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Costume du Mort (Le)
Joe Hill
Le Livre de Poche, horreur, traduit de l’anglais (Etats-Unis), 442 pages, octobre 2009, 7,50€

Une ancienne vedette de bon gros rock qui envoie se retrouve propriétaire d’un costume assez old-fashioned, mais surtout du fantôme qui va avec ! Cela pourrait se révéler assez cool, mais ce fantôme en veut à sa vie, ainsi qu’à la vie de ceux qui l’entoure ! Du coup, ça tourne franchement au cauchemar...

Plein d’atmosphères et de trouvailles dans son premier tiers, le roman tombe au final juste dans le lot des bons romans. C’est déjà très bien, mais ça aurait mérité mieux...



Jude est un rocker. Une légende vivante. Seul rescapé d’un groupe mythique, il se laisse gagner par l’âge avançant, en surfant sur son succès passé et en profitant de son aura auprès des petites minettes goths, qui s’enchaînent dans son lit.
Il collectionne les objets bizarres et glauques, autant pour son aura dans le milieu que parce que, quelque part, il y a pris goût. L’achat d’un costume et de son fantôme (d’où le titre français), reçu dans une boite en forme de cœur (d’où le titre anglais...) va changer sa vie.
Et la transformer en un cauchemar épouvantable.

Fourmillant d’idées et de vrais personnages, tous campés avec brio, et tous brisés, fêlés par un passé lourd et triste, « Le Costume du Mort » promet énormément dès les premières pages. Par ces personnages, déjà. Et par cette collection d’objets bizarres. Ces chiens, Bon et Angus, si fascinants. Cette culture américaine de l’underground, découpée au scalpel, avec ce mécanisme pervers de faire d’un rocker n’ayant plus rien produit depuis plusieurs décennies, une vraie idole...
Puis l’engrenage est en place, là encore avec une très grande force et un sens de l’effrayant vraiment très maîtrisé.
Mais, alors que cette fuite en avant de Jude et de sa goth du moment, Georgia, prend de l’ampleur, comme une chute sans filet dans un monde privé de tous repères, le lecteur se met à attendre d’être surpris, de voir surgir du fantastique magnifique et improbable à chaque fois qu’il tourne la page...

Mais cela n’arrive pas.

Et même, au contraire, le roman semble s’assagir, presque. Rentrer dans le rang, je devrais dire.
Joe Hill aurait pu faire de toutes ces idées une explosion, il en fait une excellent roman, soit, qui se lit avec facilité et avec assez de plaisir pour continuer à le lire, c’est vrai, mais, une fois l’ouvrage refermé, on reste avec un sale goût dans la bouche, comme si les promesses faites au lecteur n’avaient pas été totalement tenues.

Car il y a ces quelques longueurs et répétitions (notamment dans la vie que le père du héros lui a menée durant son jeune temps...) Et cette collection d’objets étranges, qui ont tous une histoire bien à eux, et dont on n’entend à peine parler avant qu’elle ne soit plongée dans un oubli définitif. Et... Et... tant de petites choses, de petits détails, de petits riens, mais qui, au final, auraient pu faire de ce roman un très grand texte... Mais le très grand texte n’est pas là.

Cela n’a pas empêcher Joe Hill de recevoir le Bram Stoker Award du meilleur premier roman fantastique en 2007. Personnellement, j’ai lu des premiers romans beaucoup plus enthousiasmants...

Au final, je ne peux que vous conseiller de lire ce livre, mais sans en attendre rien de particulier. En voulant juste passer un bon moment. Le jeu sur la terreur est là, mais ce « Costume du Mort » promettait tellement plus !
Dommage.

PS : Détail biographique qui ne vaut rien, sinon d’expliquer la connaissance du genre que possède Joe Hill : son père, Stephen King, a dû le biberonner avec la littérature horrifique dès le plus jeune âge...


Titre : Le Costume du mort (Heart-shaped box, 2007)
Auteur : Joe Hill
Traduction : Valérie Rosier
Editeur : Le Livre de Poche
Site internet : fiche du roman
Pages : 442
Format (en cm) : 11 x 18 cm
Dépôt légal : octobre 2009
ISBN : 2253087866
Prix : 7,50€



Jérôme Charlet
31 janvier 2010


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