Dès les premières pages, on est dans le bain. De sang. Martial est déjà un meurtrier. C’est un ado. Mais pour lui, tout est clair, net. Il fallait qu’il le fasse. C’est comme ça.
Là, vous sentez déjà vos tripes qui remuent pas mal. C’est normal, vous êtes sous l’emprise de Guillaume Guéraud, le méchant garçon de la littérature de jeunesse.
Guéraud, il ne fait pas dans la dentelle. Pour de bonnes raisons, n’en déplaise à certains. Guéraud, il vous prend la vie de tous les jours à bras le corps, celle qui dégouline un peu, qui demanderait quelques coups de peinture pour être raccord, celle que vous avez déjà dû croiser mais que vous préférez enfouir loin dans votre subconscient. Mais c’est là, présent, sournois. Et Guéraud sait faire ressortir le sale, le moche, l’étaler sur la table d’autopsie et vous mettre les tripes à l’air.
Ici, vie de campagne, bêtise humaine ordinaire. Au milieu du foutoir, une envie de liberté, une envie de s’échapper de carcans monstrueusement anodins. Et survient le grain de sable dans le rouage graisseux de la vie. Réaction automatique : violence !
Guéraud fait dans le court. En pages. Mais qui reste longtemps à naviguer dans la tête. « Je mourrai pas gibier » ne fait pas exception. C’est du lourd, du percutant, du vrai. Du trop vrai peut-être. Et alors, n’en déplaise à certains. Mince, la vie c’est pas que les bisounours.
Guéraud, j’aime. Malgré les stigmates. C’est la vie.
Le livre a été adapté en BD par Alfred aux éditions Delcourt.
Interview de Guillaume Guéraud sur la YOZONE
Titre : Je mourrai pas gibier
Auteur : Guillaume Guéraud
Éditeur : Editions du Rouergue
Collection : doAdo Noir
Couverture : Jean Lecointre et Frank Secka
Nombre de pages : 80
Dépôt légal : janvier 2006
Format : 12x17 cm
ISBN : 978-2841567171
Prix : 6,50 euros