Mr. Anzai est un très riche industriel avec une vocation politique certaine. Mais surtout, il a depuis longtemps perdu toute objectivité quand il s’agit de sa fille. Le premier a payé le prix de la tyrannie des Anzai était Katsumi. Mais Manami va lui offrir une nouvelle cible pour sa rage : Ayumu. Et quand on s’attaque à sa fille, Anzai père perd tout sens des réalités. Deux collégiennes osent ennuyer son enfant : elles doivent être renvoyées de l’école. Et devant la puissance économique et politique du personnage, la direction du collège fait plus que profil bas. Mais contre tout attente, Ayumu et Miki ne vont plus se laisser faire, et s’il le faut, elles s’opposeront à la terre entière, car s’il y a quelqu’un qui est martyrisé, c’est bien Ayumu et cette fois, elle a assez de courage pour le crier haut et fort.

Après la fille Anzai, je demande le père ! Et le second n’est vraiment pas mieux. Cet homme est la caricature du gros industriel puant le fric et le pouvoir et qui n’hésite pas à faire sentir le poids de son influence. Mais cette fois, Keiko Suenobu a permis à son héroïne de passer un énorme cap, celui de la confiance en soi. L’influence très saine de Miki porte enfin de véritables fruits, et les deux amies sont prêtes à faire front contre n’importe qui. La confrontation Anzai père et fille contre Ayumu et Miki est un petit bijou. Suenobu réussit à faire passer la tension insoutenable qui règne entre les deux clans et au milieu, des responsables scolaires totalement dépassés par les évènements.
La mangaka est réellement sans pitié pour le milieu enseignant. Elle nous dépeint une professeure Toda pitoyable, incapable d’assumer la réalité des faits et préférant croire à un énorme mensonge plutôt que d’affronter la famille Anzai. « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir » nous disait Mr de La Fontaine. Keiko Suenobu nous offre une autre déclinaison sur le même thème, avec en plus la lâcheté du corps enseignant qui préfère s’incliner devant le pouvoir plutôt que de chercher la vérité. Et les camarades de classe ne valent pas vraiment mieux, fermant les yeux pour garder leur petite routine pépère.
Et que dire de ce découpage des planches toujours aussi efficace, des dessins captant les émotions avec une précision chirurgicale. Cette mangaka a donc tous les talents. Celui d’une scénariste hors pair et d’une dessinatrice de grand talent.
Je finirai donc uniquement en vous disant au mois de mars pour le tome 11.
Life (T10)
Auteur : Keiko Suenobu
Traducteur : Olivier Sart
Éditeur français : Kurokawa
Date de Parution : 14 janvier 2010
Format : 115 x 177, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 176 pages
Numérotation ISBN : 2-35142-305-9
Prix public : 6,50 €
A lire sur la Yozone :
Life (T1 à 2)
Life (T3)
Life (T4)
Life (T5)
Life (T6)
Life (T7 et 8)
Life (T9)
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