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Voix des morts (La)
Film americano-anglais de Geoffrey Sax (2004)
2 février 2005


Genre : Fantastique et Paranormal
Durée : 1h38

Avec Michael Keaton (Jonathan Rivers), Deborah Kara Unger (Sarah Tate), Chandra West (Anna Rivers), Ian McNeice (Raymond Price), etc,.

Après la disparition et le décès étrange de sa femme, l’architecte Jonathan Rivers (Michael Keaton, excellent dans ce rôle de personnage torturé) est contacté par Raymond Price (le toujours très bon Ian McNeice) spécialiste des EVP (les Electronic Voice Phenomenon ou White Noise). Raymond Price reçoit des messages de la femme de Jonathan Rivers via ces fameuses interférences télévisuelles. Elle serait morte assassinée et a quelque chose à dire à son mari. D’abord incrédule, Jonathan Rivers décide finalement de s’intéresser de plus près à ces phénomènes... Mais peut-être que certaines choses doivent rester cachées car les contacts se font de plus en plus agressifs...

Si la qualité d’un film fantastique se mesure à la dose de réalisme « étrange » qu’il est capable de vous faire accepter, il faut bien l’avouer, « La Voix des Morts » est plutôt réussi. Sans être obligatoirement accro à ce type de théories paranormales (les contacts avec l’au-delà et la communication avec les morts), on se laisse néanmoins gentiment persuader par un scénario efficace et réservant quelques secousses plutôt... agréables.

Les acteurs sont bien dans leurs rôles - ils y croient et réussissent à nous convaincre-, l’histoire est rondement menée et le dénouement, même s’il tire un peu sur certains poncifs du genre (cf. « Destination Finale »), est suffisament crédible pour qu’on ne regrette pas son investissement.

Cependant, l’intérêt du film n’est peut-être pas sa thématique ou son fil narratif -on ne peut plus classique, par ailleurs. Ce qui frappe et intéresse (ou décevra, c’est selon les goûts), c’est que Geoffrey Sax, réalisateur issu d’une longue tradition anglaise, filme tout cela à l’anglaise et pas à l’américaine. On s’attarde donc sur les personnages, leurs interrogations, leurs petites vies et pas obligatoirement sur l’effet choc et fantastique de l’intrigue. C’est assez original et aventureux dans ce type de production pour le signaler. On a donc beaucoup plus l’impression de voir un film à « l’esprit européen » qu’un blockbuster à l’américaine, en l’occurence.
Autre point intriguant, il est clair que de par sa thématique (les morts sont-ils réellement morts ou n’y a-t-il pas une autre « vie » derrière tout cela ?), « La Voix des Morts » rejoint les éternelles interrogations d’une partie de la société américaine : notre monde est métaphysique ou n’est pas, semble-t-on nous dire de l’autre coté de l’Atlantique. Finalement, Malraux avait raison, le 21ème siècle sera métaphysique -au moins aux USA et dans pas mal d’autres parties d’une Terre bien tourmentée ! Si un cinéma fantastique de qualité devient alors le champ exploratoire de ces interrogations et de certaines de ces névroses, on ne le regrettera pas.

« La Voix des Morts » s’avère donc un film intéressant à plusieurs niveaux. Prenant de par son intrigue, crédible grâce à ses acteurs, original de par sa réalisation discrète et humaine, une œuvre plus contemporaine qu’il n’y paraît et qui mériterait de combler les attentes de pas mal de spectateurs.

Pas un chef-d’œuvre mais un bon film fantastique comme on aimerait en voir plus souvent. « Regarderez-vous toujours votre télé de la même façon après ? » peut même faire office de question subsidaire légèrement stressante !

FICHE TECHNIQUE

Titre original : White noise

Réalisation : Geoffray Sax
Scénario : Niall Johnson

Producteurs : Paul Brooks & Shawn Williamson
Producteurs exécutifs : Scott Niemeyer, Norm Wait, Simon Brooks, Stephen Hegyes

Photographie : Chris Seager, B.S.C.
Décors : Michael S. Bolton
Musique : Claude Foisy
Costumes : Karen Matthews
Montage : Nick Arthurs
Casting : Maureen Webb

Production : Universal Pictures, Gold Circle Films, White Noise UK, Brightlight Pictures, Endgame Entertainment.
Distribution : United International Pictures (UIP France)
Publicité : Agence Lumière (Paris)
Presse : Sylvie Forestier et Anne Crozat assistées de Florence Debarbat (Paris)

INTERNET

http://www.uipfrance.com


Stéphane Pons
1er février 2005



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Affiche US



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