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Bifrost n°54
Revue
Revue, n°54, SF, nouvelles - études – critiques - entretiens, Avril 2009, 184 pages, 11€

« La Niche », une des premières nouvelles publiées de Peter Watts, entame ce numéro. Deux femmes à la morphologie adaptée pour plonger dans les grandes profondeurs cohabitent dans une station sous-marine implantée au bord d’un rift. Les risques encourus les mettent sous pression, leurs rapports se détériorent…
Comment l’humain résiste-t-il à un environnement hostile ? La promiscuité révèle la véritable nature au fond de chacun de nous. Sous de petits airs d’ « Abyss », Peter Watts tisse une belle histoire où l’humain modifié a parfois du mal à accepter le changement.



Dans l’éditorial, Olivier Girard analyse le bilan 2008 de l’écrivain Christophe Lambert. Pour tout auteur amateur qui désire un jour vivre de sa production, cette lecture s’avère indispensable.

Dans ce numéro, c’est Richard Canal qui est à l’honneur avec une nouvelle, un entretien fleuve et une bibliographie. L’interview aurait gagné à être moins longue, car lire le point de vue de l’auteur sur la gestion de notre monde peut agacer. Personnellement, j’ai failli arrêter ma lecture de l’échange avant la fin, me demandant si c’était bien Bifrost que je lisais !
Dans la nouvelle inédite “Anastasia”, de Richard Canal, Y Lan assiste les personnes lors de l’enregistrement d’une partie de leurs souvenirs sur un cristal mémoire. En proie à d’incessantes intempéries, c’est une Hanoï noyée sous les flots, que Y Lan doit traverser pour livrer les souvenirs d’un homme blanc. Mais elle est obligée de prendre tous les risques pour échapper à des poursuivants.
La dernière ligne lue, on se dit : « Et alors ? ». “Anastasia” ressemble plus à un morceau de roman qu’à une nouvelle. Suite à un début intriguant sur la personnalité du donneur, on a droit à une course-poursuite dans une Hanoï sinistrée. Le rythme change du tout au tout et l’on perd la dimension humaine du début. La fin laisse une impression de vide, comme s’il manquait un morceau. Le style ne suffit pas à rattraper ce sentiment.
Contrairement aux précédents, le bilan de ce dossier m’apparaît mitigé.

Le volet critique est toujours d’aussi haute tenue. En supplément, la rare Sylvie Denis nous parle de Michel Jeury à travers trois de ses classiques. C’est intéressant et cela donne envie de relire ce grand auteur qui n’écrit plus dans notre genre de prédilection. Alors que la partie BD a disparu depuis belle lurette, Pierre Stolze s’intéresse aux…BD ! Bon…

Pourquoi ne traverse-t-on pas le mur en s’appuyant dessus ? Pourquoi les électrons ne s’effondrent-ils pas sur le noyau autour duquel ils gravitent ? Roland Lehoucq répond à ces questions pas si bêtes. Rappels de quelques notions fondamentales de la mécanique quantique, sans que ce soit barbant pour un sou. Sous la plume de ce professeur, cette rubrique constitue toujours un pont entre science et SF de façon intelligente et attrayante.

Dans la série “Les Anticipateurs”, Frédéric Jaccaud présente « L’Épopée martienne », un diptyque de Théo Varlet et Octave Joncquel, une œuvre qu’il traite lui-même de « diptyque anecdotique, voire salissant, dans l’histoire littéraire d’imagination scientifique ». Même s’il donne quelques justifications de ce choix, on peut s’étonner de lire 7 pages sur ce sujet.

Au final, on retiendra surtout la présence de Peter Watts, un auteur canadien qui débarque enfin en France.

Quant à l’accentuation des majuscules, Bifrost semble décidément hermétique à cette notion !

Pour en savoir plus (commande d’anciens numéros, abonnement...), le site du Bélial’ est tout indiqué.


Titre : Bifrost
Numéro : 54
Rédacteur en chef : Olivier Girard
Couverture : Alain Brion
Type : revue
Genres : SF, études, critiques, entretiens, etc.
Sites Internet : Revue (Bifrost) et éditeur (Le Bélial’)
Période : Avril 2009
ISBN : 978-2-913039-51-3
Dimensions (en cm) : 14,9 x 21
Pages : 184
Prix : 11 €



François Schnebelen
16 mai 2009


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Illustration d’Alain Brion



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