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Tengiz (T3) La Mort du Roi
Tarek & Aurélien Morinière
Emmanuel Proust

« La Mort du Roi » annonce la fin de règne de Tengiz et le premier virage de cette saga entreprise par Tarek et Aurélien Morinière.
Éditée dans la collection Trilogies chez Emmanuel Proust, ce récit a été, dès le début, construit pour tenir en trois actes. Mais que ses fans se rassurent, Tarek a bel et bien imaginé une suite, mais comme il le dit en conclusion de l’album, « ceci est une autre histoire ».



Mais revenons en arrière, au tout début, dans les steppes de l’Asie Centrale.
Atteint par une flèche empoisonnée, Tengiz, le roi poète, nous raconte de son lit de mort comment il est devenu maître du royaume des Trois Contrées, bien contre son gré.
Tout a commencé à la mort de son père, Kamchak, alors qu’ils sont trois frères à pouvoir déclarer leurs envies de succession. Le Mage Balkhan, suivant le choix du vieux roi, a décidé que le jeune poète doit intégrer la Confrérie et soit couronné. Arouk, prince des Marches Occidentales et Kirkouk, princes des Provinces du Septentrion, ses deux frères ne l’entendent pas ainsi. Ni d’ailleurs de nombreux vassaux des steppes, dont Dariush le jeune et Thurgul, le sanguinaire qui rêve de devenir le Khan des Ilkhans. La guerre de succession ne fait que commencer et elle va ensanglanter les trois royaumes...

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Un vieux roi, trois frères désunis et quelques cousins aux ambitions démesurées, tel est le portrait de famille que nous dépeint Tarek. De politiques, les fractures se feront vite guerrières en une région où les nomades et les mercenaires sont légion et où la prophétie annonce l’arrivée du temps des ténèbres.
Avec ce troisième album, nous assistons aux différents combats que se livrent les guerriers des deux camps, Thurgul, assoiffé de carnage, assiège la capitale Enlil, quête finale de sa domination sur la famille royale de l’empire du Dragon à la toison de feu. Mais derrière ces combats féroces, se jouent d’autres parties, celles opposant les chamans de Thurgul aux mages qui soutiennent la famille royale, celle reliant Tengiz aux Anciens qui lui ont retiré le pouvoir du kukri parce qu’ils doutent de leur choix. Un roi sans kukri est un roi sans terre. Alors que la folie meurtrière se déchaine sur le royaume, Tengiz doit retourner vers son peuple, humble parmi les humbles, poète parmi les hommes. Son avenir est écrit, il va bientôt mourir, l’essentiel est de préparer l’avenir : un enfant, guidé par le mage Balkhan pour qu’un nouveau descendant s’inscrive dans la dynastie du Dragon à la toison de feu... après cent et un jours de ténèbres...

Voilà, comme annoncé dès le début de la trilogie (on y découvrait un Tengiz mourant, conteur de la tragédie du royaume), le temps de l’obscurité est venu. Rois, poètes, mages, chamans, assassins, barbares et guerriers se sont jetés dans la mêlée, qui pour dominer par la ruse et la force, qui pour préparer un avenir déjà écrit par les Anciens.
Tarek impose sur l’album de la mort de Tengiz son sens de l’aventure teintée de philosophie, d’histoire et de magie. Sur ces marches de l’Asie, il associe des références mythologiques occidentales (Balkhan n’est-il pas un miroir de Merlin ?) à une pensée philosophique plus orientale, mêle des univers réalistes, féodaux et fantastiques. L’histoire n’en est que plus originale même si on peut lui reprocher un afflux trop dense de scènes et d’actions toutes importantes sur ce tome de conclusion. Un trop plein qui crée une petite distance entre le lecteur et le narrateur, un sentiment renforcé par le travail du dessinateur toujours très fin, mais peut-être trop propre, trop clean, notamment sur la réalisation des couleurs. Une recherche d’académisme qui parfois ne réussit pas totalement la symbiose entre dessin et couleur.
Ce “Tengiz” ne manque-t-il pas de quelques pages afin d’installer plus de profondeur et de souffle aux personnages quand les faits, eux, se précipitent ?

Tengiz” reste une série ambitieuse, une histoire originale, qui doit confirmer la très bonne entente d’un duo d’auteurs en devenir. On compte sur eux alors que s’annonce une seconde trilogie qui nous contera la destinée de Tamara, dernier espoir d’une famille, d’une dynastie et d’un retour à la paix dans les trois contrées.


Les éditions Emmanuel Proust ont sorti en décembre un coffret réunissant les trois tomes de “Tengiz”, avec un très beau visuel de couverture qui restitue les ambiances de la série.


(T3) La Mort du Roi
- Série : Tengiz
- Scénario :Tarek
- Dessin et couleur : Aurélien Morinière
- Éditeur : Emmanuel Proust
- Collection : Trilogies
- Dépôt légal : octobre 2009
- Pagination : 46 pages couleur
- ISBN : 978-2-84810-245-0
- Prix public : 13,90 €


Illustrations © Aurélien Morinière et Emmanuel Proust (2009)



Fabrice Leduc
17 décembre 2009




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Visuel du coffret « Tengiz »



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Dos du coffret « Tengiz »



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