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Los Cronocrimenes - Timecrimes
Fim de SF espagnol de Nacho Vigalondo (2007)
Non sorti en salle en France (sauf festivals)


Genre : SF (paradoxes temporels)
Durée : 1h 32

Avec Karra Elejalde (Hector), Candela Fernández (Clara, l’épouse), Bárbara Goenaga (la jeune fille), Nacho Vigalondo (le jeune scientifique), Juan Inciarte (Hector bis), Miguel Ángel Poo (voix à la radio).

Hector, un homme d’âge mur, vient de faire ses courses au supermarché. De retour chez lui, il a vainement tenté de faire la sieste, ce qui ne l’a pas empêché de faire l’amour avec son épouse ensuite. Puis, le couple, heureux et apaisé, a pris quelques minutes de repos dans son parc. Car Hector et sa compagne viennent visiblement d’emménager dans leur nouvelle propriété, une grande maison toujours en travaux située en pleine campagne.
Cependant, derrière l’horizon bucolique s’offrant aux yeux d’Hector, qui observe le panorama avec sa paire de jumelles, une scène étrange surgit.
À quelques centaines de mètres de sa propriété, Hector aperçoit une jeune femme en train de se dévêtir. Quelques minutes après, la même jeune femme est allongée nue, inconsciente, à même le sol et un mystérieux individu cagoulé d’une espèce de masque en tissu tirant sur le rose, semble être auprès d’elle.
Agression sexuelle ou jeux amoureux d’un couple en goguette ? Perplexe, Hector décide d’aller voir de plus près ce qu’il en est.
Ce qu’il va découvrir sera le déclencheur d’une suite d’événements aux multiples conséquences. Hector va comprendre que l’on peut voyager dans le temps et que, ô surprises, plusieurs Hector peuvent aussi cohabiter en un même lieu et au même moment.
Situations intrigantes et effrayantes au programme.

Voilà bien un petit film espagnol (quatre acteurs) ne nécessitant pas un grand budget, totalement original et réussi. Unité des lieux (deux maisons, une route, une forêt), de temps (à peine 12 heures dans une petite journée), costumes de tous les jours et décors à minima (une maison en travaux, une autre au look d’institut scientifique, trois voitures et une camionnette branlante). Pas d’effets spéciaux particuliers, ni de hautes technologies explicatives, rien qu’un scénario travaillé, une mise en scène et une réalisation mûrement réfléchies et surtout beaucoup de talent.
Finalement, nul n’est tenu de disposer de moyens mirobolants pour arriver à ses fins. Et si « Los Cronocrimenes - Timecrimes » n’est pas sans nous rappeler « Primer » pour son sujet et le principe de production, tout comme pour « REC », c’est une fois de plus d’Espagne que nous arrive ce petit miracle d’imaginaire.

Sans entrer dans les détails de la narration et de l’intrigue, histoire de ne pas gâcher le plaisir de la découverte, il convient de marteler que « Los Cronocrimenes », Timecrimes titre international adopté en bon Français (trad. Meurtres Temporel) s’inscrit dans la belle tradition, grandement perdue, d’un cinéma européen capable d’aborder les rivages du genre SF sans disposer des millions d’Hollywood. On pense principalement au cinéma anglais du début des années soixante (« Les Coucous de Midwitch » en 1960, « Les Damnés » en 1963, etc) ou aux quelques réussites hexagonales des années quatre-vingt (« Malevil » en 1980, « Litan » en 1982).

Pour le reste, l’axe thématique ainsi que le traitement de l’histoire ne sont d’ailleurs pas sans rappeler une approche dickienne du sujet (Philip K. Dick -écrivain certes américain, mais adoubé et reconnu par chez nous bien avant sa mort et sa célébrité tardive aux USA).
Bref, voici un personnage lambda, dans la cinquantaine, doté d’une petite bedaine, que rien ne prédestine à vivre cette suite de cruels dilemmes. Cet anti-héros n’est pas programmé pour jouer les premiers rôles et à moins de penser que le statut d’observateur curieux ne le condamne à devenir un voyeur impliqué, il n’y a aucune explication rationelle à ses « futurs » déboires. De fait, comme tout héros dickien qui se respecte, le fameux Hector ne comprend rien à ce qui se passe durant les trois-quarts du film.
On a beau lui poser l’alpha et l’oméga, il ne comprend rien aux explications temporelles du scientifique pas plus qu’il ne comprend quelque chose à l’histoire des autres Hector qui vont occuper une séquence conjointe de l’espace-temps avec lui.
L’Hector original subit les événements et quand il tente de les influencer, l’application de ses idées vire au scénario catastrophe. Rêve ou réalité, passé, présent ou futur, actes manqués ou mûrement réfléchis et préparés, le bien ou le mal, ces notions qui interviennent comme autant de bifurcations possibles de sa vie, sont pourtant les résultats de décisions qu’il a prises “d’instinct”.

