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Intacto
Film espagnol de Juan Carlos Fresnadillo (2001)
Sortie nationale le 15 janvier 2003


Genre : thriller fantastique
Durée : 1h48

Avec Leonardo Sbaraglia (Tomás), Eusebio Poncela (Federico), Mónica López (Sara), Antonio Dechent (Alejandro), Max von Sydow (Samuel), Guillermo Toledo (Horacio), Alber Ponte (Marido Sara), Andrea San Vicente (Sara jeune), Jesús Noguero, Ramón Serrada, Marisa Lull ...

Federico Eusebio Poncela, unique rescapé d’un tremblement de terre, a été recueilli et élevé par Sam (Max von Sydow), le Dieu de la chance, dans un mystérieux casino perdu en plein désert. Grâce à son don, lui permettant d’absorber la réussite des individus qu’il touche, il s’occupe des joueurs en veine sur le point de faire sauter la banque. Mais lorsque le jeune homme envisage de partir pour tenter la chance de son côté, Sam décide de le punir et le prive de son pouvoir avant de l’abandonner dans la nature. Sept ans plus tard, Fédérico, qui, depuis rumine sa vengeance, traque désormais les élus du sort au lendemain des catastrophes. Au cours de ses investigations, il tombe sur Tomás (Leonardo Sbaraglia), un petit voleur sorti indemne du crash d’un avion de ligne.
Convaincu que ce dernier possède le potentiel pour défaire son père adoptif, il l’aide à fausser compagnie à la police en échange de sa participation à une bien étrange compétition. De cercles privés en salles de jeu improvisées, Tomas, sous l’œil de Federico, se retrouve à affronter d’autres « miraculés » au cours d’épreuves qualificatives soumises au seul hasard.

Pour son tout premier long-métrage, Juan Carlos Fresnadillo nous concocte un thriller plutôt surprenant, qui confirme, s’il en était encore besoin, la bonne santé d’un cinéma de « genre » ibérique en renouveau perpétuel (on aimerait tant pouvoir en dire de même de ce côté des Pyrénées). Postulant que la chance est quelque chose de tangible, une énergie mesurable répartie inégalement entre chacun de nous, le jeune réalisateur de Tenerife nous embarque dans un récit mêlant étroitement thématique fantastique, « road-movie » policier et réflexions métaphysiques sur le jeu, le destin et la vie.
Si, d’un point de vue strictement visuel, « Intacto », qui profite d’un montage millimètré, d’une mise en scène efficace (la partie avec les insectes volants, la course en aveugle dans les bois ou encore la roulette russe de la dernière chance) et d’une interprétation sans faille (mention spéciale à Mónica López dans ce rôle de femme flic marquée par le sort), s’avère comme une réussite, le constat est nettement plus mitigé lorsque l’on aborde la narration, dont les ambitions souffrent incontestablement du manque d’expérience des géniteurs de ce projet. En effet, après une mise en bouche un rien confuse (mais il faut reconnaître que l’introduction du facteur « chance » n’était pas chose aisée), le réalisateur et son co-scénariste, Andrés M. Koppel, se contentent malheureusement d’esquisser des personnages (le toréador), des situations (les captifs) et des enjeux (le trafic de chance) sans réellement approfondir leurs points de vue. Du coup, on a l’impression d’être ballotté entre références fictionnelles, « Incassable » (les survivants de catastrophes), « Highlander » (il ne peut en rester qu’un), « Faust », Lynch, Borgès, et réalisme cynique, renvoyant aux jeux de la mort avec lesquels, la jeunesse espagnole traumatise régulièrement son opinion publique (la vague des défis autoroutiers), mais sans vraiment jamais comprendre l’intérêt et la portée de tout ce cirque. (C’est vrai ça, « Dieu de la Chance », c’est bien joli mais c’est quoi au juste ?).

Un premier long-métrage, qui, malgré des errances de jeunesse, ne laisse, en tout cas, jamais indifférent et qui s’avère très prometteur pour la suite de la carrière de Juan Carlos Fresnadillo.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Intacto

Réalisation : Juan Carlos Fresnadillo
Scénario : Juan Carlos Fresnadillo, Andrés M. Koppel

Producteurs associés : Ghislain Barrois, Ignacio Salazar
Producteurs exécutifs  : Fernando Bovaira, Enrique López Lavigne
Supervision de la production : Sebastián Álvarez

Musique originale : Lucio Godoy
Image : Xavi Giménez
Montage : Nacho Ruiz Capillas
Distribution des rôles : Sara Bilbatúa
Création des décors : César Macarrón
Direction artistique : César Macarrón
Création des costumes : Tatiana Hernández
Maquillage : Jorge Hernández
Assistants réalisateurs  : Álvaro de Armiñán, Covadonga Rodríguez
Techniciens du son : Polo Aledo, Aitor Berenguer

Production : Canal+ España, Gestevisión Telecinco S.A., Sociedad General de Cine (SOGECINE) S.A., Telecinco, Tenerife Film Commission
Distribution : Metropolitan Filmexport


Bruno Paul
15 janvier 2003



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