Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Galaxies n°5 (Nouvelle Série)
Rédacteur en Chef : Pierre Gévart
Revue, n°5, SF - études – critiques - entretiens, été 2009, 192 pages, 11€

Avant de reprendre les rênes de la revue Galaxies, Pierre Gévart dirigeait le fanzine Géante Rouge. Ce titre est finalement resté dans la famille, son fils le reprenant, mais les interactions entre Galaxies et Géante Rouge (GR) sont encore vivaces.
Par exemple, le GR 12-13 est en fait le Galaxies 41 ! Fanzine ou revue semi-professionnelle, la marge semble parfois étroite.



Après avoir consacré à Catherine Dufour un dossier dans GR8, Pierre Gévart remet le couvert dans ce Galaxies Nouvelle Série n°5. Cette fois-ci, il est bien plus conséquent, mais hélas, la même nouvelle (“Le cahier trouvé à Astarojna”) est reprise. Ceux qui ne la connaissent pas retrouveront avec plaisir tout le talent de Catherine Dufour sous la forme courte. Par contre, les autres regretteront amèrement de ne pas avoir un inédit.
Quelques articles plutôt intéressants agrémentent l’ensemble. En guise d’entretien, juste trois questions, ce qui fait plutôt léger !
Toutefois, on remarquera l’absence de la Yozone dans le lexique Catherine Dufour qui reprend certains de ses propos parus sur divers supports et sites internet... alors qu’Henri Bademoude l’a interviewée. Oubli ? Omission ? Étrange... En tout cas, la Yozone, elle, parle régulièrement de la revue Galaxies (Galaxies nouvelle série n°1, n°3 et n°4).
Autre sujet d’étonnement, en consultant la liste des services presse en attente de critiques, c’est avec effarement qu’on y découvre « Outrage et Rébellion ».
Consacrer presque quarante pages à Catherine Dufour sans prendre la peine de faire une vraie chronique de son dernier grand roman, voilà qui choque un peu le lecteur (et ne peut s’expliquer que par les contraintes de délais vécues par l’édition indépendante -enfin, on suppose).
Bref, que dire de ce dossier ? Si ce n’est qu’il laisse un sentiment mitigé et une impression d’inachevé.

Intéressons-nous plus avant aux nouvelles du sommaire :

Pour sa seconde apparition dans la revue, Will McIntosh signe avec “Improbable” une belle nouvelle sur le pouvoir des statistiques. Les relations entre humains sont passées au crible, afin d’en tirer des règles permettant de faire baisser le nombre d’accidents. C’est ainsi qu’un homme et une femme se rencontrent… Bonne pioche !

Autre traduction de l’anglais, “Instinct grégaire” de Jay Caselberg, où des clones d’Albert Einstein, les Einsteins, créés dans les laboratoires Spermann et libérés en 1945, sont lâchés dans le monde. Ils ne vont d’ailleurs pas tarder à le dominer du fait de leur intelligence. Problème : ils vieillissent, alors que signifie cette réunion de tous les Einsteins ? Sans grands effets, l’auteur pose la question du clonage et de ses implications à travers le regard des autres.

L’Argentin Carlos Gardini nous présente la section MUTIL, une unité d’élite regroupant des combattants mutilés volontaires. De la chair à canon en puissance ! “Première ligne” est de ces nouvelles qui savent instiller le malaise. La guerre, oui, mais à quel prix ?

Côté textes francophones, Élise Fontenaille (dont « Unica » est chroniqué ici) signe “La Porte”, qui s’oublie aussi vite qu’il est lu. Heureusement, les autres auteurs sont mieux inspirés.

Avec “La vie synchrone”, Alain Dartevelle nous montre comment une découverte sur la planète Mika change la vie sur Terre. L’utilisation de masques grillômes permet d’accéder à une autre réalité et d’être synchrone avec l’univers. Finalement, qui profite de l’autre ? Pas forcément celui que l’on croit… L’invasion extra-terrestre, un thème pas novateur, mais traité tout en douceur et de manière judicieuse.

“Nuit noire, sol froid” de Laurent Queyssi n’est pas plus novateur dans le thème, celui d’une arche stellaire à la recherche de son foyer. Les raconteurs transmettent l’histoire de leur peuple, mais le passé d’avant le vaisseau est perdu. L’approche du but remet en cause l’ordre établi. Là aussi, Laurent Queyssi cherche un angle original pour sortir des sentiers battus, ce qu’il réussit plutôt bien à faire.

Sans atteindre des sommets, cette partie “nouvelle” comporte de bons textes qui trouveront leur public. On regrette juste qu’il manque LE texte, celui que l’on garde longtemps en mémoire.

Quant aux articles, signalons le dossier sur la SF en Tchéquie, où nous continuons notre tour d’horizon européen. Toujours aussi intéressant !

Dans un papier plus poussé qu’une simple critique, Denis Labbé chronique « Contre-Jour » de Thomas Pynchon.

La SF ne connait pas de frontières, la preuve avec l’extrait de la thèse de Kawthar Ayed sur la science-fiction arabe, suivi de trois entretiens avec des auteurs arabes. C’est un bon moyen d’élargir notre vision du genre. Pour découvrir plus avant la thèse, Géante Rouge 15 en dévoile plus. Tiens donc !

En conclusion, ce numéro 5 est globalement satisfaisant, juste un bémol sur le dossier. Galaxies commence à trouver son rythme de croisière, à tracer sa voie qui change de l’ancienne série, notamment sur le panel des auteurs et le ton des nouvelles.
Mais le titre devrait se démarquer du côté fanzine de Géante Rouge pour gagner en crédibilité.

Pour plus de détails (abonnement, achat au numéro, couvertures à venir...), aller sur le site de Galaxies est vivement conseillé.


Titre : Galaxies Nouvelle Série
Numéro : 5 (47 dans l’ancienne numérotation)
Rédacteur en chef : Pierre Gévart
Couverture : Pierre Le Pivain
Type : revue
Genres : SF, études, critiques, entretiens, etc.
Site Internet : site officiel (page perso éditeur)
Dimensions (en cm) : 13,8 x 20,9
Pages : 192
Période : Été 2009
ISSN : 1270-2382
Prix : 11€

Abonnement (un an pour 4 numéros, plus un hors-série) : 45 €



François Schnebelen
30 octobre 2009


JPEG - 42.8 ko
Illustration de Pierre Le Pivain



Chargement...
WebAnalytics