C’est aussi dans cette logique du scénario que « Los Cronocrimenes » est totalement réussi. Il y a un début, une fin et même une morale.
L’épilogue dramatique n’est en rien inconvenant, mais induit par l’histoire. Chaque élément de la mise en scène, du plus petit des décors au plus anecdotique des événements, aura donc son importance. Adéquation d’un processus de montage précis et millimétré avec des prises de vues aux nombreux plans fixes, dune photographie ultra réaliste, exempte de tout effet tarabiscoté avec cette sensation prégnante de ne surtout pas faire jolie, le dénouement prouve qu’à l’heure des choix complexes, les options les plus terribles sont à retenir.
De même, doit-on voir comme un simple hasard de la réalisation, le fait que le mystérieux personnage au visage recouvert d’un bandage rose intégral fasse irrésistiblement penser au psychiatre psychopathe du « Cabal » de Clive Baker -rôle interprété à l’époque par le réalisateur David Cronenberg dont au passage, le nom se murmure de plus en plus comme celui du futur directeur du remake US intitulé « Timecrimes » et prévu pour 2011 ? Car il faut le signaler, si Hollywood manque souvent et cruellement d’idées nouvelles, cette machine à produire a le nez fin. Les droits du remake sont donc déjà achetés depuis belle lurette.

Prix du meilleur inédit vidéo lors du dernier Fantastic’Arts 2009, ce film avait déjà été remarqué dans de nombreux festivals internationaux et également en 2008 lors de la 18e édition du Festival du Film Espagnol de Nantes. Preuves supplémentaires et définitives, s’il en était besoin, qu’il faut prendre ce « Los Cronocrimenes » et son jeune réalisateur, scénariste et acteur Nacho Vigalondo plus qu’au sérieux.

PS : le film est disponible sous le titre « Timecrimes » en édition DVD depuis le 17 juin 2009 en France. Édition simple DVD avec VOST et VF et quelques petits bonus (Pathé).

PRIX & RÉCOMPENSES

- États-Unis - Austin Fantastic Fest : Next Wave Award (2007)
- Hollande - Amsterdam Fantastic Film Festival : Black Tulip Award (2008)
- Canada, Montréal - Fant-Asia Film Festival : 2nd Prix du Jury Meilleur Premier Film (2008)
- États-Unis - Philadelphia Film Festival : Prix du Public (2008)
- Espagne - Cinema Writers Circle Awards : Meilleur Nouveau Réalisateur (2009)
- Espagne : Turia Awards : Prix du Meilleur Premier Film (2009)
- France - Gérardmer Fantastic’Arts : Meilleur inédit Vidéo (2009)

FICHE TECHINQUE

Titre original : Los Cronocrimenes (2007)
Sortie en salle (Espagne) : 27 juin 2008

Réalisation : Nacho Vigalondo
Scénario : Nacho Vigalondo

Producteurs : Eduardo Carneros, Esteban Ibarretxe, Javier Ibarretxe
Producteurs exécutifs : Eduardo Carneros, Esteban Ibarretxe, Javier Ibarretxe
Co producteurs : Santi Camuñas, Jorge Gómez, Jordi Rediu, Norbert Llaras
Producteurs associés : Sergio Barrejón, Todd Brown, Dave Chariton, Nahikari Ipiña, Soraya Lacaba, Cormac Regan

Musique originale : Eugenio Mira
Photographie : Flavio Martinez Labiano
Direction artistique : José Luis Arrizabalaga, Arturo García Biaffra
Décors : Urko Aguirre, Jaime Gartzia
Maquillage : La Baraque
Costumes : Estíbaliz Markiegi
Effets spéciaux : Cesar Alonso, Kevin Carter, José M. Meneses
Effets visuels : Toni Guillen, Jesús Luque
Montage : Jose Luis Romeu

Production : Karbo Vantas Entertainment, Fine Productions, Zip Films, Arsénico PC ? Ibarretxe & Co. S.L. (tous Espagne)
Distribution (Espagne) : Versus Entertainment

SITE INTERNET

- Le site officiel : http://www.cronocrimenes.com (en espagnol)



Stéphane Pons
1er août 2009



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