pages, septembre 2009, 7,50€

L’agent du FBI Nick Pellisante, encyclopédie vivante sur la Cosa Nostra, réussit à faire tomber le capo des capo Dominic Cavello. Mais ses hommes font exploser le bus emmenant les membres du jury et Cavello se fait la belle… Désormais Pellisante n’a plus qu’une seule intention : le retrouver, avec l’aide de la seule rescapée de l’attentat, Annie DeGrasse…



Un article récent du N.Y. Times récent dévoilait le système Patterson transformé en marque de fabrique, une mécanique uniquement focalisée sur un seul but : occuper le marché, et pour qui l’étiquette de « commercial » est un compliment. Et ça marche, cet auteur que Stephen King qualifiait de médiocre vendant aujourd’hui plus que Grisham, King et Dan Brown… réunis ! Certes, la littérature populaire a toujours eu pour but de plaire au plus grand monde, mais c’est depuis peu qu’elle emploie de telles considérations de pur marketing. Ou l’art d’usiner du roman comme des surgelés pour un lectorat qui en redemande…

Système un rien pervers qui pousse les éditeurs à se concentrer sur les « locomotives » lucratives (fussent-elles défuntes, comme les “Jason Bourne” apocryphes de Ludlum, devenu une franchise comme une autre) au détriment des nouveaux auteurs. Un système qui eut probablement exclu Patterson lui-même à ses débuts peu fracassants, mais cautionné par un lectorat conformiste, sans oublier la volonté de rationaliser la création en quelques formules, quitte à créer l’uniformité. Et comme le disait Jean-Jacques Beineix, lorsqu’on créé l’uniformité, la barbarie s’approche…

Patterson, donc. Ce roman suit bien sa formule avouée : de l’action, encore de l’action, toujours de l’action, sans s’encombrer de scories tels que le style ou la psychologie. Là, loin des tueurs en série, on attaque un autre classique : la lutte contre la Mafia, qui n’a pas changé depuis « Le Parrain ». À tel point qu’on a l’impression de voir un de ces films « de justicier » des années 80, où Bronson ou Seagal faisaient payer la racaille sans trop d’états d’âmes (jusqu’au titre original assez éloquent !). Inutile de dire qu’il convient de faire rendre gorge aux criminels — tous étrangers, bien sûr — par tous les moyens, y compris les plus expéditifs et non sans une dose de sadisme forcément justifié, du genre nous on a le droit, on est les BONS (mais question ultraviolence, Patterson fait rarement dans la dentelle….)

Cela dit, l’auteur a peut-être plus de métier que les suivistes recyclant ses méthodes : si on accepte ce principe cinématographique, il n’y a rien de gênant, l’écriture est efficace et il n’y a pas de trous ou de coïncidences trop flagrantes, et on ne risque certainement pas d’attraper des ampoules sur la dure-mère. C’est donc ce prototype de « roman d’aéroport » qu’on peut lire dans l’avion… et abandonner sans remords sur son siège, puisqu’on l’aura oublié aussitôt. C’est conçu pour. Mais on peut regretter que ce soit tout ce qu’il faut pour devenir l’auteur le plus lu au monde…


Titre : Promesse de sang (Judge and Jury, 2007)
Auteur : James Patterson
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) : Mélanie Carpe
Couverture : Darren Greenwood/Getty Images
Editeur : Le livre de poche
Collection : Thriller
Première édition française : L’Archipel
Site internet : page roman, mini-site éditeur sur Patterson
Pages : 441
Format (en cm) : 11 x 17
Dépôt légal : septembre 2009
ISBN : 978-2-253-12850-2
Prix : 7,50 €



Thomas Bauduret
14 février 2010


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