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Lovely Bones
film américain de Peter Jackson (2009)
10 février 2010

****



genre : drame fantastique
durée : 2h08

Avec Saoirse Ronan (Susie Salmon), Mark Wahlberg (Jack Salmon), Stanley Tucci (George Harvey), Rachel Weisz (Abigail Salmon), Susan Sarandon (la grand-mère de Susie), Rose McIver (Lindsey Salmon), Christian Thomas Ashdale (Buckley Salmon), Reece Ritchie (Ray Singh), Carolyn Dando (Ruth Connors), Michael Imperioli (Len Fenerman), ...

Susie Salmon avait 14 ans lorsqu’elle a été assassinée. Depuis son entre-deux-mondes, elle observe sa famille, impuissante à soulager sa peine et à leur révéler l’identité de son meurtrier. Chacun, à sa manière, s’efforce de faire son deuil...

Il ne fallait rien de moins qu’un Peter Jackson pour se lancer dans l’adaptation du roman d’Alice Sebold, « The Lovely Bones » ou « La Nostalgie de l’Ange » en français. Paru en 2002 et devenu best-seller en un rien de temps, le texte original paraissait plus que délicat à transposer à l’écran, tant sa trame est complexe et charrie de matériau humain, psychologique et émotionnel. Mais impossible n’étant pas davantage néo-zélandais (ou du moins maori) que français, Jackson s’est tout de même lancé dans l’aventure, entouré de ses fidèles coscénaristes Fran Walsh (« Heavenly Creatures », « Fantômes contre Fantômes », « les Feebles », « Braindead », « Le Seigneur des Anneaux : la Communauté de l’Anneau » et « Le Retour du Roi ») et Philippa Boyens ( la trilogie du « Seigneur des Anneaux », « King Kong », et actuellement « The Hobbit »).

Et c’est à une véritable leçon de cinéma que nous assistons, non pas assenée mais déployée par celui qui a su aussi bien réaliser « Bad Taste » ou « Braindead » que « Heavenly Creatures », un drame onirique dans lequel Jackson raconte l’amitié exclusive, passionnée et destructrice de deux adolescentes. On pense évidemment beaucoup à ce dernier en voyant « Lovely Bones », tant on y retrouve de procédés et de thèmes communs, que ce soit dans les ruptures de ton, dans l’univers parfois surréaliste, dans le jeu avec la miniaturisation -deux scènes de « Heavenly Creatures » (le château de sable) et de « Lovely Bones » (la maison de poupée) se répondent d’ailleurs parfaitement à ce sujet-, dans l’utilisation de la tension et du suspense, ou dans la difficulté, à l’adolescence, d’être et de se positionner au sein d’une famille.

Car « Lovely Bones » n’est pas un thriller, ni un drame, pas plus qu’un film fantastique ou une chronique de l’adolescence : il est tout cela à la fois et aspire chacun de ces genres pour en recracher une sorte de boule d’émotion infiniment fragile et juste. On ne doutait plus du réalisateur, mais on salue tout de même le funambule, tant Jackson marche sans cesse sur le fil : mille fois, il pourrait basculer dans le ridicule, le sanglant, le racoleur, le moralisateur. Mais le Monsieur sait ce qu’il fait, connaît le dosage, assume ses idées et maîtrise son art. L’esthétique décalée et parfois très kitsch de l’entre-deux-mondes déconcerte au début, et prend à contresens tous les codes visuels du cinéma actuel ; mais en acceptant de lâcher prise, on comprend rapidement que cet au-delà n’existe que dans et par le subconscient de la jeune Susie Salmon : dès lors, il ne peut qu’être à l’image de l’univers intérieur d’une adolescente de 14 ans . Un univers rose et brillant, imprégné des souvenirs de l’héroïne, qui glisse sans préambule vers une noirceur extrême, notamment dans cette scène extrêmement forte au cours de laquelle Susie découvre un à un les corps des autres victimes de son propre assassin, au rythme de la voix off de la jeune actrice, Saoirse Ronan.

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Le film de Peter Jackson est servi par un montage impressionnant - de très nombreuses séquences étant montées en parallèle -, et bouscule les frontières entre les genres, passant de l’onirisme le plus décomplexé à des scènes d’une tension incroyable, alternant les très gros plans et les mouvements en steadicam. Deux scènes sont particulièrement réussies et éprouvantes nerveusement : celle du sous-sol dans le champ de maïs, servant de préambule à l’assassinat de Susie, et qui bascule insidieusement dans l’horreur à mesure que la jeune fille se rend compte de son erreur, et celle de l’intrusion de la grande sœur dans la maison du meurtrier, véritable hommage à Hitchcock et dans laquelle jamais lame de parquet n’aura fait autant de bruit...

Le tout est porté par une panoplie d’acteurs tous plus bluffants les uns que les autres, à commencer par Stanley Tucci (« Le Terminal », « Les Sentiers de la Perdition »), qui signe une incroyable performance dans le rôle du meurtrier George Harvey ; la jeune Saoirse Ronan (« Reviens-Moi », « La Cité de l’Ombre »), qui incarne Susie Salmon, troublante de justesse ; Rachel Weisz (« The Fountain », « Agora »), au charisme magnétique, donne la réplique à un Mark Wahlberg (« La Planète des Singes », « La Nuit nous appartient », « Max Paine ») déchirant ; on retrouve également avec grand plaisir Michael Imperioli, alias Christopher Moltisanti dans « Les Soprano », et Susan Sarandon (« Thelma et Louise », « The Rocky Horror Picture Show »).

Peter Jackson parvient donc une nouvelle fois à imposer son talent et sa justesse dans un film qui, bien loin de se cantonner à une enquête policière, livre tout en fragilité une réflexion très fine sur la famille, le deuil et, au-delà, la question de la séparation inhérente à l’adolescence.


FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Peter Jackson
Scénario : Peter Jackson, Fran Walsh, Philippa Boyens
D’après « La Nostalgie de l’Ange » de Alice Sebold

Producteurs : Carolynne Cunningham, Fran Walsh, Peter Jackson, Aimée Peyronnet
Coproductrice : Philippa Boyens
Producteurs exécutifs : Steven Spielberg, Tessa Ross, Ken Kamins, James Wilson

Directeur de la photographie : Andrew Lesnie, ACS, ASC
Chef décoratrice : Naomi Shohan
Chef monteur : Jabez Olssen
Chef costumière : Nancy Steiner
Musique originale : Brian Eno
Directeur artistique effets visuels : Michael Pangrazio
Superviseur effets visuels : Christian Rivers, Joe Letteri
Régisseuse générale : Patricia Taggart
Superviseur des coiffures et des maquillages : Peter King
Styliste : Kate Hawley
Ingénieur du son mixage : Michael Hedges
Concepteur sonore : Dave Whitehead
Superviseurs du montage son : Brent Burge, Chris Ward

Production : DreamWorks Pictures, Film4, Wingnut Films
Distribution : Paramount Pictures France

Relations presse : Muriel Kintziger


LIEN(S) YOZONE

=> La bande-annonce du film (vost)
=> Une featurette du film

INTERNET

Le site officiel : http://www.lovelybones.com/intl/fr/



Amandine Prié
4 février 2010



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