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Voyage du Chathrand (Le) – T1 : La Conspiration du Loup Rouge
Robert V. S. Redick
Fleuve Noir, SF / Fantasy, Rendez-Vous Ailleurs, roman, traduit de l’anglais (États-Unis), fantasy maritime, 516 pages, septembre 2009, 23 €

Créé il y a six siècles, le Chathrand est le dernier bateau de son espèce. Énorme, bâti par une foule de constructeurs navals, aussi bien que par des mages, il emporte sur l’eau près d’un millier de passagers (marins, mousses, officiers, soldats, passagers…).
La rumeur qu’il ait fait naufrage ébranle Étherhorde. Comment ce vaisseau aux innombrables superlatifs (Le Grand Vaisseau, Le Palais du Vent…) aurait-il pu sombrer ? Lui qui a traversé une guerre, sa dernière mission servait à conclure la paix entre Arqual et Mzithrin.
Comment a-t-on pu en arriver là ?



Né en Virginie, Robert V.S. Redick vit aujourd’hui dans le Massachussetts. « La Conspiration du Loup Rouge » est son second roman, après « Conquistadors », roman historique sur la guerre en Argentine, pays où il a vécu durant un temps.

Contrairement à la grande majorité des romans de fantasy se passant sur terre, l’auteur place le sien sur mer. L’essentiel de l’histoire se déroule sur le grand vaisseau, le Chathrand, une petite ville à lui seul, peuplé de près d’un millier d’âmes. Celles-ci sont diverses, de conditions et d’origines très variées. Parmi les passagers embarqués figurent aussi des clandestins : les rats, bien sûr, mais aussi un petit peuple, les Ixchels, dont on ignore encore le but réel, si ce n’est de retrouver leur patrie.

Avec « La Conspiration du Loup Rouge », Robert Redick nous permet de concilier histoires de pirates et fantasy. Certains se rappelleront de « L’Île au Trésor » de R. L. Stevenson ou même de « Les Scarifiés » de China Miéville, d’autres, des films de la série « Pirates des Caraïbes » ou « Pirates » de Roman Polanski, mais tous ne pourront qu’être séduits en trouvant un autre territoire d’exploration pour une fantasy souvent trop terre-à-terre. Une lecture traduit souvent un besoin de dépaysement, l’auteur l’a bien compris en nous invitant sur le Chathrand, formidable terrain de jeux.

Heureusement il ne se contente pas de ce cadre grandiose, il soigne aussi les personnages. En la matière il ne lésine pas, car ils sont nombreux. Quelques-uns se démarquent, tel Pazel Pathkendle, un jeune goudronneux qui va rencontrer Thasha Isiq, la fiancée diplomatique. Du même âge, ils ne pourront s’empêcher d’être attirés l’un par l’autre. Pazel est affligé d’un don qui lui permet de comprendre n’importe quel langage, il lui suffit de l’entendre une fois lors d’un moment de réceptivité. Thasha, fille d’un général appelé à devenir ambassadeur sur l’île de Simja, refuse de servir de monnaie d’échange entre les deux empires ennemis, l’Arqual et le Mizthrin. La mission du Chathrand et de son capitaine Nilus Rose, hanté par les fantômes de son passé, est d’ordre pacifique : emmener dans un bel écrin Thasha à bon port.

Mais les apparences s’avèrent trompeuses. Pourquoi la préparation de l’embarquement s’effectue-t-elle dans un port secondaire au lieu de celui de la capitale Étherhorde ? Qu’est-ce qui justifie des détours en chemin ? Robert Redick introduit un complot d’importance pour donner du piment au récit et il y réussit parfaitement. De quoi nous intéresser aux suites prévues.
S’y retrouver dans la galerie de protagonistes n’est pas toujours aisé, surtout que le rôle de certains prête à confusion et que toutes les conditions / extractions sont représentées. Pourtant cette variété constitue un des points forts du roman, au même titre que son cadre.

Robert V. S. Redick signe là un bon roman de fantasy. Même si les sorciers et les objets magiques ne sont pas oubliés, il fait montre d’originalité et de souffle quant aux rebondissements. Rien n’est jamais acquis, tout peut changer très vite. Rassurez-vous, pas de quoi attraper le mal de mer, juste le tournis en réfléchissant de trop aux implications de toutes les informations dispersées ça et là et en comptabilisant toutes les créatures hautes en couleurs (les Meurthes, les Animaux éveillés…) rencontrées au fil des pages.

Pour s’en faire une réelle idée, « La Conspiration du Loup Rouge » est à lire, d’autant que c’est plutôt bien écrit, Michel Pagel étant d’ailleurs le traducteur.
Après lecture, il ne restera plus qu’à ronger son frein en attendant la sortie des autres tomes de la trilogie Le Voyage du Chathrand : « Les Rats et la Mer Suprême », puis « La Nuit de l’Essaim ».

Il est à noter que cette chronique a été faite d’après les épreuves non corrigées et dans lesquelles, hélas, manquaient les cartes inhérentes à un bon suivi du déroulement du livre.


Titre : La Conspiration du Loup Rouge (The Red Wolf Conspiracy, 2008)
Série : Le Voyage du Chathrand (T1)
Auteur : Robert V. S. Redick
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Michel Pagel
Couverture : Jean-Sébastien Rossbach
Éditeur : Fleuve Noir
Collection : SF / Fantasy Rendez-Vous Ailleurs
Directrice de collection : Bénédicte Lombardo
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 516
Format (en cm) : 24 x 15,5
Dépôt légal : septembre 2009
ISBN : 978-2-265-08668-5
Prix : 23 €



François Schnebelen
6 novembre 2009


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Illustration de Jean-Sébastien Rossbach



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