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Ronce d’Or (La) T1 : Les Motifs de l’Ombre
J.V. Jones
Le Livre de Poche, Fantasy, n°31550, traduit de l’anglais (Angleterre), fantasy, 508 pages, octobre 2009, 7,50€

Tessa McCamfrey est une jeune femme solitaire, accablée par les récurrences d’un acouphène qui lui gâche la vie.
Ravis de Burano est un mercenaire que son ancien employeur, le sanguinaire roi Izgard, cherche à éliminer.
Camron de Thorn est un jeune noble affligé par la mort de son père, dont il se croit responsable.

Ces destins si différents vont pourtant se croiser, tels les traits d’une immense enluminure...



Tessa roule dans sa voiture pour tenter de faire passer une crise d’acouphène particulièrement intense ; de façon fort mystérieuse, elle se retrouve en possession d’une étrange bague en or qui a la forme de ronces entremêlées.
En la passant à son doigt, elle se retrouve projetée dans un pays hors du temps. Agressée dans une ruelle, elle est secourue par un homme, Ravis, mercenaire émérite qui vient tout juste de louper le bateau qui devait lui faire quitter la ville de Bay’Zell. Très rapidement, Ravis comprend que Tessa est une étrangère et il décide de lui venir en aide. Puis, il se fera engager par un noble, Camron de Thorn, afin qu’il recrute pour son compte les mercenaires qui lui permettraient de faire la guerre contre Garizon, responsable à ses yeux de la mort de son père...

Menées tambour battant, les aventures narrées ici ne laissent, dans un premier temps tout du moins, pas un instant de répit. L’auteure, Julie Victoria Jones, possède une plume alerte dont elle use avec talent pour faire partager au lecteur la vision d’un monde plutôt original (même s’il est calqué sur notre Moyen-Âge, ce qui n’est pas très étonnant pour une œuvre de Fantasy).
Les personnages, même les plus secondaires, sont bien campés. Attachants pour les plus sympathiques, à l’instar du scribe Emith et de sa mère, certains sont, a contrario, terrifiants de cruauté ; il n’y a qu’à voir avec quelle brutalité le roi Izgard de Garizon se comporte avec son entourage.

Tout de même, j’ai relevé quelques détails agaçants.
Par exemple, Ravis est un mercenaire expérimenté qui, comme de bien entendu, se trouve être balafré. Cette cicatrice lui arrive jusque sur la lèvre et il n’arrête pas de la toucher avec la langue, dès qu’il est contrarié, ou qu’il cherche à se concentrer. J’ai trouvé ce détail (qui revient très souvent) véritablement énervant ; cependant, l’auteure l’a peut-être placé à dessein. Qui sait ?
Un autre détail exaspérant dont on aurait pu se passer, ce sont les pensées du petit chien de la Reine. Si, si, je vous jure !

Ici, les archétypes de la Fantasy sont tout à fait respectés. Il s’agit d’une trilogie, il y a une carte au début du livre, et la magie est bien présente (d’une manière très originale, que je vous laisserai découvrir...). On est donc en terrain connu.

Lorsqu’on a entre les mains un livre de ce genre-là, on applique en principe ce que l’on nomme la suspension de crédibilité (ceux qui en sont incapables passent d’ailleurs très vite leur chemin dès qu’ils voient les mots SF ou Fantasy sur un bouquin). Ainsi n’ai-je été aucunement surpris de découvrir, dés les premières pages, ce qui arrive à l’héroïne quand, d’un instant à l’autre, elle se retrouve projetée dans un tout autre monde que le nôtre. C’est même très souvent ce qui me pousse vers ce genre de littérature. Je l’accepte tout à fait, même si j’aime comprendre ce qui se passe. Et là, l’explication de cette téléportation pour le moins mystérieuse finira par arriver... à la page 365 !

Entre-temps, l’action, qui ne manque pas au début, aura tendance à s’effilocher, devenant une enfilade de dialogues sur la cuisine, entrecoupés de considérations sur les techniques d’enluminure. Certes, c’est parfois très intéressant, car extrêmement bien documenté sans alourdissement du propos. Cependant, j’aurais du mal à vous dire à quel point tout ceci est long, mais long...
Heureusement que le style est bon, et que l’intérêt du lecteur est relancé vers le dernier quart du livre. Sinon, mon envie de ne plus perdre de temps et de refermer ce bouquin aurait vite pris le dessus.

La fin du premier tome reste très ouverte, laissant présager le meilleur (en espérant ne pas avoir le pire !). Très judicieusement, Le Livre de Poche propose au lecteur de découvrir le premier chapitre du tome second : « La Peinture de Sang », à paraître en février 2010.

Une dernière toute petite chose : je ne vous ai pas encore parlé de la couverture, signée Marc Simonetti, et c’était un tort car elle est, à mon goût, vraiment magnifique.


Titre : Les Motifs de l’Ombre (The Barbed Coil, 1997)
Série : La Ronce d’Or, tome 1
Auteur : J.V. Jones
Traduction : Guillaume Fournier
Couverture : Marc Simonetti
Editeur : Le Livre de Poche
Site Internet : fiche du roman
Collection : Fantasy
Première édition française : Calmann Lévy
Numéro : 31550
Pages : 508
Format (en cm) : 11 x 18 x 2,3
Dépôt légal : octobre 2009
ISBN : 9782253089810
Prix : 7,50 €



Antoine Chalet
24 janvier 2010


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Illustration de Marc Simonetti



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Première édition française



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