Dans un univers proche du notre, la caféine est devenue une drogue qui domine le monde. Celui qui maitrise la production de café contrôle l’économie mondiale. Et dans cet univers, la société Kashoo détient le monopole absolu et par conséquence la toute puissance.
Un groupe d’hommes arrive sur une ile perdue dans les océans. Ils ont accepté un beau pactole pour travailler pour Kashoo, mais dès leur arrivée, ils vont déchanter : matraquage, marquage au fer rouge. Ces hommes sont séparés en trois groupes dont l’échéance de leur contrat avec la compagnie est gravée sur leur peau. Ils vont vite découvrir que la cueillette des grains de café est loin d’être une partie de plaisir...
Hiken n’est pas vraiment un engagé volontaire : il recherche sa sœur qui n’est jamais revenue de l’ile. Dans son groupe se trouve un étrange personnage. Sa marque prouve qu’il vient sur l’ile pour la seconde fois. Et son expérience est un atout de taille car la jungle où pousse les caféiers n’est pas un parc tranquille. Elle est peuplée de créatures féroces dont une race mutante de caméléons accrocs aux cerises de café, le fruit du caféier. Une présence que la compagnie Kashoo ne tolère bien sûr pas et la troupe de Hiken est là justement pour tuer ces créatures géantes. Il va vite apprendre les règles de survie avec Nakai, le « redoublant », qui lui non plus ne vient pas faire de la cueillette bénévole...
Voilà une série qui, à la fois, commence sur les chapeaux de roue avec la scène de marquage au fer, mais semble en fait avoir à peine entamé le sujet à la fin de ce premier volume. Je m’explique. Très vite, Kang Hyung-Kyu vous met dans le bain et vous révèle les principaux secrets de l’ile – où ce qui paraît l’être. Vous connaîtrez les raisons de la présence de Hiken, Nakai et Kuantee, cette psychopathe cannibale. Les hommes arrivant avec Hiken portent tous le nom d’un célèbre guitariste de hard rock, nous prévenant tout de suite qu’il va falloir s’accrocher à son fauteuil pour ne pas être emporté par le rythme effréné de ce manga.
Et pourtant, à la fin de ce volume, vous sentez qu’il manque encore beaucoup d’éléments pour réellement cerner la totalité de l’histoire. A force de voir notre pauvre Hiken mené par le bout du nez, vous vous demandez si l’auteur ne joue pas avec vous comme avec ses héros et que cette cueillette de café ne cache pas une affaire encore plus énorme...
En tout cas, le scénario est non seulement original mais passionnant et “La Mosca” se retrouve lu à la vitesse du son ! Intrigue parfaitement tenue, un découpage idéale et un graphisme à la hauteur du récit. Pour un premier titre publié en France, ce mangaka coréen montre un talent certain dans l’écriture et aussi dans le dessin : chaque personnage a un trait bien caractéristique, ces monstres et le contexte de l’aventure sont originaux.
Tous les ingrédients pour faire un très bon manga sont réunis et la sauce prend parfaitement, que demander de plus !
La Mosca (T1)
Auteur : Kang Hyung-Kyu
Traducteur : Kette Amoruso
Éditeur français : Ki-oon
Format : 133 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 194 pages
Date de parution : 11 juin 2009
Numéro ISBN : 2-35592-073-8
Prix : 7,50 €
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