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Noctambule, romans graphiques par Riff Reb’s et Cromwell
Une nouvelle collection pour adapter les grands classiques de la Littérature
Soleil

La tentation est grande pour la bande dessinée d’adapter les grands romans de la littérature. C’est même devenu un « sport national ». Les titres sélectionnés moissonnent dur dans le libre de droit et on frise parfois l’indigestion quand l’envie, au fondement très commercial, provoque les doublons (« Les Aventures de Tom Sawyer » chez Delcourt et Soleil !). On cite la collection Ex-Libris chez Delcourt qui multiplie les productions (avec des réussites partagées) et voilà que Soleil s’empare aussi de l’idée avec la collection Noctambule, mais avec une approche un peu différente qui semble laisser plus de place aux auteurs.



Alors comment l’éditeur envisage-t-til cette nouvelle collection ?

Déjà, et contrairement à Ex-Libris, pas de découpe en tomes de 48 pages. Cette « passerelle entre littérature et bande dessinée » vise à produire de vrais romans graphiques. Si la liberté est laissée aux auteurs « d’adapter fidèlement ou librement une œuvre littéraire marquante, voire de proposer des récits personnels empreints de force et d’originalité », l’espace est également grand ouvert pour traiter d’un seul tenant chaque œuvre, avec des paginations variables et le choix d’utiliser N&B, couleur...

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Riff Reb’s adapte Pierre Mac Orlan

Un véritable plaisir pour ceux qui aiment la lecture de longue haleine. Ainsi, les deux premiers ouvrages de Noctambule feront 120 pages, pour un prix à peine supérieur au standard habituel (48/56 pages, 12,90/13,50 €) puisque de 17,95 €. Comparez au prix d’un roman et vous verrez que sur ce plan, Noctambule la joue plutôt fine !

Riff Reb’s et Cromwell

Le premier titre à paraître sera une libre adaptation d’un roman de Pierre Mac Orlan par Riff Reb’s, “A bord de l’Étoile Matutine”. A l’heure du retour des grandes histoires de pirates, le dessinateur a choisi un texte qui prend le contre-pied de ce type d’aventure. La préface du roman, rédigée par Francis Lacassin, en dit long sur les souhaits de Marc Orlan : « une île au trésor, sans trésor, sans perroquet et sans espoir ». Les intentions sont résumées en quelques mots, Riff Reb’s s’évertuant « par la bande dessinée à rendre compte de la peinture qu’a fait Mac Orlan de ces existences anarchiques, privilégiant les temps morts sur les temps forts ».  Humanisme désenchanté, fantastique social, il s’appuie sur ces thèmes pour donner un style assez « classique » à ses pages pour mieux « exploser graphiquement » le temps de quelques cases.
Entre les capacités d’un dessinateur original et les saveurs d’un roman atypique, les raisons d’espérer une jolie naissance sont plutôt fortes. Quelques images en pré-publication satisferont déjà grandement les impatients qui toucheront au but vers le 27 mai 2009.

Le second roman, librement adapté cette fois par Cromwell, est une autre promesse d’éblouissement. Oui, déjà, c’est Cromwell, ensuite, c’est “Le dernier des Mohicans” de James Fenimore Cooper, roman initiateur pour nombre de lecteurs dont je suis - tout comme Cromwell d’ailleurs. Tant d’images sont nées de cette lecture dans la tête de gamins essayant d’imaginer l’esprit aventurier, pour encombrer leurs esprits de rêves merveilleux.  

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Cromwell et “Le dernier des Mohicans” de Cooper

Ces rêves, Cromwell les a échafaudés sur une petite île au milieu d’un étang en Sologne, n’oubliant jamais ces moments et souhaitant les restituer « en peinture, en pensant les images une à une, dans une ambiance noire ». Il donne à lire « sa propre lecture des Mohicans, s’inspirant d’artistes tels N.C. Wyeth ou Pyle, en passant par Jack London jusqu’aux auteurs de romans noirs américains », imprégnant à l’ensemble le rythme d’une course effrénée. Il veut « faire ressentir la sueur acide d’un homme qui a peur de mourir, l’odeur du sang mêlé à la terre, à la fierté et l’honneur des guerriers. Et rendre hommage à un homme qui me fît rêver ». Des prédispositions qui ne peuvent faire que saliver d’envie. Couverture et premières planches sont déjà à tomber. Prévu pour le second semestre 2009, ce “Dernier des Mohicans” peut-être grand et comme “A bord de l’Étoile Matutine”, donner les premières lettres de noblesse à cette Noctambule aventure qui souhaite déambuler d’un genre à un autre et à travers le temps...

C’est Clotilde Vu qui est directrice de cette collection dont les projets à venir sont « Moby Dick » de Melville adapté par Jouvray et Alary, « L’île aux trente cercueils » de Maurice Leblanc adapté par Marc Lizano, « Le Joueur » de Dostoïevski adapté par Miquel et Godart, et on parle aussi de Claire Wendling... Oui, oui, oui, cette Noctambule nous fait déjà rêver !


« À bord de l’Étoile Matutine », librement adapté du roman de Pierre Mac Orlan, par Riff Reb’s
Soleil Noctambule - 120 pages couleurs - 17,95 €

« Le Dernier des Mohicans », librement adapté du roman de James Fenimore Cooper, par Cromwell.
Soleil Noctambule - 120 pages couleurs - 17,95 €




Fabrice Leduc
20 mai 2009




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“A bord de l’Étoile Matutine”



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“Le dernier des Mohicans”



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