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Chats noirs, chiens blancs (T1)
Vanna Vinci
Dargaud

Prix Yellow Kid 1999, l’italienne Vanna Vinci a une belle bibliographie à son actif, dont de multiples publications dans son pays d’origine ainsi qu’une collaboration à la revue « Amie » du groupe japonais Kodansha, tandis qu’elle se faisait connaître du public francophone avec des albums tels que « Aïda, à la croisée des chemins » et « Sophia », sortis en 2008 chez Dargaud. A la même enseigne, elle entame avec « Chats noirs, Chiens blancs » un roman (autobio)graphique qui comptera au moins deux tomes.



En l’occurrence, Vanna Vinci décrit de façon quasi documentaire la venue et l’installation à Paris de Gilla, une jeune femme qui a planté là son Italie natale et son amant local pour s’en venir découvrir Paris en même temps qu’elle-même, si faire se peut.

A vrai dire, le prélude à l’arrivée à Paris et l’exposé des nostalgies soixante-huitardes de Ciccia, l’amie de la famille qui héberge Gilla dans une mansarde demeurée en l’état depuis les heures de gloire du flower power, sont pour le moins longuets. Mais le récit finit par décoller, en même temps que le réel diverge. Quand Gilla croit voir passer en rue un vieillard aux cheveux blancs qui ne serait autre que l’écrivain Samuel Beckett. Quand elle retrouve Roberto, l’ami d’enfance qui était mort, pourtant, et qui ne la poursuit pas moins de ses assiduités d’adolescent attardé dans le monde des vivants. Jusqu’à ce qu’une étrange femme aux cheveux poudrés, au visage cire, témoigne qu’une autre révolution que celle de mai 1968 eut lieu en ces lieux-mêmes, et que cette créature, pâle et sans plus de repères, pourrait bien être le souvenir parlant de la Princesse de Lamballe, en son temps amie intime de la reine Marie-Antoinette…

Ainsi, par petites touches et morceaux de bravoure qu’annoncent soit un chat noir soit un chien blanc, Vanna Vinci laisse le fantastique phagocyter le mental d’une Gilla dont les dérapages temporels ont comme équivalent visuel son attirance pour les vêtements vintage : ceux de la jeunesse mouvementée de l’amie Ciccia, du temps où elle pensait - elle aussi, dirait Gilla - pouvoir changer radicalement le monde…

En accord avec ces incursions rétrospectives, le dessin méticuleux de Vanna Vinci recèle différents clins d’œil aux sixties, dont des citations graphiques de Ronald Searle, de Guido Crepax et de Bernard Buffet, voire du “Philémon” de Fred et de l’imagerie psychédélique. Et même si l’ensemble manque un peu de nerf, il y a quelque chose, comme on dit : dont le désir d’aller au-delà des apparences d’une jeune fille sage, trop sage pour ne pas receler quelque mystère enfoui au tréfonds de sa mémoire.


Chats noirs, chiens blancs, tome 1
- Scénario, dessins et couleurs : Vanna Vinci
- Éditeur :Dargaud
- Dépôt légal : Août 2009
- Pagination : 126 pages couleurs
- Format : 24 x 32 cm
- Numéro ISBN : 978-2-5050-0675-6
- Prix public : 15,50 €


© Editions Dargaud - Tous droits réservés



Alain Dartevelle
10 novembre 2009




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