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Anges de la Nuit (Les)
John Connolly
Presses de la Cité, Sang d’encre, roman, traduit de l’anglais (Irlande), polar noir, février 2009, 347 pages, 20€

Les « Faucheurs » étaient une organisation de tueurs à gages impitoyables… Louis en faisait partie jadis, mais a tiré un trait sur le passé.
Or il voit ressurgir l’ombre des Faucheurs sous les traits du plus effrayant de tous : Bliss, laissé pour mort des années plus tôt. Et qui semble bien décidé à se venger…



En six romans, John Connolly a quasiment réinventé une figure du polar qu’on croyait tombée en désuétude : le genre « hard-boiled », ces durs à cuir qui ont fait les grandes heures du genre et sa figure emblématique : le détective privé. Un travail assez proche de celui d’un Michael Marshall Smith, mais qui impose un ton bien différent.

Loin des scénarios pour films prémâchés qui s’empilent sur les rayons, Connolly impose un réel travail sur l’écriture à travers une description minutieuse de ses personnages, procédant par petites touches qui s’assemblent pour former un tout cohérent, plus un certain flou artistique sur l’époque où se situe cette fiction qui participe à l’atmosphère quasi-onirique et parfois carrément fantastique de ses romans. Une précision stylistique qui, peut-on présumer, doit être un cauchemar pour le traducteur, lequel fournit ici un travail remarquable malgré quelques écueils intraduisibles.

Mais l’ensemble n’est pas qu’un roman introspectif : les 350 pages contiennent assez de morts violentes, de personnages pittoresques (dont deux tueurs, les frères Fulci, qui plairont aux amateurs de cinéma-bis…) et d’humour caustique pour satisfaire l’amateur le plus exigeant, jusqu’à un final digne d’un « Piège de cristal ».

Simplement, Connolly ne se contente pas d’accumuler les scènes à faire et les rebondissements tirés d’un manuel d’écriture. Il impose une véritable vision d’un monde crépusculaire et cauchemardesque qui n’est pas loin du travail d’un Lawrence Block de la grande époque. En ce sens, s’il reprend le cliché du détective privé -bien que Charlie Parker soit délaissé au profit des personnages habituellement secondaires d’Angel et Louis- c’est pour le transformer en archétype, et cette histoire où le passé revient hanter ses protagonistes prend des atours de tragédie.

Pas de doute, face à bien des idoles montées en sauce par la critique, Connolly s’est déjà forgé une place à part dans le polar moderne qui peine à retrouver un second souffle. En ce sens, son succès est plutôt une bonne nouvelle pour l’avenir du genre…


Titre : Les Anges de la Nuit (The Reapers, 2008)
Auteur : John Connolly
Traduction (de l’irlandais) : Jacques Martinache
Couverture : Atelier Didier Thimonier
Éditeur : Presses de la Cité
Collection : Sang d’encre
Site internet : site auteur (en anglais), page roman (site éditeur)
Pages : 347
Format (en cm) : 14 x 23
Dépôt légal : 19 février 2009
ISBN : 978-2-258-07869-7
Prix : 20€



Thomas Bauduret
27 avril 2009


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