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Drakaïna, Fantasy of Desires
Collectif
Spootnik

Cet artbook rassemble les images d’illustrateurs ayant eu Drakaïna pour muse. Derrière la fiction et les univers à la fois sombres et érotiques se cache une Fantasy Art Model, la première de France.
Comprenez par là une femme dont la profession est de poser pour des artistes spécialisés dans l’heroic fantasy, profession rare et peu connue.
S’étant laissée guider par son instinct une grande partie de sa vie, c’est au gré des hasards et des rencontres qu’elle est devenue une source d’inspiration pour un bon nombre de créateurs du genre.
Cet artbook présente une sélection d’illustrations dont elle a été l’effigie, accompagnées de textes autobiographiques et de témoignages de personnes avec lesquelles elle collabore.



Proposer de découvrir un métier largement ignoré et un personnage vraisemblablement emblématique d’une certaine branche de la fantasy est une idée intéressante et qui ne manque pas d’attraits. Cependant, on est bien vite refroidi par certains détails qu’on ne peut laisser de côté.
Même en passant sur la disparité des illustrations en se disant que c’est une question d’appréciation personnelle (pour ma part, le old school de l’heroic fantasy me laisse de glace) et sur l’aspect général un peu too much de cet ouvrage, on ne peut pas ignorer certains éléments.

C’est un problème déjà vu dans ces éditions : la mise en page. D’accord, médiéval fantastique appelle souvent parchemin et écriture calligraphiée, cependant cette dernière gène ici la lisibilité. Et lorsque le texte est noir sur anthracite (vu sur certaines pages), la tâche de déchiffrage devient des plus ardues.
De même, on remarque d’un endroit à l’autre des changements de style qui ne semblent pas se justifier, telle la fluctueuse façon de communiquer les liens internet. Parfois, c’est sur la même page que les arrangements du texte pêchent. On voit nettement que certains paragraphes ont été compressés et la police de caractère réduite afin de les faire rentrer dans l’espace qui leur était dédié. Il y a une gestion de la page manifestement approximative, ce qui crée un ensemble assez désordonné et gène le parcours visuel. Parfois ce sont les caractères qui empiètent sur l’image, parfois c’est le fond qui rend le texte moins discernable.

En ajoutant à cela les fautes d’orthographe et les caractères non compris dans la police choisie remplacés par des caractères par défaut au beau milieu des phrases, on obtient un livre certes plein de promesses mais passablement décevant. Il donne l’impression de ne pas être achevé et d’en être à l’étape de relecture.

Côté textes, on accroche assez vite à la narration faite par Drakaïna, même si parfois on aurait apprécié qu’elle s’axe davantage sur son métier et ses rencontres avec les illustrateurs que sur des éléments personnels.
Le style est fluide mais courant. Abréviations et smileys ne sont pas gênants en soit, mais additionnés au côté inachevé de l’ouvrage, ils n’aident pas à le redorer.
Entre carnet intime et témoignages, on a cependant de quoi passer quelques bons instants de lecture et de découverte. Il y a pourtant une digression qui m’a sauté aux yeux, non pas que le propos ou le fond ne m’intéresse pas, mais plutôt que je ne vois pas la place qu’il a dans un tel ouvrage.

En effet, vers les pages finales, Drakaïna étale son point de vue sur une information qui était alors très présente dans les médias : le problème avec les chiens dit « dangereux ». La lecture de sa biographie aura certes bien retranscrit son amour et son intérêt pour les bêtes, mais la voir diverger plusieurs pages sur son avis quant à la question ainsi que sur les solutions qu’elle envisage au problème ne me semble pas coller avec le thème de l’ouvrage qui est sa consécration en tant que muse.
Cet artbook était certainement une belle occasion de propager son point de vue, mais il aurait, me semble-t-il, plus eu sa place dans un article ou une interview que dans un ouvrage adressé aux amateurs d’illustrations de fantasy.

De plus, ce hors-sujet rajoute à l’impression de fouillis un peu confus du livre, ce dont il n’avait pas vraiment besoin.

Encore un ouvrage des éditions Spootnik qui a un bon fond mais dont la réalisation est plutôt décevante.


Drakaïna, Fantasy of Desires

- Artistes : Ariock, Mike Ratera, Lorenzo Sperlonga, Popeye Wong, Mike Calandra, Gina King, Matt Hughes, Denis Lapierre, Ood Serriere, Lorenzo Di Mauro, Wilmaury, Christophe Henin, Fabrizio Pasini, Les Petersen, Sandra Chang, Tasartir, Nikopek, Wilmaury, Bry, Se7en, Alexe, Alexandre Tuis, Frostland, Remton, Latchal, Eacone, Tancrede S., Sonia Roji, Pascal Izac, Pier Luigi Abbondanza, Estelle Vals de Gomis, Etanie, Gracjana Zielinska, Celines, Fredd, Debberg, Xavier Marti, Akae, Aurore Lephilipponnat.
- Édition : Spootnik
- Dépôt légal : octobre 2008
- Pages : 80 pages couleur
- Format : 210x280 mm
- ISBN : 978-2-917318-04-1
- Prix public : 22€


© Spootnik-éditions (2008)


Myriam Bouchet
5 juillet 2009



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