Surprenant de violence, “Bioméga” est un manga dont les images impressionnent par leur énergie et leur éloquence. Le monde dépeint est difficile et l’homme n’y vit pas, il y survit. Rongé par le virus, la population se transforme en masse peu ragoûtante de zombies avec équipement standard, à savoir : ossature apparente, tentacules et coulures sanguinolentes.

Ce qui est le plus frappant dans la façon de dessiner de Tsutomo Nihei, c’est la dynamique de l’image. Plongée, contre-plongée, objectif « fisheye », insert… Toute la panoplie du cinéma est exploitée au maximum. Mais l’auteur ne délaisse pas pour autant les outils classiques du mangaka comme par exemple les traits pour souligner la vitesse. En alliant manga et cinéma, Nihei crée une œuvre d’une grande puissance évocatrice et sublime l’action.

Le scénario est bien rythmé et ne dévoile ni trop ni trop peu. On sait d’où on vient et où on va. Quelques interrogations par-ci, quelques rebondissements par-là et un final sur un cliffhanger, tous les éléments sont là. Ce premier opus ne livrant que la situation initiale et l’élément déclencheur, nous devrons attendre le développement et les péripéties pour nous prononcer définitivement. Le pari est, de toute façon, réussi puisque ce tome suscite d’ors et déjà l’envie de connaître la suite.

Espérons que le deuxième volume de “Bioméga” saura répondre aux promesses du premier. Notons cependant que malgré la rigueur scénaristique, le protagoniste principal n’a pas encore été clairement défini. Cela ne gâche en rien le récit et participe d’ailleurs à la surprise du cliffhanger.

Biomega Tome 1
 Scénario : Tsutomo Nihei
 Dessin : Tsutomo Nihei
 Editeur : Glénat
 Parution : 25 mars 2009
 Format : 130 x 180 mm
 Pagination : 192 pages noir et blanc
 Prix : 7.50 €
 ISBN : 978-2-7234-6648-6

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